CET ARTICLE A INITIALEMENT ÉTÉ PUBLIÉ DANS ARCHIMAG N°375
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Les Français comptent parmi les citoyens du monde qui témoignent le plus de sentiments négatifs concernant l’essor de l’intelligence artificielle (IA). C’est en tout cas ce que nous a appris fin avril une étude du Boston Consulting Group : sur la vingtaine de pays étudiés, la France apparaît comme le deuxième pays le plus pessimiste vis-à-vis de l’IA, avec 50 % d’inquiets et 21 % de personnes ayant des sentiments partagés, derrière l’Allemagne, les États-Unis, la Suède ou encore le Royaume-Uni. Seuls 29 % des Français se disent enthousiastes face à l’IA.
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Les pros de l'info sont optimistes vis à vis de l'IA
Et qu’en est-il des documentalistes, des veilleurs, des archivistes et des bibliothécaires ? Êtes-vous représentatifs de la plupart des Français ? Selon l’enquête menée par Archimag, 86 % des professionnels de l’information déclarent en effet ressentir de la crainte vis-à-vis des outils d’IA générative. Différentes inquiétudes vous animent, au premier rang desquelles celle que l’IA profite aux fake news, suivie de la crainte pour la confidentialité des informations, et de la peur que l’IA soit utilisée pour de mauvaises raisons.
D’autres craintes sont également citées en commentaires, comme celle de leur impact social et environnemental, d’un manque de garde-fous et d’éthique autour de ces technologies, des biais qu’elles peuvent susciter ou encore de l’atteinte qu’elles pourraient porter à la créativité et aux droits d’auteur.
De façon surprenante, les outils d’IA générative suscitent beaucoup plus d’optimisme chez les professionnels de l’information que dans la population française en général. Vous êtes 80 % à en témoigner dans notre enquête, avec en tête les documentalistes (qui comptent 88 % d’optimistes), devant les veilleurs (79 %), les bibliothécaires (73 %) et enfin les archivistes (61 %).
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Les avantages de l'IA générative
Le gain de temps offert par l’IA dans vos missions est le principal apport identifié, loin devant l’aide pour la recherche d’informations ou l’assistance organisationnelle. Selon vos commentaires, l’IA pourrait également vous offrir de l’inspiration et contribuer à la création de nouveaux services aux usagers, au catalogage, ou encore à l’accélération de la transition bibliographique. "L’IA est utile pour les tâches fastidieuses, mais la vérification est nécessaire", précise un professionnel.
Qu’ils suscitent chez vous la crainte, l’enthousiasme, la perplexité, ou un peu de tout ça, les outils d’IA générative sont encore loin d’avoir investi votre quotidien professionnel. En effet, seuls 58 % d’entre vous les utilisent déjà dans leur travail. Parmi eux, les veilleurs sont ceux qui l’expérimentent le plus (74 % d’entre eux en font déjà usage), loin devant les documentalistes (53 %), les bibliothécaires (41 %) et les archivistes (37 %).
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77 % d’IA clandestines
Un chiffre préoccupant est à noter : 68 % des professionnels utilisant déjà ces outils au bureau font usage d’une ou de plusieurs solutions gratuites d’IA générative et 9 % de solutions payantes qui ne sont ni les unes ni les autres, proposées et donc validées par leur organisation. Cela porte à 77 % le taux de professionnels embarquant dans leur travail un outil d’IA personnel, surnommé "IA clandestine", et qui échappe au contrôle du responsable de la sécurité.
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Bien sûr, cela n’empêche pas certains d’utiliser également un outil gratuit (24 %) ou payant (16 %) proposé par leur organisation. Sur le podium des outils que vous utilisez se placent naturellement ChatGPT (payant et gratuit) (62 %), Copilot (29 %), Gemini (15 %), suivis de Perplexity.AI (14 %), Mistral (9 %) et Midjourney (3 %) (Voir le nuage de mots ci-dessus, créé à partir de tous les outils d’IA générative que les professionnels de l’info déclarent utiliser dans leur travail).
En dehors de ces outils, 30 % des professionnels de l’information utilisant déjà l’IA profitent des fonctionnalités d’IA génératives disponibles au sein de leurs outils métier.
(1) Enquête menée en ligne par Archimag du 16 avril au 2 mai 2024 auprès de 322 personnes.