Emmanuelle Léon : "Le télétravail doit s'inscrire dans un véritable projet d'entreprise"

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Quel est l’impact du télétravail sur le management ?

Avec le télétravail, le travail ne peut plus être apparenté à du temps passé dans un lieu, sous le regard de sa hiérarchie. Ceci n’a rien de nouveau, mais l’ampleur du phénomène, tel que nous l’expérimentons, c’est-à-dire en mode subi, change profondément la donne.

En effet, jusqu’en 2020, le télétravail était choisi par le salarié et accepté par sa hiérarchie. Aujourd’hui, nombre de salariés se retrouvent en télétravail sans l’avoir choisi et sans que le manager soit toujours prêt à gérer à distance ses équipes.

Nous avons beaucoup appris en 2020, mais certains travers demeurent. J’en citerai deux :

Le fait de ne pas vouloir adapter son organisation à ce nouveau contexte. C’est ce que j’appelle « manager avec des œillères ». Dans ce cas, le manager continue — malgré la fatigue des équipes — d’organiser réunion sur réunion, comme il le faisait auparavant.

Le deuxième travers, c’est la pathologie du reporting. À distance, on peut tout à fait micromanager ses équipes, et cela a un coût en matière de performance et de bien-être au travail.

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Faut-il repenser les espaces de travail ?

Pour les grands groupes installés dans des métropoles où le prix du mètre carré est élevé, il est évident que le déploiement du télétravail s’accompagne de réflexions sur l’optimisation des mètres carrés.

Dans ce contexte, on perçoit bien que les locaux de l’entreprise vont s’organiser autour d’activités plus compliquées à animer à distance, et notamment le maintien des collectifs de travail.

Pour autant, se dire « je vais au bureau ce matin car je vais innover » n’a pas de sens !

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Le télétravail deviendra-t-il dominant après la crise sanitaire ?

La crise sanitaire a fait sauter nombre de verrous, notamment au niveau des fonctions éligibles au télétravail. Cependant, nos recherches montrent que, pour être vertueux, le télétravail doit s’inscrire dans un véritable projet d’entreprise.

À ce stade, on peut facilement dire que le télétravail va connaître un essor, au-delà de la crise. Je ne pense pas pour autant qu’il sera dominant car ni les entreprises, ni les salariés ne le souhaitent.

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