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"Open data territorial : Le verre est à demi-plein ou à demi-vide..."

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    La bonne nouvelle, c’est qu’aucun des échelons territoriaux ne reste en dehors du mouvement open data. (Pixabay/flyupmike)
  • Simon Chignard est consultant et auteur de l’ouvrage « Open data. Comprendre l’ouverture de données publiques » (Éditions FYP, 2012).

    Sommaire du dossier :

     

    Où en sont les mairies dans le mouvement open data ?

    On peut voir le verre à demi plein ou à demi vide ! La situation est contrastée en fonction de la taille des municipalités. Les quinze premières villes de France ont majoritairement développé des politiques d’ouverture de leurs données publiques : Rennes dès 2010 puis Paris, Nantes, Toulouse, Strasbourg... En revanche, l’open data est moins répandu du côté des villes plus petites malgré les initiatives de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) ou Monacia-d’Aullène (Corse du Sud) qui ont fait le choix de diffuser leurs données sur le portail national Data.gouv.fr.

    Qu’en est-il au niveau des autres échelons territoriaux ?

    Il existe des initiatives open data à chacun des échelons territoriaux : communautés de communes, conseils régionaux, conseils généraux... sans oublier l’échelon national avec le portail gouvernemental Data.gouv.fr. La bonne nouvelle, c’est qu’aucun des échelons territoriaux ne reste en dehors du mouvement open data.

    Où en est la France par rapport à ses voisins européens ?

    Il faut d’abord souligner que le développement du mouvement open data dépend de la structuration administrative de chacun des pays européens. En France, on retrouve l’impact des lois sur la décentralisation. Ce qui caractérise la situation française, c’est la combinaison entre un open data des territoires fort et un open data national fort.

    Ailleurs en Europe, les situations sont moins équilibrées : certains pays ont un open data national faible, mais un open data territorial fort ; d’autres, comme la Grande-Bretagne, disposent d’un open data national fort, mais leur open data territorial est plus faible.

    Quels sont les enjeux de l’open data pour les collectivités ?

    Une collectivité a le choix entre plusieurs voies pour diffuser ses données publiques. Elle peut le faire en créant son propre portail. Elle peut également rejoindre une plateforme régionale existante comme c’est le cas en Provence-Alpes-Côte d’Azur qui accueille des données produites par les villes de Marseille, de Digne-les-Bains ou des acteurs du tourisme. Une collectivité peut enfin diffuser ses données sur le portail national Data.gouv.fr qui a vocation à les recevoir.

    Quels sont les métiers susceptibles de prendre en charge l’open data au sein des collectivités ?

    Plusieurs fonctions peuvent le faire. Nous constatons aujourd’hui que l’open data est un sujet forcément transverse. La plupart du temps, l’open data est géré par les services de communication ou bien par les directions des systèmes d’information ou bien encore par des services d’innovation numérique quand ils existent. C’est d’ailleurs grâce à ces services d’innovation numérique que l’open data a commencé dans les collectivités. Dans tous les cas, ces trois composantes doivent travailler ensemble.

    D’autres fonctions peuvent-elles prendre part à un projet d’open data ?

    Oui, on peut s’inspirer de ce qui se fait dans les pays anglo-saxons avec les chief data officers (administrateur des données). Cette fonction est amenée à gérer les données de façon transversale. À ce jour, ce poste n’existe pas encore en France dans les collectivités. Mais peut-être cela viendra-t-il après la création récente du poste d’administrateur général des données qui a été confié à Henri Verdier.

    Faut-il mettre en place des programmes de sensibilisation et de formation auprès des agents territoriaux ?

    Oui, car il est important de leur faire comprendre que la donnée est aussi un outil de travail qui leur sera utile dans le cadre de leur mission. Il faut introduire cette notion de qualité des données, faute de quoi on pourrait se retrouver avec des bases d’informations de moindre valeur. Les collectivités doivent comprendre que leurs jeux de données leur seront utiles pour l’analyse, la prise de décision et la mise en œuvre de politiques publiques.

    Ces programmes existent-ils aujourd’hui ?

    Je peux vous citer le cas de Rennes où nous avons organisé, l’an dernier, des ateliers thématiques dans le cadre de la démarche nationale Info Lab. Nous avons sélectionné une série de sujets (offre culturelle, accessibilité des parcs et jardins...) et invité une vingtaine d’agents à travailler sur ces sujets. Nous avons ainsi créé des projets de valorisation des données produites par la ville.

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