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« À 25 ans, c’est la plus jeune conservatrice de France ! » Nos confrères de L’Hebdo de l’Ardèche ne tarissaient pas d’éloges lors de l’arrivée de Juliette Gaultier à la direction des Archives départementales ardéchoises au mois de juillet 2020. La jeune Parisienne mettait alors les pieds pour la première fois dans cet attachant département rural :
« C’est moi qui ai demandé cette affectation et dès mon arrivée je me suis bien sentie à Privas. Mon âge était un sujet de plaisanterie à mon arrivée, mais aujourd’hui ça n’est pas un problème ».
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Entrée dans le monde du patrimoine
Avant de prendre la tête des AD 07, Juliette Gaultier aura coché toutes les cases de la brillante élève : bac avec mention « très bien » en 2012 au prestigieux lycée Henri IV à Paris, intégration de l’École nationale des chartes, puis de l’Institut national du patrimoine.
« Ma famille ne vient pas du tout du monde patrimonial, mais elle lisait beaucoup et j’ai beaucoup fréquenté les bibliothèques. Avec un père gendarme, nous avons souvent déménagé, mais je garde beaucoup de souvenirs des bibliothèques municipales où je suis passée, puis de la richesse documentaire du CDI du lycée Henri IV ».
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École nationale des chartes puis Institut national du patrimoine : sacrifices, exigence et liberté
Avant même d’intégrer l’École des chartes, ses deux années de classe préparatoire sont synonymes de labeur et de sacrifices. Le concours a la réputation d’être l’un des plus difficiles de l’enseignement supérieur français. Mais une fois admise au sein de l’ENC, elle se souvient d’un enseignement qui allie exigence et grande liberté. Et elle y rencontre ceux qui sont devenus ses amis les plus proches. L’ambiance lui plaît au point d’être élue présidente du bureau des élèves.
Fraîchement diplômée, elle rejoint le Service interministériel des archives de France pour une vacation avant d’intégrer l’Institut national du patrimoine en 2019 :
« C’est une formation très complémentaire de l’ENC où l’on est très proche du monde professionnel, qu’il s’agisse du management des ressources humaines ou de la gestion budgétaire d’un établissement. C’est aussi l’occasion pour moi d’effectuer des stages aux archives départementales de l’Indre et au sein du programme Adamant. Le monde des archives est en perpétuelle évolution, notamment dans le domaine de l’archivage électronique. Il est nécessaire de faire des mises à niveau régulièrement ».
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Conservatrice du patrimoine à Venise : traverser le pont Rialto chaque matin
Au début de l’année 2020, tout se présentait pour les meilleurs auspices pour Juliette Gaultier avec un stage à Venise en tant que conservatrice du patrimoine au sein des vénérables Archivio di stato de Venise.
Au programme : la découverte de fonds magnifiques qui témoignent de la puissance passée de la République de Venise. « Tous les matins, j’avais la chance de traverser le pont Rialto pour aller travailler… »
Las ! La crise sanitaire de Covid-19 a bouleversé ses plans. Prévu pour durer deux mois, son stage a été interrompu au bout de quatre semaines, le temps d’attraper l’un des derniers vols pour Paris.
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S'approprier l'histoire du département
Rentrée en France, elle effectue un stage au Musée national de l’histoire de l’immigration en télétravail. Puis survient sa nomination à la direction des Archives départementales de l’Ardèche. L’occasion de se frotter aux réalités quotidiennes :
« Gérer une équipe de 21 personnes, ça s’apprend dans la pratique et sur le terrain. Il faut également s’approprier l’histoire du département et cela demande de se plonger dans les fonds. J’apprécie d’aller régulièrement dans les villages ardéchois pour bien comprendre le fonctionnement des collectivités. Quant au public, j’aime bien le rencontrer, qu’il s’agisse de généalogistes, de chercheurs ou de citoyens à la recherche de documents administratifs ».
Quand il lui reste du temps libre, « la plus jeune conservatrice de France » aime randonner dans sa région d’adoption. Une autre façon de s’approprier l’histoire du département.
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Elle like
- Sa ville préférée : Venise, sa lumière et son silence le matin.
- Son roman préféré : « La promesse de l’aube », de Romain Gary, et « Les clochards célestes », de Jack Kerouac.
- Sa chanson préférée : en ce moment, plutôt une musique, celle du générique de l’adaptation de « L’Amie prodigieuse », composée par Max Richter.