Adoubée par la CIA, puis cette semaine par le Département américain de la Défense, Amazon a de quoi rassurer sur son savoir-faire en matière de sécurité. Mais la conquête du cloud se mène sur tous les fronts et passe aussi par une guerre des prix.
Vous ne le savez peut être pas, mais Amazon propose une offre cloud, Amazon Web Services (AWS), à destination des entreprises et des administrations. Celle-ci leur permet depuis 2006 profiter de serveurs clé en main les dispensant de bâtir leur propre infrastructure informatique. Le 25 mars dernier, le Département américain de la Défense a accordé une certification de sécurité à l'offre "cloud" du géant du commerce en ligne.
Cet agrément intervient moins d'un an après la signature d'un contrat de 600 millions de dollars (435 millions d'euros), signé avec l'agence de renseignements américaine, la CIA. En remportant cet appel d'offres très convoité, Amazon avait même coiffé au poteau IBM ; de quoi gonfler toujours plus son chiffre d'affaires et communiquer sur son savoir-faire en matière de sécurité.
Un seul mot d'ordre : rassurer !
Plus de 600 agences gouvernementales américaines et d'autres grands comptes tels que Samsung, General Motors ou Netflix sont déjà clients d'AWS. "La sécurité de notre réseau est une priorité, expliquait Matt Wood, l'un des principaux responsables techniques d'Amazon au journal le Monde. Tous nos clients tirent profit des améliorations apportées pour satisfaire aux exigences des gouvernements."
Le nuage, théâtre des offensives
Si l'offre Cloud d'Amazon reste encore plutôt méconnue du grand public, il y a fort à parier qu'avec la CIA et le Pentagone américain pour parrains, le géant du commerce en ligne aura de quoi rassurer les entreprises hésitant encore à opter pour le cloud ; et pourquoi pas le sien. Car cette certification intervient dans un contexte de vive concurrence autour des services cloud américains comme ceux de Microsoft et Google. Guerre des prix oblige, Amazon a annoncé hier réduire drastiquement les tarifs de son offre AWS (jusqu'à moins 65 %), un jour après Google, qui dégainait le premier, le 26 mars dernier, en lançant une offensive tarifaire tous azimuts.