RETROUVEZ CET ARTICLE ET PLUS ENCORE DANS NOTRE GUIDE PRATIQUE : DROIT DE L'INFORMATION, 6E ÉDITION
Découvrez toutes les newsletters thématiques gratuites d'Archimag dédiées aux professionnels de la transformation numérique, des bibliothèques, des archives, de la veille et de la documentation.
La lutte contre la fraude documentaire est devenue une priorité, non seulement pour sécuriser les transactions, mais aussi pour protéger les identités et les données sensibles. Au cœur de ces avancées se trouvent des technologies basées sur l'intelligence artificielle (IA), avec des Frenchtech en tête de file pour proposer des solutions robustes et efficaces.
Lire aussi : Les falsifications de documents numériques ont augmenté de 244 % en 2024
1. État des lieux de la fraude documentaire
La fraude documentaire consiste en l’utilisation de faux documents ou de documents altérés pour réaliser des actes frauduleux, tels que l’ouverture de comptes bancaires, l’obtention de crédits ou encore l’usurpation d’identité. Avec la numérisation croissante des services et des processus administratifs, les fraudeurs trouvent de nouvelles failles à exploiter.
Les documents numériques, bien qu’offrant une sécurité accrue par rapport aux documents papier, ne sont pas à l'abri de falsifications sophistiquées. Selon une étude récente de la Commission Européenne, la fraude documentaire représente l'une des principales menaces pour la sécurité des systèmes d'identification et d'authentification.
Plusieurs formes de fraude
Les fraudes documentaires se présentent sous plusieurs formes :
- Faux documents d'identité : Des passeports, cartes d'identité, ou permis de conduire contrefaits sont utilisés pour ouvrir des comptes bancaires, obtenir des prêts ou blanchir de l'argent. Ces fraudes sont particulièrement courantes dans le secteur financier. Selon une étude de l’ACPR (Autorité de contrôle prudentiel et de résolution), près de 40 % des fraudes dans le secteur bancaire sont liées à l'utilisation de faux documents d’identité.
- Altération de documents légitimes : Les fraudeurs modifient des documents authentiques pour en changer le contenu, comme altérer des relevés bancaires, des fiches de paie ou des avis d'imposition pour obtenir un crédit. Une étude menée par l'Observatoire de la sécurité des moyens de paiement révèle que 20 % des fraudes financières sont dues à des documents altérés utilisés pour tromper les institutions bancaires et obtenir des prêts qu’ils n’auraient pas pu obtenir avec des documents réels.
- Usurpation d'identité : Ce type de fraude est en hausse et consiste à utiliser des informations personnelles et des documents volées pour créer de faux documents, notamment à des fins de demande de crédit ou d'ouverture de comptes. L'usurpation d'identité représente une menace majeure pour les institutions financières, car elle peut entraîner des pertes financières importantes. En 2022, la Banque de France a rapporté une hausse de 20 % des cas d’usurpation d’identité dans le secteur bancaire.
Les risques associés à ces types de fraudes sont nombreux. Pour les institutions financières, la fraude documentaire entraîne des pertes directes, notamment en termes de créances irrécouvrables et d’amendes pour non-conformité.
Dans le secteur de l’immobilier, de faux propriétaires postent des annonces pour collecter de vrais documents à des fins de malversation. Et des candidats locataires peuvent être tenter de falsifier leurs documents de revenus pour que leur dossier soit favorisé.
Les impacts indirects incluent la dégradation de la réputation, une confiance réduite des clients et une surveillance accrue de la part des régulateurs. En 2021, les pertes mondiales liées à la fraude documentaire dans le secteur financier ont été estimées à 42 milliards d’euros, selon une étude réalisée par PwC.
Les méthodes de fraude évoluent constamment, et les tentatives de plus en plus sophistiquées rendent la détection manuelle de plus en plus difficile sauf à être un expert. Les solutions traditionnelles de vérification, souvent basées sur des contrôles visuels ou des méthodes de vérification statiques, sont dépassées par l’ingéniosité des fraudeurs.
C’est dans ce contexte que l'intelligence artificielle (IA) et le machine learning (apprentissage automatique) se révèlent être des outils indispensables.
Lire aussi : DocTeller, la start-up anti-fraude qui traite les documents à l'aide de l'IA
2. L'intelligence artificielle : une réponse adaptée à la complexité croissante
L'IA offre des capacités de traitement et d'analyse inégalées pour détecter les fraudes documentaires. Contrairement aux méthodes traditionnelles, les algorithmes d'IA peuvent analyser de vastes quantités de données en temps réel, identifier des schémas suspects et apprendre de chaque tentative de fraude pour améliorer continuellement leur efficacité.
Par exemple, la reconnaissance optique de caractères (OCR) a longtemps été utilisée pour numériser les documents, mais couplée avec l'IA, cette technologie devient un outil puissant pour vérifier l'authenticité des documents. L'IA peut analyser non seulement le texte, mais aussi la structure, la mise en page et même les micro-détails tels que les filigranes ou les signatures invisibles à l'œil nu.
De plus, l'IA est capable de détecter des incohérences subtiles qui pourraient échapper à un contrôleur humain, comme des erreurs dans les métadonnées des fichiers ou des altérations minuscules dans les pixels d'une image.
3. Sécurisation de l'Onboarding à l'ère numérique : l’importance des technologies basée sur l’IA
S'équiper d'une plateforme end-to-end pour l'onboarding permet de sécuriser chaque étape du processus réduisant ainsi les risques de fraude. En intégrant des solutions de vérification d'identité, de vérification de la complétude du dossier et de vérification des documents, une telle plateforme assure une protection cohérente et automatisée.
Cela limite les vulnérabilités et renforce la conformité aux normes de sécurité, tout en améliorant l'expérience utilisateur. Grâce à cette approche, les acteurs du marché peuvent plus efficacement détecter et bloquer les tentatives de fraude avant qu'elles ne compromettent leurs systèmes.
De plus, les nouvelles technologies de vérification d'identité à distance transforment la manière dont les individus s'identifient en ligne. Les identités numériques (INLP, France Identité…) permettent de prouver son identité de manière sécurisée sur diverses plateformes, simplifiant les processus administratifs et commerciaux.
Le PVID (Preuve d'Identité à Distance) est une méthode certifiée en France qui permet de vérifier l'identité d'une personne sans présence physique, via des outils comme la reconnaissance faciale et la validation de documents.
Enfin, le e-wallet, ou portefeuille numérique, stocke des documents d'identité numériques, facilitant l'accès aux services en ligne tout en garantissant la protection des données.
Lire aussi : Le portefeuille numérique européen en approche
4. Les défis à venir et les perspectives d'évolution
Malgré les progrès réalisés, la lutte contre la fraude documentaire reste un domaine en constante évolution. Les fraudeurs ne cessent de développer de nouvelles techniques pour contourner les systèmes de sécurité, ce qui oblige les entreprises à rester vigilantes et à innover en permanence.
Les solutions basées sur l'IA, bien qu'extrêmement efficaces, ne sont pas infaillibles et doivent être régulièrement mises à jour pour faire face aux nouvelles menaces.
L'un des principaux défis à venir sera d'intégrer de manière encore plus fluide ces solutions dans les processus métier, tout en garantissant la confidentialité des données personnelles et la conformité aux régulations en vigueur, comme le RGPD en Europe.
La capacité à détecter et à prévenir la fraude de manière proactive, sans perturber l'expérience utilisateur, sera un facteur clé de succès pour les entreprises de demain.
Dans ce contexte, Vialink se positionne comme un partenaire de confiance, capable d'offrir une plateforme end to end mariant expérience utilisateur optimale, conformité réglementaire (LCB-FT et RGPD) et lutte contre la fraude.
5. En résumé
La lutte contre la fraude documentaire est un enjeu crucial dans un monde où la numérisation des services s'accélère. Grâce aux avancées de l'intelligence artificielle, des solutions industrielles et innovantes existent et sont en mesure de fournir des solutions robustes et évolutives pour détecter et prévenir la fraude avec une précision inégalée.
Cependant, la bataille est loin d'être terminée, et il sera essentiel pour les acteurs de ce marché de continuer à innover et à adapter leurs stratégies pour rester en avance sur les fraudeurs.
L'auteur, Thomas Vatinel, est responsable marketing chez Vialink.