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Axelle Lemaire : les dossiers chauds qui attendent la nouvelle secrétaire d'Etat au Numérique

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    "Je crois au numérique pour tous, un principe qui n'est pas appliqué partout en Europe" a déclaré Axelle Lemaire sur BFMTV suite à sa nomination. (DR)
  • Neutralité du Net, protection des données personnelles ou encore essor des start-up : quelles sont les positions et les dossiers prioritaires de la nouvelle secrétaire d'Etat chargée du Numérique Axelle Lemaire ?

    Remaniement oblige, Fleur Pellerin a cédé sa place de ministre de l'Economie numérique à Arnaud Montebourg au sein du nouveau gouvernement Valls, constitué la semaine dernière. Au lendemain du discours de politique générale du nouveau patron de Matignon, le 8 avril 2014, sept hommes et sept femmes sont venus rejoindre l'équipe resserrée autour de ses seize ministres. Parmi eux, la nouvelle secrétaire d'Etat chargée du Numérique, jeune députée PS de 39 ans : Axelle Lemaire.

    Née à Ottawa, au Canada, la franco-canadienne a conservé de l'atmosphère anglo-saxonne de ses premières années au Québec et de ses études au King's College de Londres, un accent chantant atténué par la poursuite de son cursus en France, à Sciences-Po, puis à la Sorbonne. On compare d'ailleurs volontiers son profil à celui de la surdouée Fleur Pellerin (Sciences-Po, Essec, Ena, etc), à qui elle succède.

    Contactée en 2012 par François Hollande sur le Grand Journal

    Rappelons que la Députée des Français d'Europe du Nord, qui a fait ses premières armes au Labour Party britannique, avait refusé le portefeuille ministériel des Français de l'étranger que lui avait proposé François Hollande le 21 juin 2012, alors qu'elle passait au Grand Journal de Canal +. Car son domaine de prédilection, qu'elle a d'ailleurs de nombreuses fois évoqué à l'Assemblée nationale (en tant que rapporteuse) ou à la Commission des Affaires européennes (où elle siège), c'est le numérique, ses enjeux et l'entreprenariat.

    Auteur de nombreux travaux sur la neutralité du Net et les données personnelles, Axelle Lemaire a notamment co-signé avec l'UMP Hervé Gaymard, en octobre dernier, un rapport sur la stratégie numérique de l'Union européenne. Elle y préconise le développement d'outils de capital-risque au niveau européen afin de favoriser l'investissement dans les start-up et rattraper l'avance prise par les entreprises américaines et asiatiques. "Définir une véritable politique industrielle dans le secteur du numérique afin d'ouvrir de nouvelles perspectives de productivité, de croissance et d'emploi" fait partie de ses recommandations.

    Sujets chauds

    Sous la tutelle d'Arnaud Montebourg, la mission qui l'attend s'annonce chargée en sujets "chauds"' : le marché des télécoms, le rachat de SFR, la 4G, le déploiement de la fibre optique, mais aussi la gouvernance du web, l'économie des start-up, etc. Concernant le dossier des données personnelles, la nouvelle secrétaire d'Etat réclame une plus grande protection des usagers en Europe à travers un alourdissement des sanctions en cas d'utilisation de données sans consentement. Prônant une législation plus protectrice en la matière, elle est favorable au "consentement express", au droit à l'oubli, à la portabilité des données et aux transferts internationaux.

    La nomination d'Axelle Lemaire ne sous-entend donc aucune politique de rupture avec la ligne défendue jusqu'ici par l'ancienne ministre à l'Economie numérique Fleur Pellerin. Axelle Lemaire déclarait d'ailleurs dans un entretien au Monde de juin 2012 "ne pas avoir une vision diabolisée des entreprises", espérant que les socialistes se saisissent enfin "du thème de l'entrepreneuriat". 

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