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5 propositions pour la transition numérique des universités dès 2016

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    Un laptop posé devant un tableau noir dans une salle de cours
    La transformation numérique de la société doit être prise en compte à l'Université (illustration VisualHunt)
  • 6 mois d'enquête ont suffi au CNNum pour identifier les points-clés « pour donner du sens au numérique dans l'université ».

    « L'Université doit assumer son rôle d'opérateur de la transformation numérique de la société ». C'est la conclusion que le Conseil national du numérique (CNNum) formule en remettant son rapport de 400 pages au secrétaire d'État à l'Enseignement supérieur et à la Recherche.

    Thierry Mandon, qui l'avait commandité, s'est ainsi vu proposer une série d'idées pour numériser l'Université. En voici une sélection.

    Une mise en commun des savoirs

    Le rapport suggère de développer des espaces de travail collaboratif pour les étudiants. Ces lieux, à l'intérieur de l'université ou non, doivent permettre l'échange de contenus, la consultation croisée de documents et l'exploitation des savoirs acquis sur les réseaux sociaux et à l'occasion de travaux en groupes.

    Du côté des enseignants-chercheurs, l'objectif serait d'insister sur les échanges entre disciplines universitaires. L'un des prérequis serait la mise en place d'une norme documentaire unique, commune à tous les centres de recherche. Selon le CNNum, il s'agit « d'élaborer une politique de standards ouverts et évolutifs, normes et référentiels pour tous les documents utilisés et créés, condition de la valeur des plateformes documentaires et d’une politique des données ».

    C'est le pari de Véga, un dictionnaire universitaire de l'égyptien ancien collaboratif qui devrait être alimenté par des pôles de recherche à travers tout le pays.

    Valoriser les « communs »

    Les travaux des universitaires devraient aussi gagner en visibilité de manière à améliorer « la formation tout au long de la vie », que ce soit via le développement des moocs – les cours en ligne – ou à des accès facilités, en ligne, aux résultats de recherche.

    Le rapport précise que l'Université « doit avoir à cœur de mettre en valeur les communs du savoir ». Le campus numérique de Bretagne par exemple, est l'un des pionniers dans le partage de ressources universitaires entre établissements.

    Enfin, les personnels, notamment informatiques, doivent s'attacher, outre l'amélioration de l'administration en ligne, à utiliser les compétences numériques pour développer de nouveaux outils pédagogiques : apprentissage collaboratif, serious games, réalité augmentée et sciences participatives.

    « Les universités ne sont pas naïves »

    La rapport cite notamment le laboratoire iLumens de Paris-Descartes qui offre aux étudiants en médecine la possibilité de s'exercer sur des mannequins robotisés perfectionnés.

    Thierry Mandon précise que ces axes sont des pistes de réflexion, éventuellement des « outils » à utiliser mais que « les universités ne sont pas naïves en matière de numérique ».

    À la rentrée 2016, 4 ou 5 établissements volontaires et sélectionnés avant l'été seront accompagnés jusqu'en décembre par le ministère et le CNNum.

    Une politique publique avant tout

    Le secrétaire d'État prévient : «  Durant cette période, il s’agira uniquement de maîtrise d’ouvrage, il n’y a pas d’investissement ».

    Le CNNum est un organisme consultatif dont les missions et les nominations de membres sont décrétés par le président de la République.

    Son étude est basée sur 6 mois d'enquête « de terrain » pour repérer les avancés et les freins à l'entrée du numérique dans l'enseignement supérieur.

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    La mise à disposition des décisions de justice en Open Data a vu le jour grâce à la loi pour une République numérique votée en 2016. Les articles 20 et 21 prévoient la mise en open data des quatre millions de décisions de justice produites chaque année par les tribunaux français. Camille Girard-Chanudet est chercheuse en sociologie au sein du Centre d’étude des mouvements sociaux. En 2023, elle a soutenu une thèse devant l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) : "La justice algorithmique en chantier, sociologie du travail et des infrastructures de l’intelligence artificielle". Dans ce cadre elle a rencontré les équipes de la Cour de cassation qui procèdent à l’anonymisation des décisions de justice.