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Les Archives nationales de Fontainebleau occupées par ses salariés soutenus par CGT-Archives

  • « Nous ne céderons pas aux pressions ni à l’intimidation, la situation est trop grave ! », annonce la CGT le 19 mai.

    Grèves les 17 et 19 mai, occupation nuit et jour des locaux… L'action décidée le 13 mai par les personnels du site des Archives nationales (AN) de Fontainebleau se poursuit et la CGT-Archives promet un mouvement à durée indéterminée.

    Action réaction

    C'est surtout la nuit que l'action est visible. 19 des 41 salariés affectés au site des AN de Fontainebleau se relaient pour « occuper les locaux » en permanence.

    La journée, c'est un peu différent. L'activité était presque nulle le 17 puisque seuls 4 ou 5 salariés ont poursuivi le travail en ce jour de grève nationale. Le 19 aussi, une partie des salariés étaient mobilisés par les manifestations nationales. En revanche, le 18, aucune perturbation n'a été signalée. Depuis le 20, l'activité diurne se déroule dans les conditions normales.

    Ce qui n'a pas empêché la visite d'un huissier le 19 au matin, pour « constater l'occupation » et l'envoi par le ministère de courriers de mise en demeure. Une première selon la CGT qui assure qu'aucun huissier ne s'était déplacé en 2010 quand l'Hôtel de Soubise avait été occupé 261 nuits pour protester contre la « casse des Archives nationales ».

    Un faisceau de revendications

    Les salariés mobilisés, soutenus par la CGT, inscrivent leur action dans un faisceau de revendications. « L'occupation a lieu en lien avec la contestation de la loi El Khomri, car nous sommes concernés en tant que fonctionnaires », explique Wladimir Susanj, secrétaire général de CGT-Archives.

    Mais ils contestent avant tout la fermeture du site prônée par la ministre de la Culture, Audrey Azoulay. « La perte de Fontainebleau serait la négation des besoins de l'institution », poursuit-il, précisant que la destruction du complexe coûterait 36 millions d'euros contre 45 pour sa rénovation et sa remise en état.

    Les bâtiments principaux des AN de Fontainebleau, les « unités 1 et 2 » ont été fermés au public fin mars 2014 après la découverte de deux fissures. Une partie de l'activité des archivistes est maintenant impossible, mais les demandes de recherche par le public sont toujours possibles.

    « Loin des yeux, loin du cœur »

    A la suite de cela, les 41 salariés ont été déplacés de quelques mètres, après deux mois de pause, dans des bâtiments temporaires et autres locaux annexes « en dur », avec un accès extrêmement limité et compliqué aux fonds d'archives du site. Ils dénoncent des conditions de travail « insupportables ».

    « Depuis mardi (17 mai 2016), nous avons décidé d’occuper les locaux, toutes les nuits et même le week-end, afin d’exprimer notre colère sur les incertitudes qui planent sur le devenir du site », assurent au journal Le Parisien Sylvain et Valérie, deux agents de Fontainebleau.

    Le service communication des AN, qui impose un monopole efficace sur la parole de l'institution, n'a pas encore donné suite à notre demande de commentaire.

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