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Son parcours est peu commun parmi les bibliothécaires. Avant d’officier au sein des bibliothèques parisiennes, Guillaume de La Taille passa la première partie de sa vie dans le monde de la finance. Un univers très éloigné des missions de service public et qu’il a quitté sans aucun regret. Portrait de l'actuel responsable du secteur sud des bibliothèques municipales de Paris.
« J’ai perdu de l’argent, mais je n’étais pas très heureux. Je préférais évoluer au milieu des livres qui me conviennent plus que les chiffres », se souvient-il. Un sort finalement plus conforme pour celui qui avait fait des classes préparatoires (hypokhâgne, khâgne), puis passé deux licences de lettres classiques et de droit à La Sorbonne.
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Conservateur territorial
Aujourd’hui responsable du secteur sud des bibliothèques municipales parisiennes, Guillaume de La Taille couvre une vingtaine d’établissements de la rive gauche. Une mission qui prend la forme d’accompagnement et de conseils prodigués à ses collègues bibliothécaires.
Et un poste qui parachève une carrière commencée après plusieurs concours dont celui de conservateur territorial. Sa première affectation le mène à Aulnay-sous-Bois :
« Ce fut une expérience irremplaçable car j’ai connu une grande proximité avec les décideurs politiques. J’ai également constaté qu’après la grande vague de construction de nouvelles bibliothèques, celles-ci n’étaient plus une priorité pour les maires ».
De 1995 à 1999, il trouve un poste à la bibliothèque Baudoyer, au cœur de Paris, où il assiste à l’informatisation des catalogues :
« Ce fut un bouleversement qui a considérablement changé les usages. À partir de cet instant, les lecteurs pouvaient s’assurer de la présence d’un document avant de se déplacer dans une bibliothèque ».
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Politique documentaire
En 2000, direction Villeurbanne où il devient élève conservateur à l’Enssib, puis remonte à Paris pour prendre en main le secteur adulte de la bibliothèque Edmond Rostand et goûte aux fondamentaux du métier : définition de la politique documentaire, animation d’équipe…
Pendant quelques mois, il se consacre au redoutable concours d’entrée à l’Ena : « Je me suis malheureusement vautré, mais j’ai au moins appris à lire et à comprendre n’importe quel texte administratif ! J’ai également lu beaucoup de livres consacrés à l’économie ».
De retour en bibliothèque, Guillaume de La Taille prend la direction de la bibliothèque Aimé Césaire pendant deux ans avant de rejoindre le service du document et des échanges (SDE) de la ville de Paris. Méconnue du grand public, cette entité est en charge de la veille documentaire, du catalogage, de la commande des livres, et abrite la fameuse « réserve centrale » des bibliothèques parisiennes.
Devenu chef de projet bibliothèque numérique, il doit mener un important travail préparatoire avant d’intégrer le réseau PNB (prêt numérique en bibliothèque).
« Nous nous sommes lancés alors que nous n’avions pas la certitude de réussir. Nous avons étudié de près les retours d’expérience menés dans d’autres bibliothèques et mon rôle a surtout été pédagogique ».
Doté d’une enveloppe de 650 000 euros, le budget permet d’acquérir des tablettes, des liseuses et des fichiers numériques. Sans oublier la formation des bibliothécaires.
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Lecture au format numérique et en papier
Cette connaissance du livre numérique le conduit tout naturellement à prendre la présidence de Réseau Carel en 2019, dont il a transmis le flambeau dernièrement.
« Malgré les critiques qu’il suscite, PNB est un système beaucoup moins cher que les modèles américains. Les rencontres que nous organisons permettent de faire le point sur les atouts et les difficultés que les bibliothécaires rencontrent dans le déploiement de PNB. Ces rendez-vous sont lourds à organiser, mais très utiles ».
À moins de six mois de son départ à la retraite, Guillaume de La Taille esquisse son avenir : une nouvelle vie dans le Cotentin rythmée par la marche, le vélo et la lecture. « Au format numérique, mais aussi en papier… », tient-il à préciser.
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Il like
- Son roman préféré ? « À la recherche du temps perdu » de Marcel Proust, depuis que ce n’est plus une obligation scolaire.
- Sa ville préférée ? Syracuse, une beauté marquée par le temps.
- Sa musique préférée ? Les suites pour violoncelle de Bach, interprétées par Paul Tortelier.