Le Covid-19 n'a pas été fatal pour le Dossier médical partagé (DMP) mais il lui a porté un rude coup. Alors que le nombre d'ouvertures de DMP oscillait entre 13 000 et 20 000 par jour avant le confinement, ce nombre est subitement tombé à 3 000 pendant la pandémie.
Au début de l'été, le DMP a retrouvé un rythme plus élevé avec environ 8 000 ouvertures de nouveaux dossiers par jour. Les professionnels de santé sont à l’origine de 40 % de ces créations (dont 28 % en pharmacie), à égalité avec les Caisses primaires d'assurance maladie. Les 20 % restants sont créés par les assurés eux-mêmes.
La Cnam reprend le DMP en main
Après avoir connu un lancement laborieux en 2004 et avoir été étrillé par la Cour des comptes, le dossier médical partagé a été repris en main par l'Assurance maladie. "Depuis 2018, la Cnam a amélioré le DMP en donnant la possibilité aux patients d’ouvrir eux-mêmes leur dossier" explique un rapport qu'a pu consulter notre confrère Le Figaro ; "par ailleurs, les DMP ne sont plus jamais vides, puisqu’ils sont alimentés automatiquement par deux ans d’historique de soins".
Pour autant, une difficulté nouvelle est apparue. L'ouverture massive de DMP se traduit par un empilement désordonné de données médicales. Les auteurs du rapport plaident désormais pour un dossier "structuré, ordonné, lisible et donc utile".
Un souci de qualité que le ministère de la Santé devra conjuguer avec un objectif de quantité. Au mois de novembre 2018, Agnès Buzyn (alors ministre de la Santé) avait fixé un objectif de 40 millions de dossiers créés à l'horizon 2023.