Une école pour former les futurs agents secrets européens ? Les ministres de la Défense au sein de l’Union européenne ont approuvé un plan pour créer une école d’espionnage dans le cadre d’une coopération structurée permanente (CSP).
On connaissait déjà les 17 projets de la coopération structurée permanente (CSP) mieux connue sous son acronyme anglais PESCO, adoptés en décembre 2017. L’adoption de ces projets est facilitée par le Brexit (qui aura lieu le 29 mars 2019), le Royaume-Uni étant l’un des freins à la création d’une Europe de la défense.
Vingt-cinq pays membres
La PESCO est plus qu’une simple coopération entre Etats. Elle est renforcée et permanente, à l’instar de la zone euro. Vingt-cinq pays ont rejoint la PESCO, à l’exclusion du Danemark, de Malte et du Royaume-Uni. Les participants s’engagent à intégrer un ou plusieurs projets qui devraient permettre de réaliser d’importantes économies en réduisant les duplications.
Parmi les dix-sept projets approuvés l’an dernier, on trouve, entre autres, le développement de blindés (“AIFV”), la cyberdéfense, la mise en commun des ressources médicales ou encore la simplification et la standardisation des procédures de transport militaire transfrontalières.
Le 19 novembre dernier, les ministres de la Défense ont ajouté une nouvelle vague de projets, dont la création de “l’Ecole commune du renseignement européen” (ou en anglais “Joint european intelligence school” JEIS), initiative la plus emblématique de toutes.
Une école destinée à former des espions : “Joint european intelligence school”
“L’École commune du renseignement européen” faisait partie des projets bloqués jadis par Londres.
D’après une source proche du dossier, le JEIS « sera chargé de dispenser un enseignement et une formation aux disciplines du renseignement et à d’autres domaines spécifiques au personnel du renseignement des États membres de l’UE ».
L’idée est de créer un centre commun de formation à l’espionnage.
L'école européenne d'espionnage servira à la formation et aux entraînements de haut niveau du personnel de toutes les agences de renseignements des Etats signataires.
Elle sera basée à Chypre et dirigée par la Grèce. Sa création est censée marquer un tournant décisif dans le monde du renseignement européen.
Faire avancer l’idée d’une armée européenne
Récemment, Emmanuel Macron et Angela Merkel ont annoncé vouloir faire avancer l’idée d’une armée européenne, tout en précisant qu’il s’agissait avant tout de rapprocher les industries liées à la défense. Dans son discours au Bundestag à Berlin dimanche dernier, le président français a averti que l’Europe risquait de devenir le jouet d’autres puissances, sans la mise en place de politique de défense commune. Mais certains pays, dont les Pays-Bas, ont déjà fait savoir leur opposition, privilégiant l’Otan.