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Pour les bibliothécaires, le PNB doit être revu et corrigé

  • Liseuse PixaBay-kamiel79.jpg

    Le PNB ne convainc pas les bibliothécaires (PixaBay /kamiel79)
  • L'Association des Bibliothécaires de France critique un dispositif accusé de provoquer "un risque de fracture territoriale" et demande "plus de transparence sur le PNB".

    Un an près son lancement, le dispositif de Prêt Numérique en Bibliothèque  (PNB) ne convainc toujours pas les bibliothécaires. Déjà critiqué par le collectif  Savoirs Com1, c'est aujourd'hui l'Association des Bibliothécaires de France (ABF) qui joint sa voix au concert de critiques. Dans un courrier adressé au ministère de la Culture, l'ABF s'inquiète du manque de transparence autour du PNB : "il n'y a pour l'heure aucune évaluation qualitative de ce service.  De fait, PNB est devenu le seul système en matière de livres numériques recommandé par le Ministère de la Culture et de la Communication".

    L'association pointe en particulier "le risque de fracture territoriale" qui pourrait advenir entre les grandes collectivités qui bénéficient de ressources financières suffisantes et les petites et moyennes bibliothèques qui sont dans l'impossibilité d'accéder à un service onéreux. "Nous déplorons le fait que PNB crée une inégalité d'accès à la lecture pour les usagers sur l'ensemble du territoire français" souligne l'ABF. Dans un entretien qu'il avait accordé à Archimag au mois de mars dernier, Lionel Dujol, secrétaire adjoint chargé du  numérique à l'ABF, précisait que "le coût unitaire d’un prêt de livre numérique par rapport à un livre papier est jusqu’à quatre fois plus élevé !".

    Une véritable étude indépendante

    L'Association des Bibliothécaires de France critique également les mesures techniques de protection insérées dans le système PNB : "beaucoup d'usagers ne seront pas en mesure d'accéder à ce service qui nécessite un certain niveau d'aisance avec l'ordinateur". L'ABF demande au ministère de la Culture de "diligenter une véritable étude indépendante qui puisse faire le point de cette année d'évaluation". 

    Du côté du Réseau Carel, la position sur le PNB est plus nuancée. Alexandre Lemaire, son vice-président, reconnaît "quelques faiblesses de PNB" mais estime que "le PNB constitue une offre prometteuse dont Réseau Carel relève aussi un grand nombre d'avantages et de perspectives d'évolution". En France mais aussi en Belgique, des bibliothécaires expérimentateurs de PNB font également entendre un son de cloche différent.

    Au ministère de la Culture, Fleur Pellerin déclarait au mois de décembre dernier suivre activement le projet PNB : "le cadre contractuel peut offrir une voie intéressante si tous les acteurs du livre y participent. Je suis confiante". Une confiance qui n'est manifestement pas partagée par tous les bibliothécaires.

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