Théorie du genre : le Printemps Français veut faire le tri dans les bibliothèques

Selon le Printemps Français, la littérature enfantine serait pro-théorie du genre. DR

 

Après le mariage pour tous et la théorie du genre à l'école, c'est au tour des collections des bibliothèques municipales de se trouver dans la ligne de mire du Printemps Français. Certains livre jeunesse feraient "mauvais genre" sur leurs étagères...

"Tango a deux papas", "La princesse qui n’aimait pas les princes" ou encore "Mademoiselle Zazie a-t-elle un zizi" feraient mauvais "genre" dans les bibltiohèques municipales selon le mouvement Printemps Français.

Après son opposition au mariage pour tous et à la "théorie du genre" prétendument appliquée à l’école, le groupement réunissant militants d’extrême droite, catholiques traditionalistes et identitaires, veut désormais censurer les fonds des collections des bibliothèques.

Pression sur les mairies

Tout serait parti de "Le salon beige", un blog se présentant comme un "quotidien d’actualité par des laïcs catholiques", proche de la fondatrice et porte-parole du Printemps Français, Béatrice Bourges. Celle-ci considère qu’une pression sur les maires serait la bienvenue à l’approche des élections municipales : "Les maires seraient bien avisés de faire le nécessaire s’ils ne veulent pas être sanctionnés par des parents qui s’inquiètent de plus en plus", a-t-elle déclaré à Europe 1.

Face à ce chantage électoral, de nombreux maires s’étant mobilisés contre le mariage homosexuel et la théorie du genre se trouvent plutôt embarrassés. Beaucoup d’entre eux refuseraient désormais de s’exprimer publiquement sur ce sujet.

Philippe Brillaut, maire du Chesnay, serait un des seuls à prendre officiellement position : "S’il faut retirer tous les livres qui posent un problème de philosophie, je ne suis pas sûr qu’il reste beaucoup de livres dans les bibliothèques, a-t-il confié aux journalistes d’Europe 1 ; on a “Mein Kampf” et bien d’autres sur l’histoire religieuse, sur l’Islam".

D’autres auraient simplement, dicrètement, fait migrer les livres "problématiques" sur des étagères en hauteur, non plus directement à portée des enfants, mais de leurs parents.

 

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La mise à disposition des décisions de justice en Open Data a vu le jour grâce à la loi pour une République numérique votée en 2016. Les articles 20 et 21 prévoient la mise en open data des quatre millions de décisions de justice produites chaque année par les tribunaux français. Camille Girard-Chanudet est chercheuse en sociologie au sein du Centre d’étude des mouvements sociaux. En 2023, elle a soutenu une thèse devant l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) : "La justice algorithmique en chantier, sociologie du travail et des infrastructures de l’intelligence artificielle". Dans ce cadre elle a rencontré les équipes de la Cour de cassation qui procèdent à l’anonymisation des décisions de justice.