Journée mondiale de la protection des données personnelles : création de l’Observatoire des libertés et du numérique

A l'heure où l'anonymat sur Internet n'est plus possible, l'ONL réclame le contrôle des politiques. Mendoza en la Web

 

A l’occasion de la journée dédiée à la protection des données personnelles (Safer Internet Day), le 28 janvier, différentes associations et syndicats annoncent la création d’un Observatoire des libertés et du numérique (OLN).

Leur valeur n’a jamais été aussi reconnue qu’aujourd’hui, suscitant ainsi, plus que jamais, les convoitises.

Si cela fait maintenant sept ans que chaque 28 janvier est dédié à la protection des données personnelles, cette journée risque pour une fois de ne pas passer inaperçue : en effet, plusieurs dossiers tels que l’affaire Prism ou le vote de la Loi de Programmation Militaire (LPM), attestant de leur menace, ont émaillé 2013.

Une année également marquée la prise de conscience du grand public des traces qu’il laisse sur internet, de son impossible anonymat digital et de la fragilité de l’intégrité de son identité numérique. 

Sacrifice

Ce 28 janvier est donc l’occasion pour plusieurs associations et syndicats (Cecil, Creis-Terminal, Ligue des droits de l’Homme, Syndicat des avocats de France et Syndicat de la magistrature), d’annoncer la création de l’Observatoire des Libertés et du Numérique (OLN).

Arguant dans un communiqué que le respect de la vie privée et des données personnelles est « sacrifié par les politiques sur l’autel de la sécurité », le groupement souhaite sensibiliser et alerter l’opinion publique sur ces questions, utiliser l’ensemble des instruments juridiques disponibles pour défendre les droits et les libertés, mais aussi initier et encourager les oppositions à tout projet liberticide.

Ce nouvel Observatoire compte donner aux citoyens les moyens de faire entendre leur voix « sans pour autant se substituer à l’autorité de contrôle existante », qu’est la Cnil (Commission nationale de l’informatique et des libertés).

Rôle des politiques

Entre fichage galopant, flicage sans limite et surveillance à outrance, ce groupement rappelle que « plus une technique est présente, plus la politique a son rôle à jouer pour en déterminer les règles d’utilisation, plus une technique est invasive, plus la vigilance sur les droits des personnes doit être exercé ; et enfin, plus les abus de pouvoir son possibles, plus les contrôles doivent être effectifs ». 

 

Les podcasts d'Archimag
La mise à disposition des décisions de justice en Open Data a vu le jour grâce à la loi pour une République numérique votée en 2016. Les articles 20 et 21 prévoient la mise en open data des quatre millions de décisions de justice produites chaque année par les tribunaux français. Camille Girard-Chanudet est chercheuse en sociologie au sein du Centre d’étude des mouvements sociaux. En 2023, elle a soutenu une thèse devant l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) : "La justice algorithmique en chantier, sociologie du travail et des infrastructures de l’intelligence artificielle". Dans ce cadre elle a rencontré les équipes de la Cour de cassation qui procèdent à l’anonymisation des décisions de justice.