Selon une étude Forrester, 60 % à 73 % des données des entreprises sont inutilisées ! En évoquant ce chiffre ahurissant, Christophe Bisson, professeur Skema, rappelle un triste constat : les silos d'information sont une plaie pour les organisations. "En revanche, les entreprises les plus agiles sont celles qui ont une stratégie avancée dans la collecte des données et celles qui recourent à l'intelligence artificielle pour exploiter au mieux ces données. Il faut casser les silos de données et intégrer les data managers au niveau de la direction".
Autre témoignage éloquent, l'étude "La pratique de l’Intelligence pour la Transformation Digitale et son impact sur la performance organisationnelle" montre que la pandémie de Covid-19 a accéléré la transition digitale des entreprises. Sans surprise, ce sont celles qui recourent aux dernières technologies (intelligence artificielle) qui l'emportent grâce une plus grande capacité d'anticipation.
La guerre informationnelle sur un web fragmenté
La notion d'anticipation est également au coeur de l'activité de l'agence Opinion Act dirigée par Caroline Faillet : "notre métier consiste à anticiper les risques auxquels les organisations sont confrontées sur un web particulièrement fragmenté. Il faut également penser à la dimension offensive qui a longtemps manqué aux entreprises françaises. La guerre informationnelle est extrêmement bien rodée par les puissances étrangères."
Même analyse pour Denis Berthault, président du GFII : "il faut prononcer le mot guerre car c'est un mot qui suggère un état d'esprit offensif. La pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine nous poussent à évoluer. C'est une bonne chose car c'est la fin de l'innocence". A ses yeux, la donnée est une matière première précieuse mais qui doit être fiabilisée grâce à un bon sourcing. Mais un autre chantier attend les professionnels de l'information : la souveraineté des données. L'actualité a été récemment marquée par la polémique du Health data hub confié à Microsoft par le gouvernement français... Pour Denis Berthault, le combat doit en effet être mené "mais la souveraineté ça coûte très cher et ça prend du temps..."