*Enquête réalisée par Archimag entre décembre 2017 et janvier 2018 auprès de plus de 300 professionnels de l'information.
Le premier grand enseignement de notre enquête réside dans le fait que les sondés ne sont pas experts en matière de veille. Est-ce par fausse modestie ou parce qu’ils utilisent pour beaucoup des outils gratuits ? Toujours est-il que rares sont ceux qui avouent “très bien” maîtriser le sujet. Et ce, quel que soit le type de veille. Sans surprise, c’est toutefois la veille média qui apparaît comme la plus connue et la mieux maîtrisée. Et encore, seuls 49 % des sondés disent être familiers avec le sujet. 41 % ne le sont qu’à peu près.
La veille en “plan serré”
Pour les autres types de veille, un sondé sur trois seulement dit avoir une très bonne maîtrise de la question. Les autres ont plutôt tendance à “bricoler” et à survoler le sujet. Dans la veille scientifique et technique, par exemple, seuls 39 % en possèdent tous les tenants et les aboutissants, mais 35 % font de nouveau dans l’à-peu-près et 26 % n’y connaissent rien. C’est même pire du côté de la veille concurrentielle et de l’e-réputation, puisque respectivement 36 % et 33 % des sondés avouent ne pas du tout être à l’aise avec ces sujets. In fine, qu’il s’agisse de veille stratégique, de veille juridique ou de veille technologique, la grande majorité des sondés indiquent ne pas être de grands connaisseurs.
Média, la veille numéro un
Logiquement donc, c’est la veille média qui ressort comme le principal type de veille mis en place au sein des organisations. Une veille standard, abordable, pratique, facilement diffusable, aisément consommable et connue du plus grand nombre, sans pour autant être parfaitement maîtrisée.
Veille sur périmètre restreint
Le veille juridique arrive en seconde position, suivie de la veille scientifique et technique et de la veille stratégique, mais avec des scores beaucoup plus faibles que la veille média. Preuve que les besoins des organisations dans ces domaines sont moins forts. Il est toutefois étonnant de constater que la veille stratégique, la veille concurrentielle et l’e-réputation n’occupent pas une plus grande place au sein des organisations et n’aient pas davantage été mises en place. Nous sommes en effet sur un marché où il semble essentiel de savoir ce que font les concurrents, comment ils se positionnent, comment l’organisation elle-même est perçue par l’extérieur (ses clients, ses usagers, la presse, ses concurrents, etc.) et quelles orientations elle pourrait prendre en fonction de l’actualité juridique, des évolutions technologiques, politiques ou réglementaires. Pas suffisamment pour que les organisations y consacrent du temps et placent des balises sur ces sujets...
Cap sur l’automatisation et le collaboratif
La veille est aujourd’hui pour beaucoup déjà automatisée et s'opère en temps réel. 51 % des sondés sont déjà dans cette tendance. Reste à savoir si cette automatisation se résume au simple paramétrage d’alertes Google en temps réel ou si elle va au-delà et implique des outils un peu plus sophistiqués.
Une autre tendance émerge par ailleurs : la veille collaborative. C’est ce vers quoi tendent 54 % des sondés ; pour eux, la veille collaborative fait partie des sujets prioritaires. Cependant, si les veilleurs sont conscients de la nécessité de la mettre en place, ils ne savent pas trop par quel bout commencer. Ils sont en attente de retours d'expérience, de trucs, d’astuces et de bonnes pratiques pour convaincre leurs collègues d’adhérer et participer à ce nouveau projet. Car le partage ne se décrète pas, et cette mise en commun de la “connaissance” n’est pas franchement dans les mentalités en France.
L’enfer, c’est les autres
Outre les réticences de leurs collègues, les professionnels de l’information se retrouvent confrontés à plusieurs difficultés : l’absence d’outils dédiés (ils se demandent comment mettre en place une veille collaborative avec "les moyens du bord"), le manque de compétences pour animer cette communauté (auprès des contributeurs, bien sûr, mais aussi des utilisateurs, des sponsors, etc.) et valoriser cette veille collaborative au sein de leur organisation. D’ailleurs, quand on demande aux sondés quelles difficultés ils rencontrent dans la mise en place d’une veille collaborative, beaucoup citent en priorité : les autres ! Parce qu’ils sont absents, ils n’ont pas les mêmes méthodes d’organisation, ils n’utilisent pas la même codification de l’information, ils ne sont pas motivés pour collaborer, ils n’ont pas le temps, les équipes se renouvellent trop fréquemment, etc. Bref, en matière de veille collaborative aussi, “l’enfer, c’est les autres”.
Une veille essentiellement francophone
...
Vous avez lu 30 % de cet article issu du guide pratique 2018 Veille : les nouveaux fondamentaux, publié par Archimag.
Pour consulter le sommaire du guide ou pour le commander, le recevoir en quelques instants et lire l'article en intégralité, cliquez-ici.
Veille : les nouveaux fondamentaux
Aujourd’hui, le rôle des veilleurs s’écrit en termes de responsabilité. Dans leur veille à la fois offensive et défensive, ils doivent aussi lutter contre l’hégémonie des géants du net et promouvoir des intérêts français ou européens. Une veille doit être sûre depuis son sourcing - qui s’appuiera en partie sur les bases de données du marché - jusqu’au respect du droit d’auteur, en passant par le lutte contre les fake news. La démarche du veilleur est agile : valorisation de son service, travail collaboratif, exploitation des réseaux sociaux et ressources vidéo, e-réputation, analyse de l’information et produits de veille. Ce guide contient de nombreux retours d’expérience, avis d’experts et descriptifs d’outils gratuits et payants ou de datavisualisation.