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Un film de 1947 avait prédit notre quotidien numérique et la dépendance aux écrans

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    "Puis on fera des postes de poches, grands comme une lampe électrique", commente la voix-off du court-métrage. (Ina)
  • L'image en 3D, la mobilité ou encore la vidéo à la demande, ce court-métrage avait imaginé notre vie connectée de 2015.

    La réalité rejoint parfois la fiction de façon troublante. Et quand près de 70 ans les séparent, cela a de quoi surprendre ! On ne sera pas étonné de découvrir au générique de Télévision, oeil de demain - tout premier film de télévision qui parle de télévision - qu'il fut écrit par René Barjavel : connu pour ses romans de science-fiction et d'anticipation, l'écrivain né en 1911 s'est plusieurs fois intéressé à la place de l'homme face à la technologie. Réalisé en 1947 par J.K. Raymond-Millet et mis en ligne sur le site de l'Institut National de l'Audiovisuel (Ina), ce court-métrage fantasme avec loufoquerie sur les utilisations futures de la télévision. Pourtant, force est de constater que ces prédictions sont très proches de notre quotidien d'aujourd'hui. Un quotidien où les écrans (télévision, ordinateur, smartphone, tablette...) sont omniprésents et sur lesquels nos regards sont sans cesse braqués.

    "Plus besoin d'acheter un journal"

    "Puis on fera des postes de poches, grands comme une lampe électrique. Plus besoin d’acheter un journal, on se branchera sur l’émission d’information, ou sur l’éditorial politique, ou sur la chronique de mode, ou sur le compte-rendu sportif, voire même sur un problème de mots croisés", commente une voix-off, certes surannée, mais tellement prophétique. Ce court-métrage dresse un tableau presque complet des promesses et des limites du petit écran, allant de la mobilité ("regarder l'écran de son voisin dans le métro") au "quatrième pouvoir" (rapports entre politique et médias) en passant par l'image 3D, la vidéo à la demande et même les risques de dépendance... Un court-métrage saisissant d'anticipation et de réalisme.

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    La mise à disposition des décisions de justice en Open Data a vu le jour grâce à la loi pour une République numérique votée en 2016. Les articles 20 et 21 prévoient la mise en open data des quatre millions de décisions de justice produites chaque année par les tribunaux français. Camille Girard-Chanudet est chercheuse en sociologie au sein du Centre d’étude des mouvements sociaux. En 2023, elle a soutenu une thèse devant l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) : "La justice algorithmique en chantier, sociologie du travail et des infrastructures de l’intelligence artificielle". Dans ce cadre elle a rencontré les équipes de la Cour de cassation qui procèdent à l’anonymisation des décisions de justice.