Vos petits-enfants connaîtront-ils le bruit d'un moulin à café ou des touches rotatives des vieux téléphones ?
Le bruit d'une craie sur un tableau, celui des touches d'une machine à écrire, du sifflement d'un train à vapeur ou encore ceux d'une caisse enregistreuse dans un magasin... Autant de sons faisant partie de notre quotidien mais qui risquent de tomber dans l'oubli d'ici quelques décennies, broyés par l'implacable machine des progrès technologiques.
Chalk (La Fonderie)
Collecter et archiver les plus de sons possibles de notre vie quotidienne et de la société industrielle (agriculture, transports, bois, mécaniques, minéraux, etc.), tel un véritable patrimoine immatériel, est la mission du projet Work with sounds, dont s'est emparé six musées européens le 1er septembre 2013.
Des sons téléchargeables gratuitement
Plus de 480 sons en voie de disparition, de 10 secondes à 1 minute, ont déjà été récoltés par les musées, documentés (objet, lieu, enregistrement) et illustrés d'une vidéo avant d'être classés par thèmes puis archivés dans une banque de données. Et Work with sounds dispose d'un autre grand intérêt : l'accès en ligne est totalement gratuit, et les sons librement téléchargeables, réutilisables et modifiables, sous licence Creative Commons.
“Nikola Tesla” telephone – ringing, (Technical Museum of Slovenia).
Que vous soyez à la recherche d'une illustration sonore à des fins pédagogiques, pour les besoins d'une exposition, d'un jeu vidéo ou d'un film, ou même si vous n'êtes guidés guidés que par la curiosité de (re)découvrir ces bruits en danger, Work with sounds est une mine de précieux supports.
Testez vous-mêmes l'intérêt du projet !
Testez vous-mêmes l'intérêt de Work with sounds en faisant par exemple écouter le bruit d'une machine à écrire à un adolescent de 12 ans : il ne pourra certainement pas l'identifier, d'où l'importance d'un tel projet !
Typewriter Optima M12 – typing, (Museum of Municipal Engineering).
Du 19 au 21 août prochain aura lieu une conférence au siège de la LWL - Industrie museum à Dortmund, en Allemagne, à l'occasion de laquelle différents projets sonores de musées, d'archives, d'universités ou de médias seront présentés. Si l'accent sera mis sur les théories et les pratiques de l'histoire et de l'anthropologie du son, leur importance et leur signification ainsi que leurs différentes applications possibles à l'échelle internationale et interdisciplinaire seront démontrées. Work with sounds projette de récolter au moins 600 sons et prendra fin à la rentrée prochaine, le 31 septembre 2015.