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« Vous êtes faite pour travailler dans le livre, vous y reviendrez plus tard… », a prédit le responsable de la librairie À Tout Lire, à Paris, à Cécile Tourneur en 2005, alors qu’elle était en master cinéma à l’Université Paris 8.
Un conseil prémonitoire, puisqu’après plusieurs années à graviter dans le monde du cinéma, de l’enseignement et de la médiation culturelle, c’est en tant que bibliothécaire qu’elle a intégré la Maison européenne de la Photographie (MEP). Un métier qu’elle embrasse avec passion depuis juin 2022 et qui s’inscrit dans une continuité naturelle.
Après un bac théâtre, des études dans les arts du spectacle et un BTS en montage vidéo en Normandie, la jeune Dionysienne (Habitante de Saint-Adresse, près du Havre en Seine-Maritime) s’installe à Paris en 2003 pour suivre une licence de cinéma. « Au début, je me suis mise dans l’optique de préparer les grandes écoles, mais je me suis très vite rendu compte que c’était la recherche qui m’intéressait réellement », explique-t-elle.
L’étudiante entame alors un master, suivi d’une thèse sur « Le régime de la voix dans les films de Jonas Mekas (1966-2009) », qu’elle soutient en 2014. Durant son doctorat, la jeune femme enseigne et monte une association de diffusion de cinéma documentaire (une discipline qu’elle affectionne particulièrement). « La grande question que tout le monde se pose à la fin d’une thèse est : que faire après ? », se souvient Cécile Tourneur.
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Le pari gagnant
Docteure en Histoire et esthétique du cinéma, elle continue d’enseigner à l’Université Paris 8, puis intervient auprès des musées en tant qu’indépendante. Après des expériences en tant que médiatrice à la Gaîté Lyrique ou encore à la Cinémathèque, Cécile Tourneur devient conférencière au Jeu de Paume. La notion de transmission est toujours présente, que ce soit pour accompagner les différents publics dans la découverte des expositions ou lors de ses sessions de formation au sein du centre d’art.
Après avoir affronté la difficile période du Covid, Cécile Tourneur entreprend une reconversion professionnelle. « La personne qui me guidait m’a incitée à réaliser des enquêtes métiers », indique-t-elle. « J’ai appelé et questionné des bibliothécaires qui m’ont fait visiter leur établissement. »
L’embauche de Cécile Tourneur à la MEP, qui conjugue plusieurs de ses passions, c’est encore une histoire de transmission et c’est le pari d’Aurélie Lacouchie, sa directrice. Celle-ci a entièrement repensé et modernisé le fonctionnement de la bibliothèque de l’institution afin d’y apporter une approche métier. Cécile Tourneur se forme, notamment auprès de sa responsable et au sein de Serda Formation, et suit régulièrement des journées d’étude pour affiner ses connaissances sur le métier de bibliothécaire.
Au quotidien, elle est chargée d’accueillir les publics (étudiants, chercheurs, artistes ou simples visiteurs) afin de les guider au mieux dans leurs recherches et leur offrir un accompagnement personnalisé. Elle participe au référencement, à l’indexation des fonds et à la rédaction d’une newsletter interne.
Dans le cadre des expositions de la MEP, Cécile Tourneur réalise une sélection d’ouvrages disponibles sur le sujet et rédige des notices. Sous l’impulsion d’Aurélie Lacouchie, elle participe aussi aux « Book Club » au sein de la bibliothèque. « Chaque jour, je découvre quelque chose, que ce soit sur le métier de bibliothécaire, en photo ou dans le domaine du livre… »
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Elle like
- Le livre photo qui l’a marquée : « Nous avons 17 ans », de Johan Van der Keuken, un photographe-documentariste néerlandais qui croise tous mes intérêts. J’ai pu redécouvrir ses œuvres issues des collections de la MEP. Un moment émouvant.
- Son dernier film coup de cœur : « Miséricorde », d’Alain Guiraudie, un film complètement amoral, à la fois fou, glaçant et drôle.
- L’autre ville où elle pourrait vivre : Brest, pour mon besoin d’être près de l’océan et dans un environnement un peu rude !
