Sommaire du dossier :
- Veilleurs : veillez (bien) à votre sourcing !
- Le sourcing, "première valeur ajoutée du veilleur" selon Béatrice Foenix-Riou
- Logiciels de veille : le sourcing accompagné
- La veille au défi des limites humaines et technologiques
- Keep Contact : une veille plus intelligente
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S’équiper d’une solution de veille fournie avec des sources ne veut pas dire que tout est clé en main. Il reste un travail de sélection-élimination pour adapter la veille aux besoins du client. Cela fait partie de la prestation de l’éditeur. Illustration avec Qwam et Sindup.
Ask'n’Read est le nom de la plateforme de veille de l’éditeur Qwam. Elle s’appuie sur un corpus de sources - ou « data center » - veillées par le système. « Il y a 200 000 sources qui remontent quotidiennement du contenu pertinent, décrit Christian Langevin, directeur général, pour un référentiel de 3 millions de sources ». Il ajoute : « Je ne pense pas qu’il y ait un nombre de sources intéressantes illimité ». Outre les sites web classiques, le crawl inclut les commentaires, forums et blogs, ainsi que des réseaux sociaux. « Pour les réseaux sociaux, nous privilégions Twitter et YouTube dont les résultats couvrent la majorité des besoins de nos clients ». YouTube est intéressant dans la mesure où les nouveaux produits y sont fréquemment présentés.
Bouquets de sources
Le client de Qwam - pas tant un documentaliste, mais plutôt un veilleur ou une personne impliquée dans l’innovation, la stratégie ou le marketing - construit son dossier de surveillance, soit potentiellement sur toutes les sources, soit sur un périmètre de catégories de sources. En effet, environ 300 catégories sectorielles ou thématiques sont à disposition.
Qwam parle aussi de « bouquets de sources ». C’est un regroupement de sources sur mesure, un bouquet comprenant par exemple une centaine de sites de sociétés et une liste de médias et de blogs. À tout moment, le veilleur choisit les bouquets de sources dont il a besoin.
En outre un « automate de découverte », sur la base des mots-clés fournis par les clients, est capable à tout instant d’identifier de nouvelles sources.
Il faut une journée pour prendre en main l’outil Ask'n’Read, mais l’accompagnement concerne aussi le sourcing : établissement de la liste des sources déjà veillées, intégration dans la solution, conseils pour les nouvelles sources. Qwam se charge de la technique. Un client, parti par exemple d’une centaine de sources initiales, arrivera rapidement à travailler sur un millier.
Toute source générant du flux
Sindup est éditeur d’une plateforme en mode Saas de veille couvrant toutes les étapes de la veille : collecte, analyse et diffusion. Côté collecte, Sindup affiche plus de 50 millions de sources internationales. Y figurent le web, les médias sociaux, les blogs, les commentaires, les forums, le corporate, les actualités, les sites institutionnels… « Toute source générant du flux est identifiée et référencée », déclare Mickaël Réault, dirigeant de Sindup. Les sources qui ne sont pas de qualité suffisante sont évincées. « Ce qui ne veut pas dire qu’un site qui s’appellerait Maviemonchien serait éliminé a priori, car il peut intéresser certains clients ».
Le client n’est pas seulement aidé pour la mise en œuvre de l’outil, mais aussi pour optimiser les paramétrages, affiner le spectre de la veille. Des critères discriminants s’imposent en fonction des besoins de veille. On peut ne pas souhai
ter les sources de telle ou telle langue, éliminer les sources d’un certain type (par exemple, les communiqués de presse, les blogs - mais dans une problématique d’e-réputation, on gardera ces derniers). Au contraire, dans un contexte d’innovation, le client ne voudra pas éliminer a priori certaines sources, il souhaitera donner libre cours à sa « sérendipité », la sélection s’opérant au fur et à mesure.
Bien sûr, le veilleur peut aussi ajouter ses propres sources de veille - éventuellement repérées dans des annuaires de sources - et importer ses favoris.
Les parties gratuites des sources payantes
Dans Ask'n’Read, les informations du web sont conservées dès l’instant où elles ont répondu aux besoins des clients. Une source peut être provisoirement désactivée et réactivée si nécessaire. Le directeur général commente : « C’est un sourcing évolutif, à la fois en mode automatique et supervisé ». La validation humaine s’opère sur 30 % des sources.
Toutes les langues sont acceptées pour les contenus ; en revanche, l’administration est en français, anglais, allemand, espagnol, italien ou portugais.
Ask'n’Read ne crawle que les sources gratuites et les parties gratuites des sources payantes, précise l’éditeur.
En ce qui concerne les sources payantes, certaines ne sont pas intégrables à la plateforme Sindup, pour des raisons juridiques ou commerciales, d’autres doivent être étudiées pour lever un doute technique ou juridique, pour d’autres enfin le « raccordement » se déroule naturellement, étant des sources connues et activables.
Mickaël Réault note un progrès ces dernières années : « Pour la plupart des sources payantes, des connecteurs sont maintenant disponibles, avec des éléments commerciaux prédéfinis ». C’est le client lui-même, non la plateforme, qui gère ses abonnements ; de même pour les relations avec le Centre français d’exploitation du droit de copie (CFC), Sindup apportant son aide pour relever des historiques.
Sérénité face aux fake news
Faut-il craindre les fake news ? Sindup est serein. Les bouquets de sources comprennent des sources de confiance ; des sources comme les blogs où les auteurs expriment un point de vue, donnent leur vision de la réalité, peuvent être écartées ; de plus, les informations recueillies permettent les croisements et donc la validation.
Même sérénité de la part de Qwam. « Nous chassons les sites de type illicite (contenus générés par des robots, vente de contrefaçons, etc.), nous avons développé les outils pour cela », souligne Christian Langevin. C’est un machine learning qui écarte ces contenus. De plus, une fonctionnalité permet aux clients de signaler une source douteuse ou illicite.
Le paramétrage de la veille s’opère en mode projet, précise Sindup.
Reste la source « terrain ». Un utilisateur de la veille, en visite sur un salon, peut prendre la photo du nouveau produit d’un concurrent, l’envoyer par mail vers la plateforme ; elle pourra faire l’objet d’un enrichissement par le veilleur, avec un rédactionnel, des liens, en suivant des règles de tag, d’alerte et la rendre ainsi disponible pour une diffusion.
Sindup encourage ses clients à se lancer ou renforcer la dynamique collaborative de la veille. Mickaël Réault remarque : « Le collaboratif n’est pas propre à la veille, c’est une démarche globale ». Un élément technique le montre. La plateforme Sindup propose des API (application programming interfaces) de façon à pouvoir la connecter avec des solutions tierces, notamment les réseaux sociaux d’entreprise (Yammer, Jamespot, etc.). Autrement dit, la collaboration a déjà fait l’objet d’une réflexion, avec des objectifs, des rôles, une méthodologie et la veille s’y inscrivent.
Pour sa part, lorsque ses clients veillent en mode collaboratif - ce qui n’est pas une généralité - Qwam relève que cela se déroule à petite échelle, à l’occasion d’un projet ou parce que l’organisation le prévoit. Rarement plus de trois ou quatre personnes sont concernées.