La vitalité de la filière numérique française se confirme mais elle ne se hisse pas encore au niveau des nations les plus actives.
Près d'un million de personnes travaillent dans la filière numérique numérique française. Selon une étude menée par France Stratégie et le Cereq (Centre d'études et de recherches sur les qualifications), la filière représente un total de 940 000 emplois répartis entre 860 000 salariés et 80 000 indépendants.
Pour parvenir à ce résultat, les auteurs de l'étude ont retenu un périmètre assez large de l'activité numérique : fabrication d’ordinateurs et de matériel informatique, industrie des composants électroniques, services de télécommunications, services informatiques, édition de logiciels et de jeux vidéo, portails internet, services d’hébergement et du commerce, services en ligne... Rapportée au nombre total d'emplois, la filière numérique française se situe à un niveau d'environ 3 % soit une valeur proche de ce que l'on observe en Allemagne, au Canada ou aux Pays-Bas. Elle est en revanche plus faible que certains pays très actifs dans le secteur numérique tels que la Finlande, le Royaume-Uni, les Etats-Unis ou la Corée du Sud.
Une croissance portée par le conseil informatique
Dans le détail, la création d'emploi n'est pas aussi vigoureuse qu'on pourrait le croire : "seule l’activité de programmation et de conseil informatique connaît une nette croissance de ses effectifs en France" souligne l'étude ; "les activités informatiques – programmation, conseil et autres – ont connu une croissance des effectifs salariés d’environ 4 % par an ces dernières années (...) Mais les autres activités de la filière ont vu leurs effectifs décroître : la baisse est de 3 % par an dans les télécommunications (hors construction de réseaux) et dans la fabrication de produits informatiques, électroniques et optiques. Le recul atteint près de 6 % dans le commerce de détail en magasin spécialisé".
11 "grands marchés" du numérique
Optimistes, France Stratégie et le Céreq anticipent une croissance des emplois en raison de l'accélération permanente de l'innovation : big data, robotique, design, open data... A la lumière de ces évolutions, les deux institutions ont identifié "onze grands marchés qui sont et seront fortement impactés, autant d’un point de vue économique qu’en termes d’emploi, par les transformations technologiques à venir". Ces grands marchés du numérique recouvrent des secteurs hétérogènes : médias (jeu, édition, télévision...), commerce, éducation et formation, tourisme, transports, bâtiment...
Autre bonne nouvelle selon les auteurs de l'étude : "dans tous ces domaines, la France compte de nombreuses startups, dont certaines sont des leaders au niveau européen et international (robots de services, marketing en ligne, effets spéciaux, etc."