Réseau ferré de France a déployé son RSE en 2013. Près de deux ans plus tard, 3 000 personnes contribuent à l’animation d’une cinquantaine d’espaces collaboratifs.
Il y a trois ans, Réseau ferré de France (RFF) a dû se rendre à l’évidence : le vieil intranet déployé dans l’établissement arrivait à bout de souffle et ne soulevait plus guère l’enthousiasme du personnel. Décision a donc été prise de passer à la vitesse supérieure et de migrer vers un réseau social d’entreprise. « En 2012, nous avons fait le constat que les intranets qui fonctionnent du haut vers le bas de la hiérarchie étaient dépassés, souligne Thomas Prudhomme, chef de projet SI collaboratif et documentaire au sein de RFF ; en choisissant un réseau social d’entreprise, nous avons misé sur le collaboratif et humanisé notre système d’information ».
Baptisé Passerelles, ce RSE a été lancé au mois d’avril 2013. Après avoir étudié les différentes solutions du marché, Réseau ferré de France a finalement opté pour une solution développée par l’éditeur Jalios. Un choix motivé par l’homogénéité et l’ergonomie de la solution. Aujourd’hui, Passerelles compte pas moins de 3 000 membres ! Les 1 500 collaborateurs de RFF disposent d’un accès ainsi qu’un large panel de 1 500 personnes extérieures à l’établissement. Pour l’essentiel, il s’agit de consultants ou d’assistants à maîtrise d’ouvrage dans les domaines de l’informatique ou de l’ingénierie qui remplissent des missions pour le compte de RFF. Des niveaux d’utilisation différents ont été mis en place entre ces 3 000 utilisateurs. Chacun des membres est amené à remplir une fiche de profil, certains interviennent dans les boîtes à idées, d’autres dans les célèbres FAQ (foires aux questions).
Des animateurs et de l’accompagnement
« Après plus d’un an et demi de déploiement, Passerelles a atteint sa vitesse de croisière », constate Thomas Prudhomme. L’appropriation de ce nouvel outil doit beaucoup à la structure sociologique de l’établissement : l’immense majorité du personnel de RFF est constituée de cadres. Ceux-ci sont donc, a priori, déjà aguerris aux environnements informatiques novateurs et il n’a pas été nécessaire de lancer de longues campagnes d’évangélisation auprès de ce public. Autre particularité, le déploiement de ce réseau social a reposé sur la participation active de trois acteurs de l’établissement : la direction de la communication, la direction des ressources humaines et la direction des systèmes d’information. La présence des ressources humaines ne doit rien au hasard : « On ne peut pas demander aux gens de collaborer du jour au lendemain à un RSE ! Il faut des animateurs et de l’accompagnement... », explique-t-on à RFF.
À ce jour, il existe une cinquantaine d’espaces collaboratifs au sein de Passerelles. On y trouve par exemple des communautés d’experts dans les domaines des matériels roulants, de la géomatique ou des questions juridiques. Ces spécialistes partagent des résultats de veille, apportent des réponses à des questions posées par des membres de la communauté. On y trouve également des équipes projets qui y stockent de la documentation et échangent des informations relatives à leurs missions. Plus surprenant, un espace informel - en phase de test - a été créé à la direction régionale de Toulouse où les contributeurs publient des informations extra-professionnelles : adresses de restaurant, bons plans...
En revanche, d’autres espaces collaboratifs n’ont pas fonctionné : « Les projets de RSE passent par des phases successives d’enthousiasme et de déception. On peut en tirer une leçon : plus un sujet est précis et arrimé à une échéance proche, plus il a des chances de fonctionner ; a contrario, plus le sujet est flou et à échéance lointaine, plus les risques d’échec sont importants », constate Thomas Prudhomme.
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+ repères
RFF, un œil sur 30 000 km de lignes
Réseau ferré de France est le propriétaire et le gestionnaire du réseau ferré national. Cet Epic (établissement public à caractère industriel et commercial) est en charge de l’entretien et de la commercialisation des 30 000 kilomètres de voies ferrées que compte la France. Considéré comme le deuxième investisseur public français, RFF compte 1 500 collaborateurs et son chiffre d’affaires s’est élevé à 5,5 milliards d’euros (chiffres 2012). Son plan de modernisation du réseau est estimé 13 milliards d’euros pour la période 2008-2015.
Le 1er janvier 2015, Réseau ferré de France a fusionné avec SNCF Infra pour donner naissance à une nouvelle entité : SNCF Réseau.