PUBLI-INFO. La vente du nom de domaine Ebola.com par la société Blue String Ventures pour une bagatelle de plus de 200 000 dollars en octobre dernier pose la question de la régulation éthique des noms de domaine. Est-il possible pour tout un chacun de créer à partir d’une plateforme telle que 1&1 n’importe quel nom de domaine ?
Pas de clause morale pour la délivrance des noms de domaine
La société américaine Blue String Ventures n’en est pas à son coup d’essai puisqu’elle avait déjà acheté pour une bouchée de pain des noms de domaine tels que Fukushima.com. L’actuelle société détentrice d’Ebola.com, Weed Growth Fund, possède quant à elle, une certaine collection de noms de maladie dont Chikungunya.com ou encore BirdFlu.com (grippe aviaire).
Actuellement, les noms de domaine sont délivrés par la société américaine à but non lucratif Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (ICANN), qui prône son indépendance, mais reste largement sous la tutelle du gouvernement américain. Largement critiquée, l’ICANN sera placée sous l’autorité d’une instance internationale d’ici à 2015. Seulement, à aucun moment dans le débat mondial sur la gouvernance des noms de domaine, une clause morale n’a pas été évoquée.
Une éthique pour le web, qu’en est-il ?
Une étape devrait être passée en septembre 2015 quand l’ICANN passera sous autorité internationale. Au-delà du débat sur les noms de domaine, une régulation éthique globale du net semble bien compliquée à mettre en place et ne pas être à l’ordre du jour, bien que voulue depuis des années par l’ONU. En effet, la question qui suscite le plus d’intérêt actuellement est de rendre la gouvernance d’internet multilatérale et non plus unilatérale (utilisateurs vs Google, Amazon, Facebook, Microsoft, Apple). L’idée la plus souvent évoquée lors du Netmundial – réunion multipartite mondiale sur l’avenir de la gouvernance de l’internet ayant eu lieu à São Paulo en avril dernier – est la volonté des différents acteurs publics et privés de participer à part égale dans la prise de décision sur l’organisation de la Toile.
Cette discussion tombe à point nommé, au moment où les critiques à l’encontre de l’hégémonie américaine dans le domaine est à son comble suite aux révélations d’Edward Snowden sur la NSA en juin 2013. La transparence sur l’utilisation des données personnelles parait donc être le cheval de bataille pour les années à venir.