Depuis Archive Valley, chacun peut avoir accès en quelques clics à l'offre mondiale de vidéos d'archives.
"L'archive audiovisuelle est le nouveau pétrole de la créativité". C'est en faisant ce constat que la web designer Mélanie Rozencwajg et la réalisatrice Jhava Chikli ont eu l'idée de créer Archive Valley en octobre 2015 : la première plateforme internationale mettant en relation les documentalistes - recherchistes d'images avec des exploitants de fonds d'archives audiovisuelles.
Son objectif : "offrir un accès aux vidéos des quatre coins du monde pour briser les frontières et valoriser des sources locales rares et diversifiées".
Les fondatrices de la start-up française voient leur plateforme comme un "site de rencontre" permettant aux documentalistes d'entrer directement en contact avec les détenteurs d'archives qui répondent à leur besoin. Innovant, le concept d'Archive Valley vise à contourner les grandes banques d'images telles que Getty Images, Shuttertock ou Corbis, peu réputées pour l'originalité des contenus qu'elles proposent, par ailleurs très chers.
Des sources de vidéos d'archives locales et inédites
Et en s'adressant directement aux détenteurs d'archives audiovisuelles de toute la planète, c'est à un réseau de près de 10 000 fonds locaux méconnus et encore inexploités, qu'Archive Valley donne accès. Une véritable manne quand on sait que 30 à 40 % des images diffusées à la télévision sont des images achetées.
"Identifier et obtenir légalement des images dans des fonds de plus en plus nombreux et éclatés est par nature un véritable casse-tête devant l’absence de nomenclature, la diversité des langues, la complexité des réglementations", explique la plateforme ; Imaginez des reportages et documentaires sur la guerre d’Irak, Lady Diana ou encore Steve Job nourris de sources d’archives locales et inédites : de quoi rafraichir notre regard porté sur chaque évènement qui marque notre temps !"
Comment ça marche ?
Archive Valley ne stocke évidemment pas les contenus des boutiques d'archives. Mais elle permet à l'offre et à la demande d'archives de se rencontrer grâce à des algorithmes maison (request-based filter) basés sur une grille d'architecture sémantique. Ce sont eux qui permettent de faire "matcher" les mots-clés de recherche tapés par le client avec les métadonnées fournies par les propriétaires d'archives. Et la plateforme propose même différents filtres destinés à simplifier au maximum la recherche du documentaliste audiovisuel tels que "budget", "timing" ou encore "qualité de service".
Pour le moment, la plateforme dénombre une soixantaine de fournisseurs d'archives et près de 400 clients répartis dans une cinquantaine de pays. En bêta fermée jusqu'au 20 novembre, elle s'ouvrira prochainement aux sociétés de production puis aux chaînes télévisées.
Récidivistes
Précisions que Melanie Rozencwajg et Jhava Chikli sont des récidivistes de l'entreprenariat puisqu'elles sont également à l'origine de la création, en 2010, du studio de technologie et de design ArtchiviumLab. Spécialisé dans des installations digitales innovantes construites à partir d'images d'archives, le studio a déjà eu pour clients Harcourt, Zenith (groupe LVMH), ainsi que des musées et institutions internationales comme la Cité de la musique, et le Quai Branly.