Découvrez Le Brief de l'IT, la newsletter thématique gratuite d'Archimag dédiée aux professionnels des data, de l'IT, de la digitalisation et de la transformation numérique !
10,3 milliards de dollars. C’est ce que pourrait représenter le marché mondial du digital asset management (Dam) d’ici 2029, soit presque le double qu’en 2024 (5,3 milliards de dollars). Certes, ces chiffres issus du rapport de MarketandMarkets sont encourageants pour les éditeurs de solutions de Dam. Mais les innovations technologiques actuelles, couplées à un contexte économique et international incertain, pèsent sur les attentes de leurs clients et prospects. Voici les enjeux prioritaires pour les fournisseurs de Dam en 2025.
Automatisation et intelligence artificielle
Les entreprises sont à la recherche d’une automatisation toujours plus avancée qui intègre des flux collaboratifs et des outils d’intelligence artificielle (IA) pour la classification et l’enregistrement des métadonnées. "En 2025, le Dam jouera un rôle central dans la gestion des contenus face à la multiplication des canaux et des délais de plus en plus serrés", explique Olivier Fréon, directeur général d’Adiict. "Les éditeurs doivent relever le défi d’automatiser leurs workflows".
Lire aussi : Retrouvez l'ensemble des acteurs du secteur dans notre annuaire des sociétés
"Avec l’explosion de la demande de contenus, nous avons identifié que les besoins graviteront en 2025 autour de l’automatisation, de la mise en place de flux collaboratifs de validation et de l’implémentation de l’IA pour assister les équipes de création et de production", confirment Isabelle Billerey Rayel et Tim D’Elia, respectivement business development director et product & marketing strategy director chez Dalim Software.
De son côté, l’éditeur MaPS System identifie l’efficacité et la simplification des gestes métier, ainsi que l’IA pour l’enrichissement des médias, comme de véritables enjeux en 2025. Selon Romain Le Groumellec et Kévin Corte, respectivement CEO et CCO de l’éditeur, ils doivent se traduire par "l’automatisation et la rationalisation des processus pour optimiser la productivité" et par "l’automatisation de la classification et l’enrichissement des images avec des technologies avancées d’IA".
"La capacité à orchestrer les outils d’IA au même titre que toutes les autres sources de données et dans le bon contexte d’usage des utilisateurs est une priorité à nos yeux", estime Nicolas Levant, chief marketing officer de Perfect Memory. "La gestion des connaissances est la clé pour les besoins de Dam !"
Mais les éditeurs ont bien compris que la nécessité d’intégrer l’intelligence artificielle générative impliquait de garantir parallèlement l’éthique et la confidentialité des données. "Les fournisseurs de Dam font face au défi, prioritaire en France, d’intégrer l’IA tout en protégeant les droits d’auteur", explique Ornella Caradonna, product and service manager chez MomaSoft. "Ils doivent garantir des outils avancés exploitant l’IA, tout en assurant la traçabilité et la conformité des contenus pour éviter leur utilisation non autorisée dans l’entraînement des modèles d’IA".
Ce que confirme Olivier Grenet, directeur produit chez Wedia, qui identifie lui aussi l’intégration profonde de l’IA générative dans les flux de travail et les outils comme un enjeu essentiel pour 2025, mais ceci "en préservant une posture éthique et responsable soucieuse de l’intégrité des données personnelles".
"Le domaine de la conformité est fortement sollicité chez les éditeurs pour clarifier la manière dont les textes et les images générés automatiquement par l’IA doivent être traités", ajoute Regine Guckelsberger, head of sales national chez Picturemaxx.
Pour Eiden, la question de l’intégration d’une IA souveraine se pose : "deux choix sont offerts aux éditeurs", explique Bérenger Bosselut, responsable commercial de l’éditeur : "intégrer des IA externes et ne pas être souverain dans la gestion des données, ou bien intégrer des IA développées en interne". Grâce à son laboratoire de recherche DAMIALAB, l’éditeur poitevin a justement fait le choix de disposer "d’IA intégrées capables d’apprendre les langages documentaires de ses clients sans aucune fuite de données possible".
Conformité, souveraineté et sécurité
Selon de nombreux éditeurs, le marché français se distingue par de fortes attentes concernant le respect des réglementations et la sécurité numérique. "Nous observons une augmentation de la demande sur la transparence du produit, avec une préférence pour des solutions locales sécurisées qui soient respectueuses de la souveraineté numérique", indique Thomas Larzillière, CEO de Keepeek.
Ce que confirme Ornella Caradonna, de Momasoff : "les préoccupations autour de la souveraineté numérique et de la protection des données sont particulièrement importantes en France, où les entreprises préfèrent souvent stocker et gérer leurs données au sein de l’Union européenne. Les éditeurs de Dam doivent donc garantir que leurs solutions respectent les exigences strictes du RGPD et, idéalement, qu’ils proposent des options d’hébergement de données en France ou en Europe."
Et dans le contexte d’une adoption croissante de l’IA et de l’intégration de nouveaux outils dans les solutions, la sécurité des données constitue un défi prioritaire pour les fournisseurs de solutions : "cette intégration doit être la plus transparente possible", recommande Regine Guckelsberger, de Picturemaxx. "La sécurité des données représente donc un grand défi, car nos clients souhaitent évidemment garder le contrôle sur leurs données et informations".
"Protéger les actifs numériques contre les cybermenaces croissantes est un défi que nous devons relever en 2025", scande Olivier Fréon, d’Adiict.
Multiplication des canaux et gestion de la complexité
Avec la multiplication des contenus et des canaux de diffusion, la capacité (inhérente au Dam) de constituer un répertoire centralisé et sécurisé où sont stockés et indexés les actifs numériques d’une organisation doit absolument s’adapter à des configurations toujours plus complexes en 2025.
"Le contenu numérique n’a jamais été aussi important (augmentation de la capacité à créer du contenu avec les nouvelles technologies d’IA, volumes de contenus plus lourds à organiser et à stocker, grand nombre de canaux de distribution numérique, etc.)", confirme Florian Delille, responsable grands comptes pour l’Europe d’Orange Logic. "Les fournisseurs devront évoluer rapidement et prendre en charge un nombre croissant de cas d’utilisation pour suivre l’évolution des besoins de leurs clients existants".
Et si les entreprises françaises, notamment les PME, ont un retard à combler par rapport aux autres pays européens, les grands groupes ont déjà compris l’urgence "de relier les contenus Dam à des données produit et à des informations marketing de manière fluide pour une utilisation cross-canal", indique Jean-René Thies, gérant de Crossbase. "Cela concerne aussi bien les modèles de données que les interfaces".
Lire aussi : Bien choisir sa solution de Dam : conseils et comparatif
"Pour les entreprises en 2025, les enjeux concernant la personnalisation des expériences digitales sont forts", confirme Mathieu Rouart, enterprise account executive de Coremedia. "Et ce, en adaptant le contenu en fonction des audiences ou des canaux, et bien souvent au sein d’une architecture technique peu agile".
Et la capacité des éditeurs à prendre en charge des projets complexes ne se limite pas à supporter la multiplication des contenus et des flux : "nous constatons chez nos clients un besoin important de gestion de la complexité (multilingue, filiales, logique de groupe)", ajoute Olivier Grenet, de Wedia.
Intégration et interopérabilité
Alors que les entreprises ont pour préoccupation constante la recherche d’efficacité face à des flux qui se démultiplient, les éditeurs de solutions de Dam doivent répondre à des demandes croissantes de mise en place d’écosystèmes connectés et flexibles. "Pour les éditeurs, en 2025, il est important de proposer des capacités d’intégration aux différents écosystèmes digitaux (Pim, CRM, solutions de e-commerce, etc.)", explique Mathieu Rouart, de Coremedia.
Ce que confirme Ornella Caradonna, de MomaSoft : "en 2025, les attentes des entreprises françaises envers les solutions Dam portent davantage sur la modularité et l’intégration fluide avec d’autres systèmes", indique-t-elle. "Les fournisseurs de Dam doivent offrir des solutions hautement personnalisables, permettant de s’intégrer facilement avec les ERP, les CRM et les outils de collaboration pour répondre à une demande croissante de flexibilité".
"Les clients attendent des flux de travail automatisés qui minimisent les étapes manuelles et permettent une distribution rapide des contenus", ajoute Claudia Pavković, consultante Dam&Pim chez 4AllPortal. "Pour rester pertinents en 2025, les fournisseurs de Dam doivent se concentrer davantage sur les solutions ouvertes à l’API qui s’intègrent de manière transparente dans les systèmes existants, tels que les ERP, les CMS ou les outils de commerce électronique".
Optimisation du ROI et réduction des coûts
Dans un contexte international et national plus qu’incertain, les entreprises font face à des contraintes économiques et budgétaires importantes. Les éditeurs de solutions ont bien perçu leurs attentes d’un retour sur investissement tangible après l’intégration d’un système Dam. Pour se démarquer, les marques doivent implémenter des technologies émergentes qui permettent à leurs équipes de collaborer plus efficacement pour créer du contenu de qualité plus rapidement et en plus grand volume.
"Apporter au marché des solutions innovantes et à fort ROI est un véritable défi pour les fournisseurs de Dam en 2025", confirme Guillaume Maubert, gérant d’Alchemy. "Nos solutions doivent permettre d’optimiser au mieux les ressources nécessaires pour enrichir les médias en consommant un minimum de temps homme".
"Sur les marchés très agressifs de la photographie professionnelle ou encore de la presse magazine, les coûts sont toujours une priorité", indique Gabriel Godallier, directeur de Propixo. "À ce titre, l’intégration des IA pour décrire les contenus d’un média afin que les utilisateurs puissent les rechercher semble être une alternative prometteuse pour garantir un véritable ROI".
"Les entreprises sont à la recherche d’un système Dam stratégique qui aide différents services à réduire les dépenses et les délais de mise sur le marché tout en optimisant les investissements dans les technologies digitales existantes (CMS, e-commerce, plateforme d’expérience digitale, etc.)", explique Marie Lorphelin, marketing manager chez Bynder. "La véritable valeur d’une solution de Dam réside dans la manière dont les assets sont utilisés au sein de l’organisation et distribués à l’extérieur grâce à des intégrations avec d’autres solutions existantes. C’est là que le véritable ROI est tangible, et c’est ce que de nombreuses entreprises françaises priorisent en 2025".
Lire aussi : Automatisation : aller encore plus loin avec l’IA générative
Expérience utilisateur et support client
Mais encore faut-il que les éditeurs réussissent à séduire et à convaincre leurs prospects, en misant sur leurs conseils et sur l’expérience utilisateur. "L’adoption par les utilisateurs constitue un enjeu fort en 2025 », confirme Olivier Fréon d’Adiict. "Pour cela, nous devons former et convaincre les équipes d’utiliser efficacement les nouvelles technologies."
"Favoriser l’expérience utilisateur est prioritaire pour les fournisseurs de Dam", poursuivent Romain Le Groumellec et Kévin Corte, de MaPS System. "Dans cette optique, nous nous attachons à simplifier toujours plus les interfaces, tout en permettant une personnalisation fine pour nos clients."
La proximité et la qualité du service client jouent bien sûr un rôle important pour les entreprises, qui attendent une véritable présence de leur fournisseur de Dam, même basé hors de nos frontières. Les éditeurs Vjoon et Picturemaxx, tous deux Allemands, ainsi que l’éditeur belge Pimalion le confirment : "en France, comme dans tous les pays, il est très important pour un éditeur de logiciels d’avoir un relais efficace et professionnel", explique Andreas Schrader, directeur général et fondateur de l’éditeur Vjoon. "Pour nous, comme pour nos clients, il s’agit de la clé de la réussite finale du projet. C’est la raison pour laquelle nous avons choisi l’intégrateur Mediangle pour la France, qui maîtrise parfaitement l’organisation et les besoins de nos clients".
"Pour une utilisation efficace et une acceptation élevée par les utilisateurs, nous considérons que la prise en charge de la langue française reste un avantage pour les systèmes de Dam", précise Regine Guckelsberger, de Picturemaxx. "La compétence du service client et l’excellence du support jouent également un rôle important". "La spécificité du marché français réside dans un besoin accru de solutions adaptées aux complexités linguistiques et culturelles", ajoute Philippe Bindels, CSO de Pimalion. "Nous observons également une forte attente pour des services de support localisés et personnalisés".
Écoresponsabilité et durabilité
Pour finir, et bien que de nombreux fournisseurs de Dam déclarent mettre en place des actions en faveur du numérique responsable, rares sont ceux qui identifient les enjeux de l’écoresponsabilité et de la durabilité comme prioritaires en 2025.
L’éditeur MaPS Sustem fait partie de ceux-là : "le “green media” est un défi pour les éditeurs sur le marché français", confirment Romain Le Groumellec et Kévin Corte : "la réduction de l’empreinte écologique doit être opérée via une optimisation des stockages et l’utilisation d’URL pour l’affichage des médias".
L’éditeur Wedia identifie également la réduction de l’impact écologique et la responsabilité comme de grands enjeux pour 2025 : "en France, les éditeurs doivent relever le défi de l’alignement de l’industrie sur des critères d’écoresponsabilité, avec des engagements sur les enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG)", affirme Olivier Grenet de Wedia.
