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Le “citizen developer” : quelle est sa place dans l’entreprise actuelle ?

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    Le "citizen developer" n’a quasiment pas besoin de posséder des connaissances techniques car ce n’est pas vraiment ce qu’on lui demande d’avoir (StartupStockPhotos /Pixabay)
    Le "citizen developer" n’a quasiment pas besoin de posséder des connaissances techniques car ce n’est pas vraiment ce qu’on lui demande d’avoir (StartupStockPhotos /Pixabay)
  • [AVIS D'EXPERT] Dans une époque dominée par la transformation digitale et l’agilité, la réponse apportée aux équipes en matière d’application est devenue un vrai casse-tête pour de nombreuses entreprises ou start-up.

    Pendant longtemps le choix, le développement, le déploiement puis la maintenance d’une application métier incombaient principalement à la DSI (direction des systèmes d'information) ou étaient confiés à des ressources externes. Ceci avait souvent pour conséquence de creuser un fossé entre, d’une part, les attentes des équipes au niveau de l’expérience utilisateur et, d’autre part, les contraintes imposés par la réalisation technique, l’intégration, la fiabilité ou encore la sécurité d’une nouvelle solution.

    Pour combler cette lacune, nous avons pu assister à l'émergence d’un nouvel acteur au sein de cette démarche : le “citizen developer”.

    Mais qui est ce fameux “citizen developer ? Quel est son rôle et quelles sont ses compétences ? Quelle est sa vraie valeur ajoutée pour une entreprise ou start-up ?

    De nos jours, avec l’adoption du concept de BYOD (bring your own device) et notamment de BYOA (bring your own app) par de nombreuses entreprises ou start-up, les collaborateurs sont toujours plus incités à s’approprier leurs outils. Ils découvrent ainsi de nouveaux usages et, de ce changement des comportements, découle une nécessité d’optimisation régulière des applications existantes, vers des versions ou solutions plus performantes.

    Le rôle et les compétences du citizen developer

    Jusque-là, l’entreprise ne pouvait s’appuyer que sur sa DSI ou ses prestataires pour l’accompagner dans la réponse à ce besoin et c’est là que notre citizen developer a su trouver sa place.

    Son profil correspond souvent à celui d’un product owner ou d’un manager de LoB (Line of Business), mais il peut également s’agir d’un employé spécialisé. Ses compétences principales sont une expérience riche du métier et du secteur, mais surtout une fibre du digitale prononcée. En revanche, il n’a quasiment pas besoin de posséder des connaissances techniques car ce n’est pas vraiment ce qu’on lui demande d’avoir.

    Oui, vous avez bien lu, un citizen developer qui n’a pas besoin de connaître un langage informatique ? Et qu’est-ce qu’il va bien pouvoir nous développer alors ?

    Aujourd’hui, avec l’essor des différentes plateformes dites de “low code” développement (Salesforce, Google, Appian, QuickBase, Mendix...) et les nouveaux moyens de s’autoformer en ligne (mooc ou tutos) ; il n’est plus nécessaire d’avoir des compétences sérieuses en code pour pouvoir développer, rapidement et à moindre coût, une nouvelle application.

    Allison Mnookin, CEO de QuickBase, nous le confirme en déclarant lors de l’Empower 2017 : “92 % des citizen developers qui utilisent leur plateforme n’ont pas ou peu de connaissances en code”.

    La valeur ajoutée du citizen developer

    Ce que l’on attend de lui, c’est d’être l’interface entre les équipes et la solution la mieux adaptée à l’évolution de leurs besoins. Tout en prenant en comptes les différentes contraintes liées à l’environnement applicatif existant ou la sécurité des données, et en s’appuyant sur son expérience du métier, il identifie, développe, puis intègre les améliorations ou évolutions remontées par ses collaborateurs aux systèmes actuels.

    C’est l’interlocuteur privilégié de sa DSI ou des ressources externes auprès du métier ; et il contribue aussi à la mise en place et au bon déploiement de solutions plus complexes ou structurantes.

    Sur le papier, cela paraît bien intéressant en effet, mais avec ce nouvel acteur qui ne dispose pas de compétence particulière en code, ne risque-t-on pas de s’exposer aux dérives liées au “shadow IT” ? (shadow IT : systèmes d'information et de communication réalisés et mis en œuvre au sein d'organisations sans approbation de la DSI).  

    Hé bien non, justement, par son expérience et son action auprès des équipes dans leurs quotidiens, le citizen developer permet à l’entreprise de canaliser les effets pervers du shadow IT pour ne profiter que du potentiel d’innovation qu’il peut représenter.

    Comme vous l’aurez compris, le citizen developer est en train de se rendre indispensable et de s’installer pour de bon, au sein de toute entreprise ou start-up désireuse d’offrir des outils toujours plus performants à ses collaborateurs.

    Encore un bel exemple d’évolution ou de nouvelle typologie de poste qui, inconnu voire inconcevable il y a quelques années, devrait se démocratiser à l’avenir.


    Mathieu Bigorgne

    Chef de projet digital

    AKOA

     

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