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Au sommaire :
- Dossier : Business intelligence : comment se lancer ?
- Comment se former à la business intelligence ?
- Outils de la BI : les données accessibles à tous
- Loison : une donnée accessible et utilisable par tous
Dans le monde de la business intelligence (BI), l’éventail des outils est vaste. Tableau, Power BI, Qlik, MyReport, Toucan Toco, SAP Business Objects Business Intelligence, MicroStrategy, Oracle Business Intelligence, Sisense… Les solutions tout-en-un ou plus spécifiques sont nombreuses sur le marché.
En la matière, Excel reste encore, pour beaucoup d’organisations, le support privilégié de reporting et de partage des données. Mais avec la digitalisation des métiers, des processus et tout simplement des façons de travailler, les sources de données augmentent de manière significative.
Les solutions disponibles sur le marché répondent à différents besoins allant de la collecte au stockage en passant par l’analyse et la restitution… Mais comme tout projet, la mise en place d’outils nécessite une véritable conduite du changement. Selon Jean-Baptiste Mérel, directeur de l’offre chez Report One, il faut d’abord se demander à quelle vitesse on souhaite aller et avec quelle autonomie.
Il ajoute : « si des projets de BI échouent parfois, cela peut venir des outils, mais aussi d’un problème d’organisation, et notamment d’un manque de moyens humains, d’une mauvaise qualité ou compréhension des données. » L’éditeur de MyReport a développé une solution de BI qui vise à traiter toute la chaîne de valeur de la donnée.
« Nous allons la chercher, la stocker et la rendre intelligible et accessible pour tous les utilisateurs, qu’ils soient managers ou collaborateurs, et qui peuvent ensuite en disposer en toute autonomie. 80 % des organisations que nous équipons le font pour la première fois. »
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Dans les inévitables interrogations à soulever, il faut aussi citer les grands classiques : budget, objectifs et besoins. Il ne faut pas non plus négliger la quantité de données à traiter qui peut plus ou moins complexifier le déploiement d’une solution.
La BI n’est plus réservée aux experts de la data
Si l’outil doit nécessairement s’adapter au contexte, la plupart des éditeurs interrogés sur le sujet expliquent qu’une gouvernance de l’information reste nécessaire pour traiter des données de qualité. La capacité à se connecter aux diverses applications métiers (CRM, outil de gestion de projet, de comptabilité, de RH…) est aussi indispensable.
Power BI peut par exemple ingurgiter plus de 365 sources de données, selon Slim Farhani, architect data chez Insight. « Très peu d’entreprises n’ont qu’un seul outil d’analytique et vont se tourner vers différents acteurs », constate Stéphane Briffod, directeur avant-vente chez Qlik France. L’éditeur propose une solution cloud ou on-premise qui couvre toute la chaîne de valeur de la donnée. Qlik Cloud se connecte à une large palette d’applications en temps réel et permet de générer des analyses via des reportings qui peuvent être automatisés.
« Avant, l’analytique c’était un dashboard, un tableau croisé dynamique avec 150 colonnes et 200 000 lignes… », reprend Stéphane Briffod. Aujourd’hui, la BI n’est plus réservée aux experts de la data et peut satisfaire les plus technophobes.
Car l’objectif de ces outils réside dans l’aide à la prise de décision ou encore dans l’optimisation du travail. En interrogeant les datas, certes, mais surtout pour une utilisation par et pour tous. D’autant plus que ces solutions ne sont pas l’apanage des grandes entreprises. Les outils de BI peuvent s’établir partout où se trouve la donnée.
La démocratisation du self-service
L’expérience utilisateur est devenue un prérequis pour les éditeurs de solutions. « Toucan Toco est une plateforme analytique qui veut permettre aux organisations privées ou publiques de mieux communiquer et de partager l’information avec la meilleure expérience utilisateur possible », explique Baptiste Jourdan, cofondateur de Toucan Toco. Pour cela, l’entreprise s’appuie sur le data storytelling.
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« L’idée, c’est d’arrêter de faire de la BI traditionnelle, qui couvre surtout le reporting et la visualisation de données », poursuit-il. « L’enjeu est avant tout de pouvoir partager et communiquer de manière simple, claire, actionnable, collaborative et à la portée de tous. Et ce, sur tous les terminaux (smartphone, ordinateur, tablette…). »
Ici, les utilisateurs finaux seront en majorité les clients des clients de Toucan Toco. Par exemple, la société a mis en narration les données du programme France Relance. Sur un portail, les citoyens peuvent ainsi s’approprier ces données publiques.
De son côté, Report One mise aussi sur cette notion d’accessibilité. « Cela fait 20 ans que nous travaillons sur l’appropriation afin de rendre MyReport très ergonomique », précise Jean-Baptiste Mérel. Cette appétence pour l’UX (expérience utilisateur) vient aussi d’une tendance qui se dessine de plus en plus : la BI self-service.
Ce que confirme Slim Farhani, architect data chez Insight : « Power BI permet de poser une question en langage naturel et de générer la visualisation ». L’utilisateur n’a donc pas besoin d’implémenter du code. De plus, pour Stéphane Briffod, les outils de BI deviennent de plus en plus actifs. « Aujourd’hui, la plateforme va aller chercher les utilisateurs à travers des alertes sur messageries (Teams, chat, mails…) par exemple. »
L’IA au service de la qualité des données
L’intelligence artificielle a boosté l’intégration du self-service dans ces outils. Notamment à travers les chatbots. « Des utilisateurs n’ont même pas besoin d’interfaces », décrit Stéphane Briffod. « Ils peuvent interagir avec la voix en demandant à notre logiciel le niveau de stock de tel produit ou tel produit, les commandes à venir, etc. Cette fonctionnalité, que nous proposons déjà, n’est pas encore démocratisée, mais avec l’arrivée de ChatGPT ou les usages mobiles des nouvelles générations, cela va aussi transformer l’usage de l’analytique. Car les organisations ont aujourd’hui besoin de réactivité et de disposer d’un outil responsive design capable de collaborer. »
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« C’est intéressant, car historiquement, sur la partie dataviz, nous étions seulement capables d’analyser la data de façon quantitative », constate Slim Farhani. « En intégrant l’IA dans le process de la BI, nous pouvons analyser la partie qualitative des données. Nous allons implémenter des approches en Natural language processing (NLP) pour mieux comprendre la data et le contexte de la visualisation. »
BI et sobriété numérique
Pour Jean-Baptiste Mérel, il y a tout de même un grand travail d’évangélisation à mener sur les outils de la BI. « Nous allons vers l’intelligence artificielle, mais nous sommes encore très observateurs. Nous rencontrons toujours de la frilosité et devons encore sensibiliser sur les vertus de la publication et du partage des données. Nous avons mis en place la datavisualisation au sein de notre solution depuis un an et cela marche, mais il y a toujours une certaine appréhension. Nous sommes encore sur une phase d’appropriation. »
Autre tendance, la question de la sobriété numérique avance doucement dans les pratiques. « Nous avons mis en place une approche Green Ops », explique Slim Farhani. « Nous proposons de réduire les émissions de CO2 de nos clients au sein même de leur gouvernance de l’information ou encore en modérant les accès aux ressources. Par exemple, en limitant la réplication des données. Cette préoccupation de nos clients a pas mal évolué ces trois dernières années. »
Côté stockage, les outils de la BI sont plutôt agiles. On-premise ou cloud, ils s’adaptent aujourd’hui facilement à leur environnement et peuvent puiser leurs sources de données de manière hybride.