Agnès Saal, présidente de l'Institut national de l'audiovisuel, s'est fixée trois objectifs pour "donner un nouveau souffle à l'Ina" : ouverture, innovation et modernisation.
Six mois après son arrivée à la tête de l'Ina, Agnès Saal a présenté sa feuille de route pour les cinq années à venir. Devant la Commission des affaires culturelles de l'Assemblée nationale, elle a livré les trois points cardinaux qui lui serviront de cap pendant son mandat : ouverture, innovation et modernisation.
"Il faut ouvrir l'Ina au monde extérieur" estime la présidente de l'Institut national de l'audiovisuel. Cette ouverture vaut pour de nouveaux fonds qui pourront être collectés auprès d'institutions culturelles telles que les théâtres ou les musées. On pense ici à des enregistrements réalisés à l'occasion de répétitions et de master class de l'Opéra de Paris ou de la Comédie française. Des contacts ont déjà été établis avec certaines institutions qui ont montré "un grand intérêt" pour ce projet. Plus surprenant, cette ouverture pourrait également être élargie au monde des entreprises privées. L'Ina souhaite leur proposer ses compétences pour préserver et documenter un patrimoine audiovisuel souvent délaissé.
Ces nouveaux contenus, ajoutés aux fonds déjà traités par l'Ina, pourraient être consultables sur une nouvelle plateforme unifiée. A ce jour, nul ne sait si cette plateforme sera gratuite, payante ou mixte. La décision dépendra des négociations menés sur le terrain juridique avec les ayants droit.
Elargissement de la consultation du dépôt légal
Le volet innovation passe par des expérimentations de fouille de contenus (data mining) qui permettraient de mettre en relation des documents aujourd'hui dispersés. l'Ina pourrait jouer un rôle d'incubateur en nouant des partenariats avec des entreprises spécialisées dans le traitement avancé des contenus numériques.
Mais la principale innovation consisterait à autoriser la consultation du dépôt légal de l'Ina en dehors des très rares sites physiques autorisés (Ina et Bibliothèque nationale de France). Agnès Saal souhaite que le patrimoine audiovisuel français puisse être consulté à Tokyo ou à Mexico : "l'Ina doit être en position de conquête pour faire rayonner la marque Ina et la marque France dans le monde". Cet élargissement de la consultation du dépôt légal devra cependant passer l'épreuve du droit.
55 millions d'euros
Quant à la modernisation de l'Ina, elle passe par une révision du parc informatique dont le prix est estimé à 55 millions d'euros. Un investissement jugé nécessaire pour mener les opérations de restauration, de numérisation et de documentation des archives.
Enfin, l'Ina va consolider son projet immobilier autour d'un axe Ouest-Est avec le site principal de Brie-sur-Marne et l'emprise d'Issy-les-Moulineaux dédiée à la formation. La location du site parisien de la rue de Patay, jugé "redondant et inutile" sera résiliée. Economie : 1 million d'euros par an.