Portrait de Marie-Astrid Médevielle, professeure documentaliste à Rouen.
Son compte Twitter affiche 702 suiveurs et 816 abonnements. Et son avatar va à l’essentiel : « Marie-Astrid Médevielle, professeure documentaliste, Rouen ». A l’image de nombreux professionnels de l’infodoc, elle est présente sur les réseaux sociaux et constate qu’ils sont devenus incontournables, chronophages, mais très utiles : « Je passe beaucoup de temps sur Twitter, mais il est impossible de suivre tout ce qui s’y dit et il faut accepter de ne pas tout voir… En revanche, cela permet d’entrer en contact avec de nombreux collègues en France et de rencontrer des personnes issues d’autres métiers de l’information-documentation ».
Pourtant le monde numérique n’est que la partie émergée de sa vie professionnelle. Cette professeure-documentaliste passe l’essentiel de son temps dans le monde réel : les élèves, le lycée, les collègues professeurs, le centre de documentation et d’information (CDI), la gestion des ressources documentaires… Dans son établissement de la région rouennaise, Marie-Astrid Médevielle éveille les lycéens aux subtilités de la recherche documentaire et les encourage à développer leurs compétences informationnelles face à l’immensité du web.
De son propre aveu, cette mission est plus facile lorsque les thématiques de recherche intéressent directement les lycéens : « Leur intérêt varie selon les sujets, mais je constate que les problématiques d’identité numérique et de e-réputation captent leur attention. Surtout, je leur conseille de toujours s’interroger sur la qualité des sources qu’ils trouvent sur la toile et sur l’autorité qui est derrière le document qu’ils consultent ».
Son enseignement fait également la part belle aux nouveaux modes de consommation documentaire : économie de la recommandation à travers les pratiques d’Amazon, encadrement du copier-coller… On sait en effet que les élèves sont des adeptes du copier-coller. Marie-Atrid Médevielle estime qu’il faut les inciter à surligner et annoter un texte existant pour qu’ils produisent, à leur tour, leur propre document.
une vie tournée vers le document
Avant de passer du côté des profs, elle fut elle-même lycéenne. En 1997, après avoir décroché un bac littéraire, elle sait que sa vie professionnelle sera tournée vers le document. Ses études supérieures la mènent à l’université de Rennes 2 où elle obtient une maîtrise d’histoire. Un moment tentée par l’enseignement de l’histoire, elle se tourne finalement vers l’infodoc et parachève son parcours universitaire par un Capes de documentation.
Tout au long de sa maîtrise, elle travaille à la bibliothèque universitaire de Rennes 2 quelques heures par semaine pour mettre du beurre dans les épinards. Elle y découvre un univers qui la séduit et qui la renvoie à l’une de ses passions : les livres, la lecture… L’occasion également d’y découvrir de nombreuses ressources documentaires autour de l’histoire et des sciences sociales.
2002 marque son entrée dans le monde du travail avec un stage effectué au sein de l’académie de Rouen. Depuis, elle est restée fidèle à la Normandie.
parcours « prodoc »
A côté de ses activités d’enseignante, Marie-Astrid Médevielle mène également une activité de formatrice au sein de l’école supérieure du professorat et de l’éducation (ex IUFM) de Haute-Normandie. Elle intervient en particulier dans le parcours « prodoc » qui forme de futurs professeurs-documentalistes. Les étudiants y suivent des cours consacrés au document numérique, aux systèmes d’information, à la veille informationnelle… A l’instar de ce qui se passe dans d’autres écoles, elle observe un nombre croissant de garçons dans une filière naguère composée très majoritairement de filles.
Côté outils documentaires, Marie-Astrid Médevielle est une utilisatrice de Netvibes pour lire ses flux RSS et de la plateforme de curation Scoop It. Sur l’écosystème Scoop It, d’autres professionnels de l’infodoc sont nombreux à faire tourner l’une de ses présentations intitulée Pratique pédagogiques, la veille informationelle en lycée. Le document fut d’abord présenté lors de la journée académique des professeurs documentalistes à Rouen en décembre 2011. On peut y lire que « la veille est un processus continu et dynamique » qui repose sur « la nécessité d’être curieux ». Un juste résumé de sa vie.