CET ARTICLE A INITIALEMENT ÉTÉ PUBLIÉ DANS ARCHIMAG N°383
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Depuis le mois de janvier 2024, elle anime le comité de rédaction de la revue Arbido, notre confrère suisse spécialisé dans les domaines des archives, des bibliothèques et de la documentation. Un poste d’observation privilégié pour saisir l’évolution des métiers du document du côté helvétique… Et une fonction taillée sur mesure pour Elisabeth Bühlmann Herzog, qui a enchaîné les expériences professionnelles dans la gestion des connaissances, aussi bien en France qu’en Suisse, et dans les domaines aussi divers que la physique nucléaire, le déminage humanitaire, la biotechnologie, le sport et les biens de consommation.
Comme de nombreux binationaux Franco-suisses, elle passe sans effort du français à l’allemand en passant par l’anglais. Titulaire d’une licence d’histoire des techniques, décrochée à Strasbourg en 1997, elle a publié un mémoire de maîtrise consacré aux lignes télégraphiques Siemens qui reliaient Londres à Calcutta. Résultat : ce travail universitaire lui vaut de recevoir le Prix François Bourdon du "Jeune chercheur". "J’ai toujours été intéressée par l’histoire", se souvient-elle aujourd’hui. "Collégienne, j’ai retracé l’histoire de notre maison familiale grâce aux actes de propriété que j’ai pu consulter".
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Quand Michel Platini démantèle le centre de documentation de l’UEFA
Dans la foulée, Elisabeth Bühlmann Herzog obtient un DESS en histoire et archivistique à l’Université Lavoisier d’Angers et multiplie les expériences au Commissariat à l’énergie atomique de Saclay, puis au très renommé Cern de Genève (devenu l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire), mais aussi dans des sociétés dédiées à la biotechnologie. Au menu : des missions de gouvernance de l’information, de records management, d’archivage…
En 2006, retour en Suisse, à Nyon, pour rejoindre la très puissante UEFA (Union of european football associations) où elle développe l’infrastructure d’un centre de documentation très utile pour la mémoire du football européen. Las ! "Michel Platini a démantelé cette structure, car il estimait que l’UEFA n’avait pas besoin d’une bibliothèque…". Une décision incompréhensible de la part d’un formidable joueur de football qui était, semble-t-il, plus inspiré sur le terrain qu’à la tête d’une organisation internationale.
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Pour une gestion durable de l’information
En quête de nouvelles compétences, elle obtient un certificat en management de projet à l’Université de Genève en 2005 et un certificat de pratiques muséales en 2010. Et continue d’engranger de nouvelles responsabilités (Iron Mountain, Philip Morris…) avant de fonder son propre cabinet Alp’Info en 2019, où elle plaide pour "une gestion durable de l’information". Autant d’expériences qui sont converties en enseignement au sein de la Haute école de gestion de Genève et à l’École professionnelle de commerce de Lausanne.
Lorsqu’il lui reste du temps, elle contemple les magnifiques paysages alpins à la frontière qui sépare la France de la Suisse : "je vis à 1 500 mètres d’altitude et la neige me permet de pratiquer aussi bien le ski que la randonnée en raquettes".
Avec plus de trois décennies de travail à son compteur, Elisabeth Bühlmann Herzog dresse un constat mi-figue mi-raisin de l’évolution des métiers du document : "de ces expériences, je retiens qu’il est compliqué de maintenir un système pérenne de la gestion de l’information, notamment dans le secteur privé où il faut un soutien constant de la direction. La notion d’archivage est parfois étrangère aux entreprises privées, qui privilégient les services informatiques… ".
Elle like
- Son roman préféré ? "L’Homme qui rit" ou "Han d’Islande", de Victor Hugo, ou encore "Michael Kohlhaas", d’Heinrich von Kleist.
- Sa chanson préférée ? Certainement une chanson de Stephan Eicher : "Still", "Louanges", "Campari Soda", "Dans tous les bars", "Né un ver".
- Sa ville préférée ? Je ne suis pas vraiment une citadine. Strasbourg, parce que j’y ai étudié et pourrais retourner y vivre.