CET ARTICLE A INITIALEMENT ÉTÉ PUBLIÉ DANS ARCHIMAG N°377
Au sommaire :
- Dossier : data gouvernance : prenez le pouvoir sur vos données !
- Méthode : les 7 points clés de la data gouvernance
- Les outils pour un data management : du stockage à l'analyse de la donnée
- Conseil Départemental du 64 : valoriser la donnée pour une meilleure stratégie data
Découvrez Le Brief de l'IT, la newsletter thématique gratuite d'Archimag dédiée aux professionnels des data, de l'IT, de la digitalisation et de la transformation numérique !
150 à 200 : c’est le nombre d’applications utilisées au sein du Conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques (CD64). Chacune manipule de la donnée, en reçoit, en crée, en transforme, en transmet… On en perçoit les limites : ce sont autant de façons de faire, autant de silos de données qui ne se parlent pas. En 2016, lorsqu’il est nommé responsable de la nouvelle mission Valorisation de la donnée, Yann Cornen se fait fort de pouvoir bientôt parler de cet écueil au passé. Sa culture de la donnée lui vient de son poste précédent : il était le géomaticien de la direction de l’aménagement, de l’équipement et de l’environnement.
Lire aussi : Qui fait quoi pour la data ?
Gouvernance des données : un impératif de sécurité et d'ouverture
Les instances départementales le soutiennent. La mission est placée directement sous l’autorité du directeur général des services. Comme toutes les autres collectivités territoriales, le CD64 est poussé dans la gouvernance des données à la fois par la loi Notre (2015) et par la loi Lemaire (2016).
Au programme, la mise à jour des données géographiques, la gestion des données, la mise en œuvre du RGPD et l’ouverture des données publiques, avec pour l’ensemble un impératif de sécurité. À travers des tableaux de bord numériques et des indicateurs métier, on veut apporter une aide à la décision, ce qui comporte aussi une dimension d’évaluation des politiques publiques : il faut pouvoir se comparer à d’autres collectivités territoriales, ce qui suppose des référentiels homogènes. Il s’agit aussi d’accompagner les services et de former les utilisateurs.
Lire aussi : Les fondements du data management
Le lancement d'application data du CD64
Six autres personnes constituent l’équipe de Yann Cornen : une pour l’open data, un délégué à la protection des données (DPO), un administrateur de données, un développeur et deux techniciens, l’un pour le monitoring des applications métiers, l’autre pour la géomatique.
On identifie que l’on veut remonter les champs de toutes les applications et constituer un catalogue. Un outil ad hoc est donc nécessaire et un cahier des charges est constitué. Si un premier appel d’offres n’aboutit pas, un second est remporté par l’éditeur français Dawizz en consortium avec Isogeo. Seule application data du CD64, MyDataCatalogue de Dawizz est en Saas, hébergée chez OVH et son coût annuel est inférieur à 9 000 euros. Elle doit scanner les données de toutes les applications et les préqualifier. Le SI du CD n’a pas à être adapté, mais des développements et automatisations sont réalisés — sur ces points, l’IA commence à montrer son intérêt.
Lire aussi : 47 % des entreprises n’ont pas de stratégie data lors du déploiement d’applications d’IA
Accès unique aux données
Un premier travail sur les données géographiques, structurées, constitue une sorte de proof of concept (Poc) à partir duquel la pratique data s’étend. Le portail du catalogue constitue un accès unique. Depuis les applications métiers, on peut y lancer une interrogation sur telles données, applications, sources, tels traitements ou indicateurs. On obtient du reporting et la datavisualisation offre une approche dynamique. Si besoin, on réinjecte des données dans des cycles de gestion d’activités.
Un exemple touchant les données personnelles : l’un des champs d’une application portant sur la solidarité, l’insertion et l’enfance contient le numéro de Sécurité sociale. En le rapprochant du thesaurus RGPD, on connaît immédiatement la volumétrie des données sensibles, ainsi que le niveau de sécurité et les durées de conservation à appliquer. « C’est une montée en puissance », apprécie Yann Cornen.
Pour l’heure, une vingtaine d’applications clés ont été scannées, l’accès étant ouvert aux directions et selon des profils. Parallèlement, une communication interne s’intensifie. En 2025, on mettra le cap sur davantage de qualité — ce que l’on ajuste déjà au fil de l’eau. Au bénéfice certain de l’efficacité et d’un meilleur service à l’usager