Certes, la presse écrite va mal. Dans un contexte de crise économique, le marché de l’information papier est en chute libre depuis une dizaine d’années. En cinq ans, la diffusion de journaux (quotidiens, hebdomadaires et mensuels) a diminué de plus de 25 % en Europe (Chiffres de l'OJD 2013 sur 2012). Transformant les habitudes des lecteurs, les éditions numériques, elles, s’envolent de 40 % en moyenne.
Mais la presse écrite n’est pas morte, et représente toujours une mine d’information considérable pour les professionnels de l’infodoc, à côté de laquelle ils ne peuvent se permettre de passer.
Tous droits inclus
L’heure est aux outils gratuits qui fleurissent sur internet, agrégeant les flux d’informations provenant de la presse en ligne et des réseaux sociaux. Les agrégateurs de presse traditionnelle ont, eux aussi, pris le virage du numérique pour devenir de véritables agrégateurs d’informations. Plus complets que jamais, ils fournissent, depuis quelques années, sur une seule et même plateforme, les contenus venant de la presse écrite, de la presse en ligne, mais aussi les informations issues de la radio, de la télévision, des blogs et des réseaux sociaux.
Le succès de ces solutions auprès des organisations publiques et privées s’explique également par leur prise en charge totale des droits d’auteur. Négociant en amont les accords avec les éditeurs de presse, ce sont les agrégateurs qui leur versent en effet les droits prévus, répercutant ensuite ces frais dans la tarification qu’ils proposent. Le respect de la réglementation est donc garanti, tout en évitant une gestion parallèle pouvant s’avérer rapidement fastidieuse. Réaliser un panorama de presse réunissant de l’information issue de Twitter, d’une émission de radio et d’un article de presse régionale est ainsi possible en un clic avec un tel outil. Le tout étant de bien le choisir.
Agrégation et prestation de services
Si le marché des plateformes de presse n’est pas très étendu, il s’avère assez hétérogène.
À côté des agrégateurs traditionnels, tels Factiva ou Nexis, on trouve des acteurs ayant élargi leur offre ou se définissant davantage comme des prestataires de services autour des contenus agrégés. C’est le cas par exemple de Pressedd, qui déclare croiser les métiers d’agrégateur et de prestataire. Il propose, plus qu’un simple flux d’articles, pléthore de services depuis la veille de crise à la recherche d’archives, en passant par la pige et les panoramas. C’est également le cas de Pickanews, édité par Kantar Media (qui a racheté en octobre 2012 le Français Press Index). Il se caractérise aujourd’hui comme un moteur de recherche et de veille média, tout en admettant que la frontière avec l’agrégation reste mince.
Le premier point de vigilance est le périmètre des sources proposées. Car si la plupart des solutions se targuent d’agréger des flux de plusieurs milliers de sources, s’assurer que la plupart de celles-ci soient « vivantes » est primordial. D’autre part, il convient aussi de vérifier si celles-ci sont spécialisées ou limitées géographiquement. Si Pressed, par exemple, se concentre exclusivement sur la presse française, nationale et régionale, Nexis, de LexisNexis Business Information Solutions, offre un vaste éventail de titres de presse spécialisée, et pas seulement juridique, provenant du monde entier.
Antériorité ou réactivité
Si l’accès à des archives est décisif pour votre activité, la question de l’antériorité de la mise à disposition de ces documents ne doit pas être négligée. Pickanews, par exemple, propose en effet des contenus ayant une profondeur historique de seulement deux mois et l’Argus de la presse, d’un an ; quand d’autres, tels Europresse. com, Factiva ou Pressedd, offrent des archives remontant jusqu’en 1980. De ce côté, le dernier cité se distingue grâce à son partenariat avec l’Agence France Presse (AFP). En plus de diffuser l’intégralité des fils d'actualité, plaçant l'utilisateur final à égalité avec les salles de rédaction, la plateforme d'Edd donne accès également à la totalité de ses archives.
À l’inverse, si votre activité rime avec réactivité, comme c’est le cas pour la veille en e-reputation ou la communication de crise, orientez-vous plutôt vers des prestataires mettant les contenus à disposition en temps réel. Il en est de même chez Pressedd, qui affirme, par l'intermédiaire du président d'Edd, Richard Pottecher, restituer aux professionnels « toute la presse française du jour, prête à l’usage, avant 6 heures du matin, droits inclus ». Des systèmes d'alerte flexibles basés sur des critères de recherches personnalisés sont également proposés par certains agrégateurs.
Certaines offres se sont adaptées aux budgets et aux contraintes techniques des bibliothèques publiques et d’enseignement pour répondre à leurs besoins en information de presse. Il en est ainsi de celle de Cedrom-SNI. L’éditeur de la solution Europresse.com a développé une offre essentiellement SCD (Service commun de documentation) destinée aux bibliothèques et aux centres de documentation d’enseignement. Cette « maison de la presse virtuelle », comme la définissait Carole Chevalier, directrice marketing et communication de Cedrom- SNI à Archimag en juin 2012, permet notamment un accès à partir des portails de bibliothèques. La solution Europresse. com est d’ailleurs aujourd’hui reconnue d’intérêt pédagogique par le Ministère de l’Éducation nationale.
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+ repères
Agrégateurs de flux RSS
Du côté de la presse en ligne, les agrégateurs de flux RSS restent les outils gratuits les plus simples pour recevoir, en temps quasi réel, des contenus provenant de sites web que l’on suit. Depuis la fermeture de Google Reader, le 1er juillet 2013, leur offre ne cesse de s’étendre. Voici une liste non exhaustive d’agrégateurs permettant d’organiser efficacement et gratuitement sa veille d'information :
- Feedly feedly.com
- Netvibes netvibes.com
- Digg Reader digg.com
- The Old Reader theoldreader.com
- Taptu taptu.com
- NewsBlur newsblur.com