En 2017, la France comptait 3 licornes, c'est-à-dire des jeunes entreprises valorisées à plus d’un milliard d’euros. Quatre ans plus tard, elle en compte 19. Une embellie impressionnante qui place désormais la France au deuxième rang en Europe à égalité avec l'Allemagne mais derrière le Royaume-Uni qui compte 31 licornes.
Selon un rapport de la Fondation Montaigne, ce rattrapage s'explique notamment par l'engagement des pouvoirs publics en faveur de la croissance des start-up. "L’impulsion des pouvoirs publics s’est manifestée à travers des réformes de la fiscalité favorables aux start-up, destinées à rediriger l’épargne des Français vers l’investissement". De 2008 à 2018, le montant annuel des aides fiscales directement orientées vers l’innovation est passé de 4,1 milliards d’euros à 6,7 milliards d’euros.
Pour la seule année 2020, et malgré la crise sanitaire, les start-up françaises ont levé 5,4 milliards d’euros, un montant jamais atteint.
Pénurie de compétences
Pour autant, la Fondation Montaigne pointe les faiblesses qui continuent d'entraver le développement des start up françaises : manque de formation aux métiers de la nouvelle économie, pénurie de compétences, cloisonnement entre la recherche et l'entrepreneuriat... Autant d'obstacles qui "réduisent la capacité d’innovation française dans un environnement international hautement concurrentiel".
Face à ces défis, les auteurs du rapport de la Fondation Montaigne préconisent une série d'actions avec notamment la création d'un "Livret I" qui doit permettre d’accroître la mobilisation de fonds dans l’écosystème d’innovation français et européen. Autre recommandation : anticiper "les besoins de compétences à 10 ans et adapter en conséquence les formations de l’enseignement supérieur". La Fondation Montaigne préconise de renforcer les liens entre la recherche et l’entrepreneuriat avec un objectif de 5 % du PIB consacré à l’enseignement supérieur et à la recherche d’ici 2030.