Après la présentation des intervenants, avec d’un côté les experts de la RSE et de l’autre, les spécialistes de la veille, les débats se sont ouverts avec Laurence Vandaele, vice-présidente du Collège des Directeurs du Développement Durable (C3D) et directrice RSE du groupe Nexans (également Secrétariat générale de la fondation Nexans) qui a rappelé les enjeux de la RSE et du développement durable, et insisté sur le fait qu’il n’était plus question pour toute organisation de faire l’impasse sur ces deux sujets. La France fait d’ailleurs partie des pays plutôt en avance sur ces sujets, puisqu’elle se classe à la 3ème place du classement mondial (derrière la Suède et la Finlande).
La RSE, un levier de transformation
Et même si certains déplorent le fait que le concept de la RSE soit formidable, mais que, derrière, ce qui en est fait par les entreprises n’est pas suffisant, pour Laurence Vandaele c’est déjà une bonne chose. Les entreprises ont parfaitement compris les avantages qu’elles avaient à tirer de la RSE en termes de communication, mais au-delà, bon nombre ont un véritable engagement en ce sens, et Nexans, acteur mondial de l’industrie du câble, fait partie des entreprises pour qui la RSE et le développement durable constituent des vrais sujets d’innovation et de transformation.
Les résultats de l’enquête “Veille & RSE”
La place a ensuite été faite aux résultats de l’enquête réalisée par Archimag et LexisNexis | Nexis Solutions en début d’année sur les stratégies RSE des organisations françaises avec un zoom particulier sur les 10 principaux résultats et la présentation d’une infographie (cliquez sur l'image pour l'afficher et la télécharger).
Quel cadre juridique pour la RSE ?
Marie-Emma Boursier, Doyen de la Faculté de droit et de science politique de l'Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, a pris le relais pour évoquer le cadre légal de la RSE en France, faire le point sur les textes de référence, les obligations qui pèsent désormais sur les entreprises, les sanctions qui peuvent s’appliquer et les moyens qu’ont ces entreprises pour prouver qu’elles respectent bel et bien leurs engagements et qu’elles sont dans les clous sur le plan légal. L’occasion pour Laurence Vandaele de préciser que la RSE, vue il y a quelques années comme une contrainte, est aujourd’hui ancrée dans la culture des grandes organisations et fait partie des opportunités pour leur permettre de travailler différemment.
Les bénéfices de la RSE et le ROI de la veille
Après l’énumération des sanctions possibles en cas de non-respect des obligations légales et des problèmes rencontrés par certains groupes suite à des défaillances (le scandale Lafarge au Moyen-Orient, Volkswagen et le dieselgate, le Rana Plaza, les drames liés à la pollution des pétroliers, etc.), Jean-Christophe Lahary, Directeur Général Délégué, de LexisNexis France a pris la parole pour évoquer les vertus et les bénéfices de la RSE, la façon dont la veille s’inscrit dans cette démarche et le ROI de cette veille. Pour avoir plus de détails sur ce point, nous vous invitons à télécharger ce livre blanc.
Veille : la recette du chef
Jérôme Bondu, consultant expert en veille et dirigeant d’Inter-Ligere, a poursuivi en expliquant comment utiliser l’intelligence économique et la veille pour mettre en place une stratégie de veille efficace. En insistant sur le côté collaboratif de cette veille et sur l’importance de sa diffusion. En bon formateur, Jérôme a rappelé les bonnes pratiques à suivre en la matière et confirmé le fait qu’il n’y a pas barrière financière pour faire de la veille. Il existe bien entendu des outils gratuits qui répondent à des besoins basiques ou ponctuels, mais aussi des solutions payantes, beaucoup plus pointues, qui permettent de professionnaliser la veille, de l’automatiser et de ne pas naviguer à vue sur l’océan d’informations qui est aujourd’hui le nôtre. Laurence Vandaele a réagi et rappelé, qu’au-délà des outils informatiques, un réseau professionnel comme le C3D, faisait aussi partie des bonnes pratiques et des solutions pour veiller et se benchmarker.
Une veille professionnelle, ça ne s’improvise pas
Jean-Christophe Lahary a repris le flambeau en expliquant ce qu’apportent aux organisations les trois principales solutions que LexisNexis déploie chez ses clients : LexisNexis Newsdesk® pour la veille médiatique, Entity Insight pour la détection des actualités négatives sur les parties prenantes et Lexis Diligence® pour la conformité et due diligence. L’important étant de mettre en place des outils de veille adaptés à chaque situation, et corrélés aux besoins et à la taille de l’entreprise.
Militer et agiter pour changer la façon de faire du business
Enfin, Fabrice Bonnifet, président du C3D et directeur développement durable du groupe Bouygues (il tient également ce blog), a évoqué son rôle d’agitateur au sein de son entreprise et évoqué les actions mises en place pour transformer l’activité et les process du groupe. Il a insisté sur l’importance de l’aspect humain et des outils de veille pour se benchmarker et savoir ce qui se fait de bien ailleurs, et a aussi expliqué comment la prise en compte du développement durable a contribué à changer les mentalités au sein du groupe. Il a par la suite évoqué les actions qui ont fonctionné chez Bouygues (notamment la politique d’intraprenariat), comment il a modifié sa façon d’interagir avec les parties prenantes, mais aussi de dialoguer avec la direction, et quels nouveaux business ont été générés grâce à ce militantisme pour le développement durable et la RSE.
Il a conclu sur le fait que le développement durable et la RSE ne sont plus des options pour les entreprises, mais des questions de survie.