Article réservé aux abonnés Archimag.com

Sandrine Gropp : les BU ont besoin d'une "stratégie documentaire nationale ambitieuse"

  • sandrine_gropp_adbu-3-questions.jpg

    sandrine-gropp-bu-besoin-strategie-documentaire-nationale-ambitieuse
    Sandrine Gropp succèdera à Marc Martinez en janvier 2025. (DR)
  • Sandrine Gropp a été élue à la présidence de l’Association des directeurs et personnels de direction des bibliothèques universitaires et de la documentation (ADBU) et prendra ses fonctions le 1er janvier 2025. Pour Archimag elle revient sur sa feuille de route et les défis à venir.

    enlightenedCET ARTICLE A INITIALEMENT ÉTÉ PUBLIÉ DANS ARCHIMAG N°380 
    mail Découvrez Le Bibliothécaire Innovant, la newsletter thématique gratuite d'Archimag dédiée aux professionnels des bibliothèques et de la conservation !


    Quelle est votre feuille de route à la tête de l’ADBU ?

    Cette feuille de route s’inscrit dans la continuité de l’action menée par le conseil d’administration actuel et s’articule autour de trois grands axes :

    • porter la voix des bibliothèques sur les grands sujets de société : dans un monde où l’information est omniprésente et souvent difficile à vérifier, les compétences informationnelles et l’accès à des ressources fiables sont essentiels ;
    • intégrer la dimension documentaire dans les stratégies des établissements et les politiques publiques : pour la formation comme pour la recherche, les professionnels de l’information scientifique et technique (IST) ont la capacité d’embrasser de manière globale les enjeux et de gérer le lien stratégique entre services aux usagers, politique documentaire et outils ;
    • renforcer le positionnement des cadres des bibliothèques et le développement de leur carrière : ​les compétences et la polyvalence des professionnels de l’IST sont des atouts majeurs pour les établissements de l’enseignement supérieur et la recherche (ESR). ​Il faut soutenir cette expertise par des parcours professionnels diversifiés et des réformes statutaires

    Lire aussi : Des bibliothèques universitaires entre reprofilage des postes, décrochage des moyens et production de données

    Quatre ans après la crise sanitaire du Covid-19, les BU ont-elles retrouvé leur public ?

    Globalement, oui, avec plus de 66 millions d’entrées en 2023 (+13,8 % par rapport à 2022). Ce n’est pas encore le niveau constaté en 2019 au niveau national, mais on s’en rapproche, avec des situations contrastées selon les établissements. Les BU ont par ailleurs élargi leur public sur beaucoup de missions, par exemple les services de questions-réponses à distance (+72 % par rapport à 2019) ou le nombre d’usagers formés (+22 % par rapport à 2019).

    Lire aussi : La bibliothèque de demain : "Les bibliothécaires peuvent accompagner les usagers dans les nouvelles technologies"

    Le contexte actuel de compression budgétaire est-il une menace pour les BU ?

    C’est une menace pour l’ESR dans son ensemble, car les BU soutiennent de manière forte les activités de recherche et de formation des établissements. Par exemple, les dépenses documentaires sont reparties à la hausse en 2023, représentant environ 100 millions d’euros, avec un déséquilibre toujours plus marqué vers le numérique dont les modèles économiques sont souvent défavorables aux établissements.

    Nous avons besoin d’une stratégie documentaire nationale ambitieuse garantissant des moyens pérennes et à même de soutenir une politique de formation et de recherche qui conforte la place de la France au niveau européen et international. Le constat du Plan BU 2030 est plus que jamais d’actualité.

    À lire sur Archimag
    Les podcasts d'Archimag
    La mise à disposition des décisions de justice en Open Data a vu le jour grâce à la loi pour une République numérique votée en 2016. Les articles 20 et 21 prévoient la mise en open data des quatre millions de décisions de justice produites chaque année par les tribunaux français. Camille Girard-Chanudet est chercheuse en sociologie au sein du Centre d’étude des mouvements sociaux. En 2023, elle a soutenu une thèse devant l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) : "La justice algorithmique en chantier, sociologie du travail et des infrastructures de l’intelligence artificielle". Dans ce cadre elle a rencontré les équipes de la Cour de cassation qui procèdent à l’anonymisation des décisions de justice.

    sponsoring_display_archimag_episode_6.gif