Ce sont vingt-six témoignages recueillis auprès de DPO qui éclairent d'une lumière crue la réalité de la fonction de délégué à la protection des données. Des brimades (Rends-toi compte, tu n’es même pas juriste !), des pressions (Alors ? Nous ne sommes pas encore totalement conformes ? Comment cela est-ce possible ?), des propos blessants (J’en n’ai rien à foutre [sic] de la CNIL... et de toute façon, le risque de contrôle est très faible)...
Recueillis par Bruno Rasles, ancien délégué général de l’AFCDP, ces témoignages révèlent le malaise éprouvé par une partie des DPO. Un état de souffrance qui trouve souvent son origine dans le décalage entre les promesses de la fonction et sa réalité quotidienne. "Si le métier de délégué à la protection des données est passionnant, il peut souvent être également stressant, du fait d’une forte charge de travail, d’un manque de moyen, d’une insuffisance de soutien ou d’écoute, voire de tensions avec certaines directions métier, et parfois même avec le responsable de traitement" explique l'Association française des correspondants à la protection des données à caractère personnel.
Un temps de récupération
L'AFCDP s'apprête à lancer un service d'aide d'écoute psychologique par téléphone qui sera accessible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Pour Philippe Salaün, Secrétaire général de l'association, ce service a vocation à prévenir les incidents : "le temps de récupération d'un épuisement professionnel avéré peut être long. Il est donc primordial de faire attention aux signes annonciateurs, car s'il est pris à temps, le burnout peut être contré".
Ce service d'écoute devrait voir le jour d'ici l'été. L'identité des DPO ne sera connue que des psychologues, l'AFCDP ne disposant que de statistiques qu'elle compte communiquer à la CNIL.