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La bibliothèque : un hub numérique avec de nouveaux services de proximité

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    Bibliothèque de demain
    La bibliothèque de demain sera-t-elle une bibliothèque de services ?
  • Des horaires d’ouverture à l’offre de services, en passant par l’agencement même des lieux, les bibliothèques se réinventent constamment pour attirer de nouveaux usagers. Et ça marche, puisque la fréquentation est en hausse (+23 % de 2005 à 2018). Si les bibliothèques se bougent, qu’en est-il des décideurs ? Quel place sont-ils prêts à faire à la bibliothèque de demain ? 

    Quel sera le visage de la bibliothèque de demain ? Comment l’intégrer davantage encore dans la vie sociale, culturelle et éducative de la commune, de la ville, de la métropole, de la région ? Ce sont les questions que doivent bien entendu se poser les élus et les décideurs. Et ce, avec pragmatisme et sans éluder les sujets qui fâchent. Plusieurs pistes majeures d’évolution ont déjà été identifiées :

    • Elargir les horaires d’ouverture. Pour faire de la bibliothèque un vrai pôle de la vie sociale d’une commune, renforcer son attractivité, augmenter sa fréquentation et faire rayonner ses services plus largement, il semble urgent d’étendre ses horaires d’ouverture ou du moins, de les adapter à ceux des usagers. Faire correspondre les horaires d’ouverture au train de vie de la plupart des français, voilà le grand chantier des bibliothèques. Et pour cela, il convient d’effectuer un diagnostic précis auprès des principaux intéressées, d’évaluer leurs besoins, leurs aspirations, leurs attentes, mais aussi mieux mesurer leur rythme de travail, leurs loisirs, leurs centres d’intérêt et leurs priorités lorsqu’ils ne travaillent pas. Car les attentes et les besoins ne sont pas du tout les mêmes, que l’on soit dans le centre d’une grande ville ou que l’on soit dans une bourgade de campagne ou de bord de mer. 
       
    • Miser sur le réseau. Beaucoup militent, en effet, pour un renforcement du lien entre bibliothèque municipale et bibliothèque universitaire. Dans les intercommunalités urbaines disposant de plusieurs bibliothèques, il serait d’ailleurs judicieux de pouvoir emprunter et rendre les documents dans n'importe quelle bibliothèque, à condition qu’elles coordonnent leurs horaires.
       
    • Se réincarner en présentiel. Et ce, afin de faire de la bibliothèque un lieu de rencontre et d’échange, pas uniquement un lieu où chacun lit dans son coin ou planche religieusement le nez dans des bouquins. Cette démarche a déjà été initiée dans plusieurs pays anglo-saxons, et même en France. Certaines bibliothèques ont déjà décidé d’intégrer dans leurs murs un café, voire un lieu de restauration où le public, même s’il n’est pas abonné, peut venir se poser, se rencontrer, discuter, etc. La bibliothèque doit aussi être un lieu de convivialité et ne peut plus être coupée des réalités sociales. Pourquoi la culture devrait-elle être forcément décorrélée des habitudes de vie et de consommation de ses publics ? Le Biblio-café, le Biblio-resto ou Biblio-pub ne peuvent-ils vraiment pas exister ?
       
    • Mieux fidéliser les visiteurs comme le font déjà les commerces physiques avec des offres premium, un club VIP, des coupons de réduction sur certaines activités culturelles (théâtre, sorties, visites, etc.), des invitations exclusives à des évènements, etc. Même si elle ne vend rien, excepté un service, la bibliothèque a tout intérêt à s’inspirer de ce qui se fait dans le commerce traditionnel pour faire venir le public sur site, le bichonner, le dorloter, le soigner pour que chaque usager, chaque abonné ait le sentiment d’être privilégié. 
       
    • Développer les pratiques collaboratives, favoriser les échanges directs entre les individus. C’est aussi le rôle de la bibliothèque que de permettre et de faciliter ce type de pratique. Ce qui passe là encore par le développement et l’animation des réseaux sociaux, ou encore la création de communautés de lecteurs rassemblées autour d’un sujet, d’une oeuvre, d’un auteur ou d’une passion commune. Pour fédérer ses publics, la bibliothèque a également tout intérêt à développer, à la manière des plateformes de streaming (musique et vidéo), les suggestions de contenus, les recommandations personnalisées et les systèmes de vote. 
       
    • Investir les réseaux sociaux et mettre en place des campagnes de prospection et de communication. La bibliothèque ne peut plus attendre que les usagers viennent à elle. Elle doit aller les chercher là où ils sont, à savoir sur les réseaux sociaux. L’occasion pour elle de se mettre au social selling. La démarche de social selling consiste à être à l’affût des recherches des usagers, à l’écoute de leurs problèmes, et de créer des contenus web pertinents et qualitatifs pour prouver son expertise, les partager et les diffuser au bon moment, sur le bon canal et auprès des bonnes personnes. L’objectif étant de favoriser l’interaction et l’entraide avec les contacts créés, et de se positionner en tant qu’expert et se faire connaître.
       
    • Créer une bibliothèque “augmentée”, un espace mêlant un florilège d’activités et de ressources. En associant des activités et des services à des ressources documentaires, la bibliothèque va forcément susciter l’intérêt du public. Elle devient alors une véritable boîte à outils. Car les publics viennent généralement sur place avec un projet, une envie ou une idée en tête : réussir ses examens, créer son entreprise, construire un robot, apprendre à coder, etc. La mission de la bibliothèque est dès lors de les accompagner dans leur projet. Pour cela, elle peut mettre à disposition une équipe spécifique et accueillir différents partenaires externes (entreprises et organismes publics), autour de thématiques variées (conception 3D, impression 3D, création d’entreprise, formation au codage, etc.). 
       
    • Créer une bibliothèque connectée accessible 24/7, y compris en mobilité via une application mobile, avec de nombreux services en ligne : réservation de salles, d’ouvrages, de jeux vidéo, d’objets, d’une place dans un atelier, exposition virtuelle, visite virtuelle, webinaires, podcasts, évènements digitaux, etc. 
       
    • Développer de nouveaux services de livraison, à la fois pour faire revenir les gens en bibliothèque (click-and-collect, casiers, automates, etc.) et leur permettre de profiter de l’offre proposée à tout moment (livraison par coursier à domicile ou dans des casiers implantés à des endroits stratégiques de la ville pour pouvoir récupérer un livre emprunté en descendant des transports en commun par exemple, le soir, après le travail, ou en allant chercher les enfants à l’école). 
       
    • Proposer des services pratiques sur site, comme du matériel en libre utilisation (des imprimantes, une découpeuse laser, une perceuse, etc.), mais aussi des logiciels (conception 3D, design, etc.), monter un studio vidéo (montage, retouche photo, effets spéciaux, etc.) et offrir une connexion WiFi de qualité. L’ensemble pouvant parfaitement être lié à la programmation d’ d’ateliers chaque semaine.
       
    • Soigner les espaces de travail. Il semble également important de mettre l’accent sur les espaces de travail et leur aménagement, car de nombreux visiteurs viennent sur place pour travailler au calme, se rencontrer, etc. La bibliothèque accueille un public de proximité et de nombreuses choses peuvent être envisagées pour améliorer l’accessibilité et le confort, comme la création de pôles thématiques facilement identifiables. Il semble aujourd’hui important de rendre l’espace modulaire à souhait (pour pouvoir modifier l’agencement à tout moment et suivre l’évolution des besoins). A cela, peuvent s’ajouter un allègement des rayonnages, la création d’un studio vidéo, de salles de réunion et d’un auditorium. 

    Pas de bibliothèque de demain, sans technologie

    La bibliothèque s’inscrit aujourd’hui dans une démarche d’empowerment et répond aux besoins d’émancipation des publics, en rendant accessible les savoirs. L’objectif étant d’octroyer davantage de pouvoir aux individus pour agir sur les conditions sociales, économiques, politiques ou écologiques auxquelles ils sont confrontés. Mais tout cela ne peut pas se faire sans outil adapté, sans technologie, sans SIGB nouvelle génération, sans plateforme unifiée permettant de réunir et de diffuser l’information, sans application mobile facilitant l’accès à distance aux services de la bibliothèque. 

    Vers une bibliothèque agile et adaptable 

    In fine, la bibliothèque de demain sera-t-elle une bibliothèque de services, à la croisée des chemins entre Uber, pour l’agrégation d’offres partenaires et la livraison à la demande ; Netflix, pour la distribution en streaming de contenus audio et vidéo ; et Amazon, pour former une immense marketplace culturelle accueillant une myriade d’offres partenaires ? L’important étant que cette bibliothèque “pâte à modeler” soit agile et capable, en permanence, d’adapter son offre et ses services (physiques et numériques) au quartier et à la ville dans lesquels elle est implantée. 

    Découvrez l'intégralité de ce texte dans le Livre Blanc intitulé La Bibliothèque de demain : son impact sur les usagers, les élus et les professionnels édité par Archimed

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