Aujourd’hui encore, les bibliothèques sont l’un des piliers des Universités et jouent un rôle essentiel auprès des chercheurs. Pourtant bon nombre d’entre eux les considèrent encore comme une terre peu fertile. Il apparaît donc urgent de redonner à ces institutions une place de choix dans l’esprit des chercheurs et de redéfinir leur rôle dans leur travail et la gestion de leurs productions. Ce qui passe à la fois par de nouveaux aménagements (des espaces réservés notamment), mais aussi une meilleure communication, ainsi qu’une modernisation des outils de recherche et de gestion.
Un rôle essentiel
Les bibliothèques sont pourtant de précieuses alliées pour les chercheurs. D’abord, parce qu’elles les aident à obtenir des subventions et des contrats de recherche. Ensuite, parce qu’elles jouent un rôle de support dans la préparation des dossiers et de leur soumission. Mais aussi, parce qu’elles les accompagnent dans la diffusion et la valorisation de leurs travaux, en exploitant pleinement les avantages de l’hyper-connectivité mondiale, du réseautage et de l’open access. Et enfin, parce qu’elles leur permettent d’accéder à un vaste catalogue de contenus.
“Si 63% des bibliothèques n’offrent pas de services de gestion des données de recherche, plus de 50% pensent que d’ici 3 à 5 ans, elles joueront un rôle plus important dans ce domaine”
Résistance au changement
Malheureusement, toutes les bibliothèques ne sont pas encore prêtes et équipées pour supporter ce changement. Quant aux chercheurs, ils ont tendance à résister aux efforts et nouveautés visant à modifier leurs pratiques. Certaines bibliothèques ont toutefois réussi à résoudre ces problèmes, en nouant des liens plus étroits avec les chercheurs et en recentrant leurs services autour des nouvelles technologies et de nouveaux modèles de communication. En s’appuyant notamment sur des données plus pertinentes (les statistiques d’emprunt par exemple), certaines ont aussi revu leur stratégie d’acquisition et ont pu répondre plus efficacement aux besoins des chercheurs.
“82% des bibliothèques comptent apporter leur expertise, en matière de catalogage et de publication notamment, à la gestion des données de recherche”.
Redonner aux bibliothèques une vraie place dans l’apprentissage
Symbole de culture et d’éducation, la bibliothèque offre également d'innombrables possibilités d'apprentissage, à même de stimuler le développement économique, social et culturel. Cependant, beaucoup reste encore à faire pour redonner à la bibliothèque un rôle clé dans la réussite du cursus étudiant. Pour cela, la bibliothèque doit évoluer et se mettre au diapason de son public. Autrement dit : élargir ses horaires d’ouverture, encourager le partage et le réseautage, donner aux étudiants envie de lire, de découvrir, d’emprunter, aiguiser leur curiosité et faire en sorte qu’ils se tournent en priorité vers elle quand ils se posent des question. Ce qui passe par une nouvelle offre de services plus ciblés, plus personnalisés, des fonctionnalités collaboratives, le développement de l’entraide, une meilleure communication, mais aussi des formations à la méthodologie de la recherche de l’information, des guides, des tutoriels, etc.
"Pour l’heure, selon les bibliothèques, seul un étudiant sur trois les considère comme un élément essentiel de leur réussite".
Communication renforcée
Pour retrouver grâce aux yeux de son public (étudiants et chercheurs notamment), les bibliothèques ont aujourd’hui l’obligation de devenir de meilleures communicantes. D’où l’intérêt de s’équiper des bons outils, capables d’orchestrer cette communication multicanale et de fournir des statistiques fiables sur la fréquentation et les usages. Quant à l’accès mobile, il apparaît indispensable pour renforcer les liens avec les étudiants et leur engagement. L’idée étant de créer un point d’entrée unique pour accéder aux ressources de la bibliothèque, avec également la possibilité de créer des alertes, d’envoyer des notifications, et d’afficher des informations plus générales issues des autres systèmes de l’Université.
“72% des bibliothèques souhaitent être perçues comme une valeur ajoutée pour l’Université”.
Changer de dimension
Moralité : il est nécessaire de dépoussiérer l’image vieillie de la bibliothèque, de redorer son blason et de faire en sorte qu’elle puisse fournir aux étudiants les ressources dont ils ont besoin au bon moment et au bon format, par le biais d’une interface intuitive, flexible et efficace. Ce qui passe par une refonte des outils existants et la mise en place d’une solution d’exploration documentaire ergonomique, collaborative, interopérable, disponible en mobilité et facile à maintenir en condition opérationnelle.
Sortir enfin du corporatisme
Les bibliothèques doivent aussi sortir de leur corporatisme. Bon nombre de professionnels pensent encore à tort qu’ils savent et peuvent tout faire seuls, sans s’ouvrir à d’autres sphères. Et pourtant, même si le métier premier de bibliothécaire est d’assurer la gestion des collections, l’évolution des usages permet désormais de constater que le public se rend en bibliothèque pour autre chose que les collections. D’autant qu’avec la dématérialisation, ces collections sont désormais accessibles à distance. Il semble donc urgent de revoir les services proposés en bibliothèque et, par la même occasion, le rôle du bibliothécaire.
Développer de nouvelles compétences
Se développent ainsi toute une série de nouveaux services (animations culturelles, formation à la méthodologie documentaire, ateliers, partenariats avec des entreprises et des startups, soutien scolaire, aide à la création d’entreprise, etc.) qui exigent de nouvelles compétences. Mais est-ce vraiment le rôle du bibliothécaire ? Doit-il forcément s’occuper de l’ensemble de ces activités ? Ces services ne nécessitent-ils pas l’aide d’intervenants extérieurs ? Le débat est déjà engagé. Il semble cependant impératif que les professionnels du secteur s’ouvrent à d’autres compétences, et que les bibliothèques universitaires modernisent leurs outils et revoient leurs stratégies.
Avis d'expert écrit par Ex Libris, en partenariat avec l’Agence Digital by Archimag.