Créée il y a quelques jours, une commission anti-corruption doit instruire des dossiers pour la justice tunisienne. Les archivistes devraient l’aider à alimenter ces dossiers.
« …Protéger entre autre sa mémoire collective. Celle qui va prouver les responsabilités, établir la vérité sur ce qui se passe, sur ce qui s’est passé, depuis l’indépendance. De cette mémoire font partie nos Archives. Ces archives dont des fonds entiers demeurent encore dans les sous-sols des ministères et de la présidence de la République, et ce, depuis l’ère Bourguiba », le ton est donné ! Les archivistes tunisiens se mobilisent pour sauver ce qui peut l’être.
création d’une commission anti corruption
Les derniers mouvements contre le régime de Ben Ali se sont traduits par la création de trois commissions composées de membres de la société civile. Depuis le 22 janvier, l’une d’entre elles, baptisée Commission nationale d’établissement des faits sur les affaires de malversation et de corruption, est chargée de jeter la lumière sur la corruption du régime déchu. Et, plus concrètement, de faciliter la constitution de dossiers qui serviront ensuite aux juges. « Les archivistes peuvent jouer un rôle dans la constitution de ces dossiers, en particulier pour rassembler les documents », souligne Moncef Fakhfakh, fondateur des archives nationales tunisiennes.
Une tâche qui devrait être difficile pour de multiples raisons. « Les opérations de spoliation ont été très diversifiées. Et une partie des documents a déjà été détruite », regrette Moncef Fakhfakh. La sauvegarde des archives peut néanmoins faciliter la constitution des dossiers. La commission devrait démarrer ses travaux bientôt.