Le cloud séduit les entreprises qui peuvent désormais s'adresser à de nombreux prestataires pour héberger leur patrimoine documentaire. Mais attention à ne pas confondre stockage et archivage ! Voici comment bien choisir votre prestataire, le tout illustré par un tableau comparatif.
A qui le tour ? Après les entreprises, les administrations et les particuliers, c'est au tour des scientifiques de succomber au cloud. Grâce à un programme lancé par la Commission européenne, les chercheurs pourront profiter d'ici 2020 d'une plateforme "permettant de stocker, de partager et de réutiliser leurs données dans toutes les disciplines et par-delà les frontières". Le projet voit les choses en grand : 1,7 million de chercheurs européens et 70 millions de professionnels des domaines scientifiques et technologiques pourront y accéder.
On ne connaît pas encore dans le détail les opérateurs qui seront retenus pour cette plateforme continentale. Peut-être se trouvent-ils parmi les prestataires présents dans le tableau suivant... Une dizaine a répondu à notre questionnaire portant sur leurs capacités techniques (stockage de données, horodatage, outils de recherche...), mais aussi sur certaines spécificités : maintenance et support des plateformes infonuagiques, agréments attribués par le Service interministériel des Archives de France (Siaf) et le ministère de la Santé (pour les données médicales). Sans oublier la question sensible de la localisation géographique des data centers.
Ne pas confondre stockage et archivage
Premier enseignement : tous les prestataires commercialisent du stockage de données dans les nuages... mais seulement quelques-uns proposent une activité d'archivage au sens de la norme NF Z 42-013. Celle-ci énonce très précisément les spécifications techniques et opérationnelles à mettre en oeuvre dans le cadre d'un service d'archivage électronique. Or, cet ensemble de mesures est bien plus contraignant dans le cas d'une démarche d'archivage que dans le cas d'un simple stockage et certains prestataires ne peuvent s'en prévaloir.
Deuxième enseignement : la nature des services varie grandement d'un spécialiste à l'autre. Certains prestataires mettent en avant leurs capacités dans le domaine de la virtualisation : Saas (software as a service), IaasS (infrastructure as a service) et Paas (platform as a service). D'autres sont en revanche absents de ce type de prestation et préfèrent se concentrer sur les activités de stockage ou d'archivage.
Notons également la grande disparité qui règne en terme de services : si certaines actions (horodatage, signature, scellement et preuve de dépôt) sont largement répandues, il n'en va pas de même pour les outils de recherche (e-discovery) et les accès mobiles qui apparaissent de façon plus marginale.
Réversibilité et redondance des données
Bonne nouvelle, la réversibilité est proposée par quasiment tous les prestataires. Certains d'entre eux précisent même que "les données sont toujours la propriété du client". Mais attention : les conditions d'application de la réversibilité varient selon les contrats. Il est donc vivement conseillé de lire attentivement les conditions de récupération des données (plan de classement par exemple). Idem pour la redondance : les opérateurs proposent un stockage distribué sur deux sites distincts, parfois sur trois sites. Ces infrastructures sont souvent distantes de plusieurs centaines de kilomètres afin de réduire les risques de perte de données en cas de sinistre.
Depuis Edward Snowden, les entreprises connaissent les risques qu'elles encourent à héberger leurs données en dehors du territoire national ou européen. Voilà pourquoi elles doivent désormais accorder une importance particulière à la localisation géographique des centres de données. Quasiment tous les prestataires présents ici proposent une localisation physique sur le territoire national. A titre d'information, environ un tiers des data centers localisés en France sont situés dans l'agglomération Plaine Commune (au nord de Paris). Quant aux entreprises les moins regardantes, elles pourront faire appel à des infrastructures situées en Europe ou dans le reste du monde.
Difficile en revanche d'obtenir des informations précises sur les certaines options (pare-feu, infogérance, récupération des données...). Cela se négocie directement - et discrètement - entre le prestataire et le client... Tout comme la tarification. Dans certains cas, "l'unité de facturation est le giga-octet", dans d'autres cas, le prix est fixé "au document en fonction du processus managé".
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