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Data, catalogage & transition bibliographique : retour sur les Journées Abes !

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    David Aymonin, directeur de l'Abes, a partagé sa joie de retrouver de retrouver tous les bibliothécaires de l'enseignement supérieur à l'occasion des Journées Abes. (Crédit photo : DR/Abes)
  • Après 2 éditions perturbées par la crise sanitaire, les Journées Abes (Agence bibliographique de l'enseignement supérieur) étaient de retour les 21 et 22 juin derniers au Corum, à Montpellier. Retour sur les temps forts de cet événement placé sous le signe du partage.

    Jamais les Journées Abes n’avaient eu autant d’exposants : 21 organismes, dont Gale, OCLC, BibLibre et Cairn.Info, sont venus partager leur expertise avec les 400 professionnels de la documentation qui ont suivi le salon, sur place ou à distance. Preuve, s’il en est, du dynamisme de cette nouvelle édition consacrée à 2 thématiques majeures : l’exposition des données des catalogues de l’Abes, et le traitement et le signalement des collections de publications en série (revues et périodiques).

    “Pour l’Abes, il s’agit d’un événement très important. C’est l’occasion de marquer l’année avec un moment où les professionnels avec lesquels nous travaillons viennent échanger avec nous, à Montpellier”, se réjouit David Aymonin, directeur de l’Abes. “Chaque fois, c’est un moment très riche qui soude la profession”, souligne-t-il.

    Conférences, décryptages de tendances et présentations de nouveautés ont ponctué ces 2 journées intenses, dont voici un condensé des moments incontournables :

    Des données qui servent au plus grand nombre

    La nouvelle mouture de WorldCat se dévoile

    Arnaud Delivet, directeur commercial d’OCLC France, a profité des Journées Abes pour présenter, en avant-première, la nouvelle version de WorldCat, plus grand catalogue de bibliothèques au monde, dont le lancement est prévu entre la fin de l’été et le début de l’automne 2022. Plusieurs nouveautés sont attendues :

    • Sur le plan esthétique, l’interface a été revue pour être plus claire et plus moderne, tout en répondant à la norme accessibilité. Les utilisateurs pourront accéder à des conseils d’utilisation dès la Homepage et sélectionner des listes créées par les bibliothèques participantes. Le tout en responsive design, cela va de soi !
    • En termes de fonctionnalités, chacun pourra utiliser le puissant moteur de recherche Solar intégré à la plateforme pour chercher une ressource, et trier les résultats selon plusieurs critères et facettes. Les utilisateurs pourront indiquer leur position géographique afin d’identifier les bibliothèques à proximité : en recherchant une ressource, il sera ainsi possible de savoir si celle-ci est disponible dans les collections d’un établissement proche. Par ailleurs, pour plus de simplicité, les notices des ouvrages intègrent directement un bouton “emprunter”.
    • Les pages des bibliothèques disposent désormais d’un emplacement précisant, entre autres, les nouvelles publications proposées. Chaque établissement pourra mettre en avant ses ressources en accès libre, ce qui constitue un bon moyen d’exposer des contenus institutionnels au niveau mondial.
    • Sur les profils utilisateurs, enfin, il sera notamment possible de créer une liste des bibliothèques préférées et de suivre d’autres listes publiques.

    Point sur l’utilisation des données de l’Abes

    Depuis 2012, l’Abes a mis en place une politique d’ouverture des données grâce à laquelle chacun peut récupérer et réutiliser les métadonnées produites par les réseaux de signalement gérés par l’Abes (Sudoc, Calames, Thèses, IdRef, BACON). Et sur le terrain, qu’en est-il ?

    “Les données sont aujourd’hui mieux valorisées, mais dispersées et fragmentées. L’Abes manque de visibilité sur les besoins des utilisateurs. Il y a également moins de contrôle collectif sur les données et de lisibilité autour de l’offre Abes”, a noté Marianne Giloux, responsable du département Métadonnées et Services aux Réseaux, à l’occasion de la conférence “Que sont nos données devenues ?”.

    Il n’empêche que les données partagées par l’Abes profitent à de nombreux acteurs, dont 3 d’entre eux sont venus partager leurs témoignages. Malgré des besoins de mutualisation persistants, le Service commun de la documentation (SCD) de l’Université de Limoges a pu améliorer le signalement des périodiques dans son SGB et enrichir son outil de découverte. Du côté du service de coopération documentaire interuniversitaire de Montpellier et du service de la coopération documentaire de l’Université de Bordeaux, l’Abes a notamment permis de synchroniser de la documentation électronique. Bordeaux, en particulier, a ainsi recours aux notices bibliographiques et d’autorité et à des packages de documents électroniques partagés par l’Abes.

    “Ce sont 3 retours d’expérience éclairants et représentatifs de la situation dans l’ensemble des réseaux de l’Abes, et au-delà”, a déclaré, en conclusion, Raluca Pierrot, responsable du service documentation électronique de l’Abes. Cette dernière a également rappelé les résultats d’une enquête menée en 2021 par l’Abes autour des pratiques de réutilisation des ressources. Entre autres, 1/3 des clients du Sudoc utilisent essentiellement ce dernier pour les eBooks ; pour les autres, la circulation est jugée trop peu fluide, et même complexe.

    “L’Abes doit répondre aux besoins de l’ensemble des établissements, rendre le Sudoc plus complet et à jour, comme vous le demandez”, a synthétisé Raluca Pierrot. “L’objectif à court terme est donc de mettre à jour le plus rapidement possible et de proposer de nouveaux webservices pour mieux suivre l’évolution d’un bouquet.”

    Le traitement des ressources continues interroge 

    Les ressources continues étant des ressources bibliographiques dont la publication se poursuit au cours du temps sans que la fin en soit prédéterminée, les maintenir à jour n’est pas une mince affaire. Afin de mener à bien ce projet, l’Abes peut néanmoins s’appuyer sur la mutualisation des informations qu’elle partage avec ses 32 Centres réseaux (CR), qui comptent 2 401 bibliothèques à l’origine ayant créé 763 notices créées le Sudoc l'année dernière (chiffres 2021).

    Les bénéfices de s’appuyer sur un important réseau

    Afin de revenir sur le cercle vertueux des ressources continues, l’Abes a fait appel à plusieurs de ses partenaires engagés dans l’enrichissement des ressources continues :

    • la BnF (Bibliothèque nationale de France) intervient ainsi sur l’identification des ressources continues françaises et des données issues des notices du portail de l’ISSN (International Standard Serial Number, ou Numéro international normalisé des publications en série) ;
    • l’ISSN International, justement, s’appuie de son côté sur l’implication de ses 93 centres internationaux pour apporter les notices cataloguées par le réseau à l’Abes. Ce sont ainsi 5 000 demandes de numérotation ou corrections qui ont été traitées depuis 2015 par le réseau ISSN dans le cadre du CIDEMIS, l’application développée par l’Abes, permettant de transmettre des demandes d’attribution de numéros ISSN et de corrections des notices au réseau international de l’ISSN ;
    • le réseau Mir@bel, qui partage plus de 12 000 revues mises au service de la communauté grâce au soutien de 100 institutions membres et partenaires éditeurs et de 265 professionnels contributeurs ;
    • le CTLes (Centre technique du livre de l'enseignement supérieur), qui a proposé quelque 5 470 titres en don au cours de ces dernières années.

    Autant d’organismes dont l’implication est profitable à tous les utilisateurs de ressources continues, à l’instar de Persée, portail documentaire donnant accès à plus de 870 000 documents. “Il faut améliorer l’accès aux périodiques en ligne, dont la consultation est en forte hausse au détriment de l’imprimé”, a conclu Yves Desrichard, responsable du service ressources continues de l’Abes.

    La transition bibliographique comme leitmotiv

    Les Journées Abes ont également été l’occasion de faire le point sur le programme “Transition bibliographique”, lancé en 2015 par l’agence et la BnF. À ce titre, Yves Desrichard, Philippe Cantié (ISSN France), Didier Paccagnella (CR 29 Sciences de la Santé, DGDBM Université Paris Cité) et Sylvain Giat (CR 27 Sciences juridiques, économiques et politiques, BIU Cujas) ont passé en revue les différents cadres réglementaires et normatifs autour des pratiques de signalement et de catalogage :

    • Passées : Principes de Paris, ISBD (International standard bibliographic description, élaborée par l’IFLA, la Fédération internationale des associations et institutions de bibliothèques), modèles RDA (Ressources : Description et Accès) et IFLA-LRM ;
    • À venir : le modèle RDA-Fr, qui, loin d’être la transposition du RDA anglo-saxon, se veut plus complet et adapté aux enjeux du modèle français.

    D’importants travaux sont d’ailleurs déjà en cours afin d’aboutir au code RDA-Fr, bien que le fascicule de documentation FD Z44-063, le manuel ISSN et le module IFLA-LRM restent en vigueur d’ici là.

    Un article dédié à la transition bibliographique et aux travaux menés par l’Abes sera publié dans le numéro de septembre d’Archimag.

    Une nouvelle édition déjà en route !

    Forte du succès de l’édition 2022, l’Abes a d’ores et déjà annoncé le retour de ses fameuses Journées l’année prochaine, en mai 2023. Le salon reprendra ainsi son rythme habituel, avec une nouvelle édition organisée chaque printemps. De nouvelles thématiques seront d’ailleurs abordées très prochainement.

    “En 2023, le sujet qui nous intéressera sera la conception et la rédaction de notre projet d’établissement 2024-2028. Nous aimons bien réfléchir en interne d’abord à ce que nous allons faire durant les 5 prochaines années avant d’en discuter avec nos réseaux”, annonce David Aymonin.

    Plus de détails en mai 2023 : à vos agendas !

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    Êtes-vous prêts à renoncer à des services numériques ou à vos appareils électroniques pour le bien commun ? Face à l'urgence climatique, notre rapport au progrès et à la technologie est souvent remis en question. Archimag Podcast a rencontré Alexandre Monnin, philosophe, directeur du master Sciences, Stratégie et Design pour l’Anthropocène à l’ESC Clermont Business School et auteur de l'ouvrage "Politiser le renoncement", aux Éditions Divergences. Il est aussi co-initiateur du courant de la redirection écologique, dont il nous explique le principe.
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