De quoi dégoûter de la lecture le peu de lecteurs encore présents sur la planète...
Cela pourrait s'apparenter à du harcèlement numérique et pourtant, ses victimes sont à priori toutes consentantes. En effet, la filiale brésilienne des éditions britanniques Penguin Books vient de créer un marque-page "intelligent" qui vous envoie des tweets jusqu'à ce que vous ayez fini le livre que vous avez commencé ; une sorte de rappel à l'ordre pour vous obliger à lire. Effrayant ? Certes, mais la signature du message pourrait tout de même vous convaincre...
Puce connectée
Le procédé est simple : il vous suffit, avant de commencer votre lecture, d'enregistrer le fameux marque-page à l'aide d'un code-barres QR pour que le système soit mis en route. Si jamais il vous arrive de délaisser trop longtemps votre ouvrage pour vous adonner à une autre activité, votre marque-page le saura : c'est grâce à un capteur de lumière (détectant l'obscurité dans laquelle il est plongé) que celui-ci enregistrera la date de la dernière ouverture de votre livre. Vous n'avez pas lu pendant une semaine ? Attendez-vous donc à recevoir un tweet vous rappelant à vos "obligations", envoyé suite au signalement fait par un minuteur intégré à une nano-puce connectée au Wi-fi.
Enquête époustouflante
Baptisé "Tweet for a read" (tweet pour la lecture), ce projet mené en partenariat avec l'agence Mood/TBWA se base sur une enquête (au résultat fort peu surprenant) révélant que les gens passeraient de plus en plus de temps sur les réseaux sociaux au détriment de la lecture (ah bon ?). "Très souvent, on s'arrête après quelques chapitres et on l'oublie pendant des mois, explique la Penguin Companhia das Letras ; quand on le reprend, on ne se souvient même plus du début".
Oh, un tweet de Nietzsche !
Trois marque-pages différents, à l'effigie de trois grands auteurs, ont été créés : le philosophe allemand Friedrich Nietzsche, l'écrivain portugais José Saramago et le musicien et poète brésilien Vinicius de Moraes. Et les comptes Tweeter mis en place pour vous tirer les bretelles, pauvres lecteurs (trop) occasionnels, portent justement leurs noms et vous enverront des messages - en portugais - s'inspirant de leurs oeuvres. Ainsi, vous pourrez recevoir :
Deus está morto. Não deixe minha obra morrer sem sua leitura @TonFigueiredo.
— Friedrich Nietzsche (@TweetForaReadFN) 1 Mai 2014
(Dieu est mort. Ne laissez pas mon oeuvre mourir sans l'avoir lue.)
PENGUIN BOOKS | Case Tweet For a Read from Rafael Gonzaga on Vimeo.