Le lancement officiel de la plateforme de données de santé Health data hub suscite des inquiétudes en raison de l'hébergement qui a été confié à Microsoft.
Emmanuel Macron l'avait annoncée au mois de mars 2018, la plateforme de recherche sur les données de santé a été officiellement lancée le 1er décembre 2019. Baptisée Health data hub, elle a pour objectif de mettre des données de santé à disposition des chercheurs qui pourront les exploiter notamment grâce à l'intelligence artificielle.
Le Health data hub sera doté de capacités de stockage, de calcul et d'outils sécurisés. Il jouera le rôle d'accès centralisé vers de multiples bases de données : Assurance-maladie, hôpitaux, médecine de ville... Les centres de recherche publics pourront y accéder mais également les acteurs privés sous réserve d'une autorisation de la Cnil.
Un hébergement confié à Microsoft
A peine lancée, cette nouvelle plateforme suscite pourtant des inquiétudes parmi les professionnels de la médecine. Principal sujet de préoccupation, l'hébergement de Health data hub : la première phase du projet repose en effet sur le cloud de Microsoft. Ce dernier a été certifié hébergeur de données de santé en France mais ses liens avec les Etats-Unis passent mal. Depuis l'adoption du Cloud act par le Congrès, les agences de renseignement états-unienne peuvent en effet accéder aux informations hébergées sur les serveurs des fournisseurs de cloud, même si les infrastructures se situent en dehors des Etats-Unis. Concrètement, les Etats-Unis pourraient obtenir des données de santé d'un citoyen français sans son consentement.
Données de santé anonymisées
La ministre de la Santé Agnès Buzyn se veut rassurante : "l’ambition, c’est de mettre rapidement au service du plus grand nombre notre patrimoine de données de santé sous une forme anonymisée, dans le respect de l’éthique et des droits fondamentaux".
A ce jour, le Health data hub est un projet en construction. "D'ici quelques semaines, la plateforme technologique sera ouverte aux premiers projets et un premier catalogue de bases de données sera mis à disposition des chercheurs, mais aussi des associations de patients et citoyens, des institutions et des start up" précise le ministère de la Santé.