De tous temps, les bibliothèques ont joué un rôle essentiel pour faciliter l’accès à l’information. Selon le dernier sondage mené par OCLC, ce rôle a été accentué lors de la crise sanitaire. Tirant parti de leur statut de médiateurs, les bibliothécaires ont favorisé la dissémination de l'information à grande échelle et réussi à toucher les populations défavorisées et vulnérables (les réfugiés, les populations dans les zones rurales, les sans-abri...). En leur donnant accès à l’information, ils leur ont également donné l’opportunité de s'informer, d’apprendre et de s'éduquer, contribuant ainsi à faire un pas de plus vers l’accomplissement des ODD des Nations Unies. Comment les bibliothécaires ont-il réussi à éliminer les barrières d’accès à l’information pour en faire profiter les populations démunies ? OCLC a identifié et compilé une série de ces actions, et explique comment chacune d’entre elles a contribué à l’application des ODD.
La technologie pour améliorer l’accès à l’information
Avec la fermeture des bibliothèques physiques, une connexion internet est devenue primordiale pour accéder à l’information, désormais seulement disponible en format digital. Pour les populations défavorisées, cette situation s’est souvent avérée compliquée voire impossible, comme pour les étudiants situés en zones rurales, par exemple, qui devaient suivre leurs cours en ligne et soumettre leurs devoirs via des plateformes web. Pour y remédier, Lynn Silipigni Connaway, Directrice “Library Trends and User Research” chez OCLC, rappelle l’importance de donner accès à la technologie au plus grand nombre, mais surtout à ceux qui ne l’ont pas : “Cela nécessite bien sûr un accès à un réseau wifi ou internet mais pas seulement ! Cela requiert aussi d’avoir les outils nécessaires pour accéder aux contenus digitaux (ordinateurs portables, tablettes...), ce qui n’est pas le cas pour tout le monde”.
Pour répondre à ce besoin, les bibliothèques ont collaboré et créé des partenariats avec les organismes communautaires et les petites entreprises locales, dans le but d'élargir la portée des offres digitales disponibles, et aider les étudiants et les chercheurs à effectuer et partager leurs travaux de recherche. Par ailleurs, les bibliothécaires se sont engagés en faveur des membres de leurs communautés, en les formant à l’usage des outils et services numériques à leur disposition. En effet, lorsque les livres physiques ne sont pas accessibles ou disponibles, les difficultés rencontrées avec les outils technologiques peuvent freiner et même bloquer l’accès à l’information.
L’acquisition des compétence de maîtrise de l’information
Mis à part la question de l’accès à l’information, l’utilisation des ressources digitales peut aussi être un challenge. Comme le souligne Chris Cyr, PhD., Associate Research Scientist chez OCLC : “L’accès à l’information passe aussi par l’acquisition de certaines compétences en matière de recherche et d’analyse de l’information qui est en ligne. Or, nombre de personnes ne savent même pas faire la différence entre les différents types de contenus digitaux à leur disposition (revues académiques, blogs, article web…)”. Pour cela, les bibliothécaires se sont largement impliqués dans cet accompagnement, enseignant volontiers aux étudiants les bonnes méthodes pour mener leurs recherches, évaluer et analyser les résultats, en déterminer la crédibilité et savoir en citer la source selon le type de contenu (blog, site personnel, ebook, revues et rapports académiques, webinaires, etc.).
Les contenus payants : une barrière à l’information
Souvent le coût de fournir des contenus en ligne payants (notamment des revues académiques et scientifiques ou des sites professionnels de formation) est bien trop élevé pour les bibliothèques. Encore une barrière à l’éducation et à la libre diffusion de l’information. Selon Lynn Silipigni Connaway, là aussi, les bibliothèques peuvent contribuer à réduire les inégalités : “L’accessibilité des contenus numériques a joué un rôle essentiel pendant la pandémie. En répondant à la problématique de l’accès, les bibliothèques ont réussi à enrayer la fracture numérique existante. En collaborant avec les éditeurs et avec les fournisseurs de plateformes digitales, les bibliothécaires ont réussi à relayer ces contenus, mais aussi les outils (ordinateurs, un accès internet) gratuitement aux communautés qui n’y avaient pas accès”.