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Ecologie numérique : les data, un gouffre énergétique à combler

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    Visionnée plus de 3,4 milliards de fois sur Youtube, le clip vidéo de la chanson coréenne Gangnam Style a généré une demande d’électricité équivalente à la consommation annuelle d’une petite centrale. (Illustration : capture d'écran)
  • Les données que nous produisons transitent par des data centers qui sont particulièrement énergivores et donc qui contribuent à la pollution numérique. À l’échelle européenne, un code de bonne conduite incite les professionnels à mieux dimensionner leurs centres de données.

    Sommaire du dossier sur l'écologie numérique :

    "Si internet était un pays, il serait classé dans le top cinq des plus gros consommateurs mondiaux d’électricité", estime l’organisation non gouvernementale Greenpeace. Selon d’autres associations, internet pourrait même se hisser à la troisième place des puissances énergivores avec 1 500 TWH par an, derrière la Chine et les États-Unis.

    On le sait désormais, les données que nous créons et transmettons quotidiennement contribuent largement à la dégradation de notre écosystème. Tout le monde se souvient de la vidéo Gangnam Style visionnée 3,4 milliards de fois sur Youtube. Outre ses qualités musicales discutables, cette chanson coréenne a généré une demande d’électricité équivalente à la consommation annuelle d’une petite centrale. À l’heure du triomphe de Netflix et des autres plateformes de visionnage en ligne, notre consommation d’électricité n’est pas près de baisser.

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    Et que dire des courriels que nous envoyons chaque jour "enrichis" de pièces jointes volumineuses et des data centers qui hébergent toutes ces données… "En matière d’émissions de CO2, internet pollue 1,5 fois plus que le transport aérien. La moitié des gaz à effet de serre produits par internet provient de l’utilisateur, l’autre moitié étant divisée entre le réseau et les data centers", explique le site Fournisseur Énergie.

    Sobriété numérique

    Alors que faire ? En France, le groupe de travail EcoInfo du CNRS propose une série de recommandations à l’usage des entreprises, mais aussi en direction des particuliers. Un Guide des bonnes pratiques pour le code de conduite européen sur les datacentres fait appel à la sobriété numérique. Il prône notamment d’adapter les niveaux de redondance aux besoins réels des entreprises plutôt que de surdimensionner les centres de données : 

    "Le niveau de redondance installé doit être justifié par les exigences opérationnelles et correspondre aux analyses d’impact préalablement menées. Les infrastructures de type 2N sont souvent inappropriées. La redondance pour une partie des services critiques peut être obtenue via les sites de reprise ou continuité d’activité".

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    Le refroidissement des centres de données, quant à lui, est traditionnellement assuré par des pompes à chaleur. Problème : celles-ci ont l’énorme inconvénient de consommer beaucoup d’énergie pour produire de l’air froid ! Là aussi, le code de conduite européen plaide pour un système alternatif : le "free cooling" ou rafraîchissement gratuit. Il s’agit d’un procédé qui utilise la différence de température entre l’air en sortie des ordinateurs et la température de l’air extérieur afin d’aider au système de refroidissement à eau. Le free cooling est en mesure de générer du froid sans recourir aux pompes à chaleur.   

    Consommation d’eau très limitée

    En quelques années, les organisations, entreprises et institutions, ont progressivement opté pour ce type de refroidissement. C’est le cas de l’université de Strasbourg qui a reconstruit son centre de calcul autour d’une solution de "free cooling indirect à air".C’est aussi le choix de l’université de Grenoble dont le supercalculateur Froggy est refroidi avec de l’eau tiède. Dès la procédure d’achat, les autorités universitaires ont expressément demandé "un supercalculateur écoresponsable".

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    "Après plus d’un an de production, nous pouvons dire que ce système est très satisfaisant. Le PUE ("power usage effectiveness" ou indicateur d’efficacité énergétique est le rapport de l’énergie totale consommée incluant les systèmes de refroidissement sur l’énergie consommée par les équipements informatiques) annoncé est bien respecté sur la partie "nœuds de calcul". La machine est relativement stable et la redondance des chassis hydrauliques des baies fonctionne bien", expliquent les porteurs du projet ; "la consommation d’eau de l’évaporateur est très limitée. En effet, nous n’avons consommé que 30 min 3 s d’eau entre mai 2013 et mai 2014. C’est moins que la consommation d’eau annuelle d’un ménage français !"

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