Même s’il existe encore de vastes déserts d’open data sur le territoire français, villes, communautés d’agglomérations, départements et régions ouvrent peu à peu les vannes de leurs données publiques. Leur intérêt est d’autant plus grand qu’elles donnent lieu à la création d’applications. Tour d’horizon en six étapes.
Sommaire du dossier :
- Open data local : chercher un second souffle
- "Open data territorial : le verre est à demi plein ou à demi vide..."
- Données publiques : des portails ouverts aux applications
- Toulouse : l'open data en mode guérilla
Rennes Métropole
www.data.rennes-metropole.fr
Rennes fait figure de référence pour le petit monde de l’open data. La cité bretonne fut en effet la première à ouvrir un portail en 2010 afin de diffuser ses données publiques auprès du grand public. Quatre ans plus tard, 186 jeux de données sont disponibles. Grâce à la contribution de développeurs informatiques, certains de ces jeux ont donné naissance à des applications pratiques. C’est le cas de EasyBus qui donne les horaires de bus du réseau Star de Rennes Métropole. Gratuite, l’application permet de connaître les passages de bus en un clin d’oeil. Dans le même genre, WeGo Rennes permet de consulter non seulement le réseau municipal de bus, mais également les disponibilités de vélos mis à disposition des habitants.
Les données publiques de Rennes Métropole peuvent également servir au patrimoine. L’application De Condate à Rennes propose de découvrir les évolutions urbanistiques et architecturales de la ville du XVIIIe siècle à nos jours. Des cadastres et des images aériennes ont été insérés dans une carte interactive. La navigation historique se fait par de simples onglets posés au-dessus de cette carte.
Moins drôle, mais très intéressante, l’application Accidents corporels propose une carte interactive qui catégorise les accidents selon l’âge des victimes, leur sexe ou le type de collision.
Paris fut la deuxième collectivité, après Rennes, à lancer un portail open data. C’était au mois de janvier 2011. La capitale s’est ainsi positionnée très tôt dans l’ouverture de ses données et a gagné une certaine notoriété grâce à sa « liste des cafés à 1 euro ». Sous forme de carte interactive, ce service permet de visualiser les 181 estaminets parisiens pratiquant le « petit noir » au tarif très avantageux - pour Paris - de un euro. Gros succès pour ce jeu de données qui a été enrichi de statistiques supplémentaires : un graphique permet de constater que le 15e arrondissement est celui qui propose le plus de cafés à un euro (dix-neuf établissements), alors que seulement deux établissements le proposent dans le 16e arrondissement.
Classés par thème, les jeux de données couvrent la culture, la vie citoyenne, les déplacements ou l’urbanisme. On y trouve d’intéressants « éléments d’accidentologie » dans la capitale soit 13 630 accidents recensés : date, heure, adresse, type de véhicule impliqué, nature des blessures... Dommage que ces jeux de données ne soient pas encapsulés dans une carte interactive !
Région Île-de-France
data.iledefrance.fr
Avec plus de 500 jeux de données, l’Île-de-France est l’une des collectivités les plus en pointe de l’open data territorial notamment grâce à ses déclinaisons cartographiques. Il est par exemple possible d’identifier sur une carte interactive les centaines de bibliothèques et médiathèques de la région. Mieux, un clic suffit pour ventiler ces établissements par département, par ville ou par année de subvention régionale. Une fonction analyse permet de visualiser un jeu de données plus en profondeur : on y apprend ainsi que la ville de Paris et ses 58 établissements représentent 6,9 % de l’ensemble des bibliothèques de la région ; Versailles arrive en deuxième position avec 9 établissements soit 1,1 % du total. Le portail open data de la région Île-de-France fait la part belle aux données relatives au thème de l’enseignement, de la formation et de la recherche qui regroupe 97 jeux. Viennent ensuite les données de la vie culturelle qui représentent 61 jeux devant la thématique du logement, de la santé et du social. Cette dernière catégorie propose 51 jeux de données qu’il est possible d’affiner grâce à une série de mots-clés (logements sociaux, aides, géolocalisation...).
Signalons quelques exemples réussis de visualisation : équipements sportifs, sanisettes, librairies...
Département de la Gironde
www.datalocale.fr
Le site d’open data de la Gironde a été ouvert en juillet 2011. La Ressourcerie Datalocale – construite sur le CMS Drupal et en responsive design - propose une cinquantaine de jeux de données. Les thèmes vont de la vie politique à l’énergie en passant par les échanges économiques et commerciaux ou le droit. Pour le conseil général, cette ouverture de données s’inscrit dans une démarche de développement durable et de responsabilité sociétale ; elle doit aussi valoriser le travail des agents locaux…
À côté des ressources présentées, une large place est donnée aux usages. Vingt applications y sont recensées. Parmi elles, Ma Ville 2.0. Cette application entend agréger les flux d’information locale à destination des citoyens de toute commune et les invite en retour à faire part de signalements (graffiti, feu tricolore défaillant, etc.). Elle est disponible sur PC, tablette et smartphone. Profitant de l’open data, elle affiche les données ouvertes de la communauté urbaine de Bordeaux, de Paris et de Nantes. Autre exemple, Gironde Archives en Ligne (gael.gironde.fr) permet d’effectuer des recherches en ligne dans l’ensemble des instruments de recherche numériques ; il s’agit d’un développement public, opéré par les archives départementales de la Gironde. Public également, du conseil régional, le projet Près de chez moi donne accès, carte à l’appui, « aux services de vie quotidienne », par exemple une aide sociale à l’enfance ou un parcours sportif.
Agglomération Pau-Pyrénées
opendata.agglo-pau.fr
Trente jeux de données s’affichent sur le portail d’open data de l’agglomération Pau-Pyrénées ouvert en février 2013. « À la clé : plus de transparence dans l’action publique et une incitation aux entreprises à créer des services à partir de ces informations », annonce le site.
À chaque type de jeux de données son pictogramme : citoyen, économie, déplacements, environnement, équipement, service, urbanisme. Autant de catégories qui permettent une requête.
Quatre applications sont présentées par le site. La première concerne les pistes cyclables et les stations Idecycle (vélos en libre-service) de la communauté d’agglomération Pau-Pyrénées. La deuxième indique les points de regroupements et les bornes de déchets : ordures ménagères, verre et textile. La troisième montre le découpage des quartiers de la ville. Enfin, la quatrième recense les aires de jeu.
Montpellier
opendata.montpelliernumerique.fr
Montpellier a ouvert 95 jeux de données sur son portail né en mars 2011. Elles ont trait aux thématiques : arts et culture, démographie, économie, environnement, équipements, habitat et aménagement, localisation, numérique, politique publique et démocratie, transport, urbanisme, vie associative.
Ici, l’objectif est de « permettre au public de connaître, de comprendre, d’enrichir les données relatives au territoire, d’imaginer et de proposer des services permettant de rendre la cité plus efficace, plus conviviale, plus respectueuse de son environnement, plus dynamique et attractive ». De plus, l’ouverture des données participe d’une démarche globale de la ville autour de l’innovation sociale et numérique (programme Montpellier territoire numérique).
Quinze applications sont publiées sur le site. Y figure par exemple la cartographie des résultats des élections. Sur une base également cartographique, « l’application de visualisation des données » localise quantités d’information de tous genres : caméras de vidéoprotection urbaine, espaces chiens, monuments historiques, arbres remarquables, accessibilité des trottoirs, zones piétonnes… L’application Zoo Montpellier invite à se diriger dans cet espace de 80 hectares en libre accès, consulter ses actualités, obtenir des informations pratiques ou le visiter en réalité augmentée. Dernier exemple, Unlish a été créée par des entrepreneurs montpelliérains ; l’objet de l’application est de favoriser une pratique sociale du sport.