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Une enquête réalisée par Archimag le prouve, la veille multilingue est plutôt délaissée par les veilleurs français (enquête 2021). En effet, 64 % n’en ont pas mis en place jusqu’à présent. Cela revient-il à dire que les cellules de veille françaises ne sont pas intéressées par ce qui se passe hors de nos frontières et ce que les médias français ne relaient pas ?
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Pourquoi ces mêmes cellules ne sont-elles pas à l’écoute de ce qui se dit sur elles dans d’autres langues ? Les rapports, les études, les enquêtes, les baromètres ou autres analyses parus en Chine, en Asie, en Russie, aux États-Unis ou en Allemagne ne les intéressent-ils vraiment pas ?
Toujours est-il que seuls 17 % des répondants à cette étude disent réaliser une veille multilingue - et encore sans préciser le nombre de langues prises en charge - et sont équipés d’outils pour cela.
Veiller oui, mais à l’international
Toutes les veilles, qu’elles soient concurrentielles, stratégiques, marketing, réglementaires, scientifiques, techniques ou encore brevet sont pourtant concernées par le multilinguisme. Dans le cas d’une veille concurrentielle dans le secteur médical par exemple, il y a de bonnes raisons de penser que certains concurrents sont basés à l’étranger avec des sites de production aux quatre coins du monde.
Ainsi, le lancement d’un nouveau protocole de test, d’un nouveau traitement ou la tenue d’un événement peut avoir une résonance importante en dehors de nos frontières. Voilà pourquoi veiller à l’international et en plusieurs langues s’avère inévitable.
Ne pas se contenter de l’anglais
L’anglais seul ne suffit pas. Dès lors qu’un veilleur s’intéresse à des problématiques économiques ou politiques, il parvient toujours à obtenir des informations intéressantes en anglais. Mais dès qu’il s’agit d’aborder des questions sociétales, culturelles ou des événements très localisés, c’est une autre histoire.
Rappelons d’ailleurs que dans certains domaines, notamment celui de la recherche scientifique, une grande partie des revues, études et autres publications sont rédigées dans des langues étrangères.
Traduire en tenant compte du contexte culturel
L’autre problème de la veille multilingue réside dans la pertinence de la traduction, à la fois lors de la mise en place du sourcing (et de ses mots-clés), mais aussi et surtout lors de la collecte et de l’analyse des informations.
Si, en anglais, cela ne pose pas de problème à la majorité des professionnels, dès qu’il s’agit de traiter des informations en allemand, en chinois, en russe, en coréen ou en japonais, cela devient beaucoup plus problématique.
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En effet, les outils de traduction automatique proposés par Google et permettant de traduire instantanément certaines pages web ne suffisent pas. Si Deepl peut être un bon allié, il reste toutefois limité en nombre de langues supportées et en nombre de mots à traduire (dans sa version gratuite).
Sans compter que ces outils de traduction ne permettent pas de « localiser » ni de « contextualiser » les informations. Il existe, en effet, souvent un décalage entre la traduction brute de l’information et son véritable sens au regard du contexte local.
Miser sur les plateformes payantes
Le problème est le même du côté des agrégateurs de presse qui permettent d’interroger des dizaines de milliers de titres de presse et qui intègrent pour la plupart des outils de traduction (Google Translate ou autre). Si cette traduction permet un premier niveau d’analyse, une contextualisation est nécessaire pour tirer toute la valeur de l’information.
Moralité : si la veille multilingue est indispensable, il est essentiel d’assurer au-delà de la traduction, une contextualisation pertinente de l’information. Sans cela, cette veille multilingue n’offre aucune plus-value.