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L’Ile-de-France, zones très dense de datacenters
Le nombre de datacenters a explosé avec le trafic de données internet et l’essor du cloud. Le parc aurait progressé de 45% depuis 2012. Un tiers du parc se situe en Île-de-France qui reste, de loin, la région française la plus dense en matière de datacenters. Elle abrite par ailleurs les plus importants datacenters français dont le "Paris Voltaire" de Telehouse qui arrive en pole position avec plus de 160 fournisseurs cloud.
Viennent ensuite trois datacenters Equinix (PA2, PA3 et PA7) et, enfin, deux datacenters de Digital Realty - nouveau nom d’Interxion - (PAR 1 et 2). Avec plus de 300 datacenters répartis sur plus de 27 pays dans le monde et sur 6 continents, Digital Realty fournit la plus grande plateforme mondiale de datacenters.
Marseille, 2ème hub français d’envergure
Derrière l’Ile-de-France, quatre régions sortent du lot : le Nord-Pas-de-Calais qui se classe à la 2e place des régions les plus denses, suivi des régions PACA, Pays de la Loire et Rhône-Alpes.
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En PACA, Marseille occupe une place de choix. En quelques années seulement, la ville est devenue un véritable « hub numérique » (tout comme Bordeaux). La citée phocéenne réceptionne, en effet, 17 câbles de fibre optique sous-marins provenant des pays de la Méditerranée, du Moyen-Orient et de l’Asie. Une situation qui attire les géants mondiaux des datacenters. Cinq sont déjà installés, dont quatre de Digital Realty.
Leurs clients, comme les plateformes de vidéos à la demande, sont, en effet, avides des connexions hyper rapides qu'offrent la proximité de ces fameux câbles. Marseille est passée en 10 ans de la 44e à la 7e place mondiale en capacité de données, selon Telegeography. Et la cité phocéenne entend poursuivre dans cette voie et se rapprocher du trio de tête : Francfort , Londres et Amsterdam (Pays-Bas).
L’offre US dans l’Hexagone
Les poids lourds américains du cloud commercialisent eux aussi tous leurs services sur des infrastructures localisées en France. Après IBM en 2014, Amazon Web Services (AWS) en 2017, Microsoft Azure en 2018 et Oracle en 2021 et 2022, fin juin 2022, Google a lancé une région cloud en France. Mais où précisément ?
- La région française d'AWS qui compte trois zones de disponibilité se répartit entre le datacenter d'Interxion à La Courneuve, le DC3 de Scaleway à Vitry-sur-Seine et les centres de données de Data4 à Paris-Saclay. AWS prévoit d'occuper une quatrième infrastructure située à Wissous. Propriété de Cyrus One, elle est actuellement en cours de construction.
- La région française de Google s’appuie sur trois datacenters dont ceux de Global Switch à Clichy-La-Garenne et de Digital Realty à Ferrières-en-Brie en Seine-et-Marne.
- La région française d’IBM est installée chez Global Switch à Clichy.
- La région française de Microsoft Azure s'appuie sur quatre datacenters dont celui d’Interxion à La Courneuve et de Colt aux Ulis. La région Azure France Sud, elle, déployée dans le datacenter MRS1 d'Interxion à Marseille.
- Oracle a aussi opté pour deux régions cloud pour la France via Interxion : l'une à la Courneuve, l'autre à Marseille avec le datacenter MSR2.
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Et si l’avenir du datacenter était en mer ?
En 2019, Microsoft et Naval Group ont inauguré un programme expérimental consistant à immerger en mer des datacenters. Une infrastructure compilant plus 864 serveurs a ainsi été plongée sous 35 mètres de fond au large des îles Orcades, au nord de l’Écosse.
L’objectif étant maintenant d’étudier le cycle de vie des serveurs, puis de créer une installation plus grande co-développée avec un concepteur de systèmes d’énergie renouvelable. Quant au lieu de l’immersion, il reste à définir.
Datacenters, de l’or pour les investisseurs
Les datacenters sont aujourd’hui devenus très intéressants pour les investisseurs immobiliers. Ils offrent, en effet, des perspectives de revenus élevées, très loin devant le locatif privé et les maisons de retraite. Sans compter que l’implantation d’un datacenter sur un territoire est un précieux levier de développement économique et social.
Ils garantissent aux entreprises et aux particuliers l’utilisation de services numériques de qualité, et contribuent également à la création d’emplois directs et indirects.
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Les datacenters et le coûts de l’énergie
Toutefois, malgré la très forte croissance de leurs revenus, les gestionnaires et hébergeurs de datacenters sont confrontés à plusieurs problèmes qui pèsent sur leur rentabilité : la forte hausse des prix de l’électricité, la revalorisation des primes d’assurances et les hausses de salaires.
Car dans ce milieu aussi, les candidats qualifiés ne courent pas les rues. Les hébergeurs en région sont de fait les plus impactés, faute d’une taille et d’un pouvoir de marché suffisant. Les marges sont dès lors sous pression, mettant en péril la pérennité des plus petits acteurs, du moins des plus fragiles.
Une révision obligatoire du business model
Les grands opérateurs cloud (Equinix, Interxion, OVHcloud, etc.) se retrouvent aussi contraints de réviser leur promesse de valeur, voire leur modèle d’affaires. Ce qui passe à la fois par plusieurs arguments nouveaux dont :
- l’augmentation des capacités d’hébergement,
- la sécurisation et la certification des datacenters,
- le développement d’une démarche écoresponsable,
- l’enrichissement de l’offre de services.
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Tapis rouge pour les datacenters
Les datacenters sont les usines du numérique. S’ils ont besoin de peu de personnel pour fonctionner, ils représentent de gros enjeux économiques et technologiques. Un datacenter possède, en effet, un véritable pouvoir attractif auprès des opérateurs télécoms, des fournisseurs de services internet et cloud, des éditeurs de logiciels ou encore des start-up.
Voilà pourquoi certains pays, comme les Pays-Bas ou l’Irlande leur déroulent le tapis rouge.