Le programme VITAM aura vocation à collecter et conserver les documents numériques produits par l'ensemble des administrations et des collectivités françaises.
L'Etat vient de lancer l'un de ses plus importants chantiers archivistiques. Le programme VITAM sera bientôt la plateforme mutualisée d'archivage de documents électroniques produits par l'administration. D'abord réservé à trois ministères (Affaires étrangères, Défense et Culture), VITAM aura vocation à collecter et conserver la production documentaire numérique de l'ensemble des ministères, des administrations, des collectivités et des opérateurs publics : SNCF, Conseil Supérieur de l'Audiovisuel, Agence nationale de la recherche... "VITAM concerne potentiellement tous les documents numériques que l'Administration souhaite conserver à des fins d'archivage courant, intermédiaire ou définitif" explique-t-on à la Direction Interministérielles des Systèmes d'Information et de Communication (DISIC).
Doté d'un budget d'une quinzaine de millions d'euros, le programme VITAM est développé en open source et fournira des interfaces ouvertes afin de s'intégrer avec les différents logiciels utilisés dans les ministères : messageries, applications métier... Surtout, VITAM devrait permettre d'harmoniser les pratiques d'archivage. Confronté à une explosion de se production documentaire numérique, l'administration centrale n'a eu d'autre choix que de passer à l'échelle supérieure. "En France, les documents naissent archives ; les données numériques naissent également archives" souligne Hervé Lemoine directeur du Service Interministériel des Archives de France. Une façon de rappeler que la notion d'archivage est bien plus large en France que dans le monde anglo-saxon par exemple. C'est donc bien "un projet par essence big data" qui prévaut ici.
Plusieurs dizaines de milliards d'objets
Selon les estimations actuelles, "sur une quinzaine d'années, au sein de ministère de la Culture, le socle VITAM conservera par exemple plusieurs dizaines de milliards d'objets" expliquent les porteurs du projet. Sont ainsi concernés les courriers électroniques, les fichiers bureautiques, les images mais aussi les plans 3D ou encore la production éditoriale sur les réseaux sociaux.
Une version bêta de VITAM (Valeurs Immatérielles Transmises aux Archives pour Mémoire) est attendue pour l'été 2016.